Seuls Houssen Hassan Ibrahim et Azali Assoumani détiennent la bonne réponse. «Je dois à l’honnêteté et à la réalité de reconnaître q...
Seuls Houssen Hassan Ibrahim et Azali Assoumani détiennent la bonne réponse.
«Je dois à l’honnêteté et à la réalité de reconnaître qu’Ikililou Dhoinine n’est pas le chef d’État qu’il nous faut, pour faire avancer le pays dans la bonne voie. Par contre, il est sûr et certain que son Vice-président mohélien, Fouad Mohadji, ferait mieux les choses à sa place. Il faut voir ce qui peut être fait de ce côté, pour le bien du pays». Qui est ce dangereux opposant crypto-sambiste qui tient de tels propos et qu’il faut tout de suite arrêter pour conspiration contre les institutions de l’Union des Comores? Même si cela peut paraître fou et complètement saugrenu, ces propos sont d’un certain Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», que le même Ikililou Dhoinine a nommé samedi 13 juillet 2013 ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions. Est-ce un poisson d’avril? Le poisson d’avril était pour le 1er avril, et aujourd’hui, nous sommes mardi 8 avril 2014. Il s’agit donc de propos authentiques tenus par le ministre chargé par Ikililou Dhoinine d’assurer la sécurité intérieure, l’administration du territoire des Comores...
Et, ce qui est affligeant et navrant dans cette affaire tropicale complètement pittoresque et rocambolesque, c’est que le ministre, très en verve ces derniers temps, ne les a pas tenus devant un seul interlocuteur, mais devant plusieurs personnes, dont certains ont été choqués et médusés par une telle félonie et par une telle imprudence de la part d’un homme sur lequel reposent la tranquillité et la stabilité institutionnelles et politiques des Comores.
Le ministre Houssen Hassan Ibrahim n’est pas forcément quelqu’un de prudent et de prévoyant. Des fois et quand on occupe certaines fonctions, il faut éviter de réfléchir à haute voix et devant n’importe qui. Aux Comores, les confidents des politiciens parlent beaucoup, et même des «amis» peuvent s’avérer d’incroyables bavards. À force de multiplier les sorties hostiles au Président de la République, Houssen Hassan Ibrahim s’est fait facilement repérer. Plus grave encore, pendant que les élèves et les étudiants étaient en grève dans les rues de la capitale comorienne, il n’a pas fait preuve d’un activisme débordant, d’un professionnalisme débordant, comme s’il n’était pas préoccupé par un mouvement social qui pouvait faire l’objet d’une récupération politicienne et prendre des allures politiques plus affirmées et plus inquiétantes sur le plan politique. Une grève scolaire peut casser un régime politique en 1.000 morceaux et le faire tomber comme une «mangue-papaye» de Mbabane trop mûre. Personne n’a reproché officiellement au ministre son état d’esprit et son imprudence d’amateur, mais ceux qui connaissent sa bonne entente avec Hamada Madi Boléro et certains militaires en activité ou à la retraite – dont le Colonel Fakri Mradabi – sont restés très dubitatifs.
Pendant que certains accusent ouvertement Houssen Hassan Ibrahim – qui n’a pas de compétences particulières en matière d’administration territoriale et de communication – de comploter contre son chef, un autre bruit infernal monte du côté de l’Armée et du système de Défense des Comores. Respirons très profondément avant de savoir de quoi il s’agit.
Ce lundi 7 avril 2014, ce proche du Vice-président Mohamed Ali Soilihi disait: «Il n’est pas du tout nécessaire de prendre en considération tout ce bruit tendant à faire accréditer l’opinion selon laquelle Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, donc le premier collaborateur du chef de l’État, travaille à la résurrection politique du fossile politique qu’est le Colonel Azali Assoumani, qui a dirigé les Comores d’avril 1999 à mai 2006 dans les conditions décevantes qu’on connaît, et qu’il a connu à cette époque. Hamada Madi Boléro ne travaille pas à cet objectif politique et n’en fait pas une priorité politique absolue parce qu’il a d’autres missions auprès du chef de l’État et pour son propre avenir politique. Il y pense tout le temps, et ne pense qu’à ça, d’ailleurs. N’oublions pas que s’il tente de“vendre” la candidature d’Azali Assoumani à Ikililou Dhoinine et si le Président se dit que cette candidature ne vaut pas un kopek, dans le régime politique actuel, la carrière politique de Hamada Madi Boléro ne vaudra pas actuellement un rouble de l’ancienne Union Soviétique. Il lui faudra donc se mettre à la recherche d’un nouvel emploi, en politique ou ailleurs, car dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016, Ikililou Dhoinine ne soutiendra que le candidat qui sera susceptible de lui éviter les humiliations de l’après-Beït-Salam. C’est un homme simple et discret, qui souhaitera vivre en paix et dans l’honneur après son mandat de Président de la République».
Or, ce mardi 8 avril 2014, c’est un autre son de cloche qu’on entend. Notre correspondant à Moroni est formel sur la question: «Actuellement, toute la stratégie politique de Hamada Madi Boléro repose sur un homme: Azali Assoumani. Cela tourne à l’idée fixe et même à l’obsession. Cette stratégie est entièrement basée sur la nomination de deux“enfants chéris” d’Azali Assoumani à des postes stratégiques. En d’autres termes, Hamada Madi Boléro va tout faire pour placer le Colonel Chaharane Mogné à la tête de l’Armée nationale de Développement, au détriment du Colonel Youssouf Idjihadi. L’azalisation du régime politique d’Ikililou Dhoinine se poursuivra par le remplacement, à la tête de la Gendarmerie, du Colonel Rafick Abdallah par le Colonel à la retraite Fakri Mradabi. Avec un tel scénario politique, l’ancien Président Azali Assoumani n’a qu’à se pencher légèrement pour ramasser un pouvoir politique qui est entre les mains des siens, au niveau civil, par l’intermédiaire de son ami Hamada Madi Boléro, et au niveau militaire, par le truchement de ses deux “enfants chéris” Chaharane Mogné et Fakri Mradabi. Dans une telle configuration politique et militaire, tout est possible: un petit coup d’État “utile et nécessaire” entre “amis”, pour “sauver ce qui peut l’être”, comme l’avait prétendu le Colonel Azali Assoumani en avril 1999, le jour même de sa prise du pouvoir par la force, ou tout simplement un arrangement entre amis pour que, par une belle et grosse escroquerie électorale, le chef de l’ancienne junte soit le “chouchou de l’électorat comorien” lors des élections présidentielles de 2016. Ce qui est sûr, c’est que le Colonel Azali Assoumani est en train de faire une belle OPA sur le régime politique actuel. Jusqu’où ira cette machination diabolique? Dans l’état actuel des choses, il faut ouvrir les yeux et voir ce qui va se passer au plus haut niveau de l’État».
Naturellement, aux Comores, quand on aborde les sujets très sensibles relatifs à la Défense et à la Sécurité, on est taxé de mythomane. C’est de bonne guerre, dans la mesure où tout est bon pour faire noyer le poisson sous les eaux de Mapo Ya Chingo et de Mtsaga Ngnamba. En tout état de cause, aujourd’hui, l’appareil de Défense et de sécurité du pays est une grosse énigme, mais une énigme parlante. Sa loyauté envers le chef de l’État est un immense sujet d’interrogations dont les réponses ne sont pas à Beït-Salam, mais ailleurs. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 8 avril 2014.
Et, ce qui est affligeant et navrant dans cette affaire tropicale complètement pittoresque et rocambolesque, c’est que le ministre, très en verve ces derniers temps, ne les a pas tenus devant un seul interlocuteur, mais devant plusieurs personnes, dont certains ont été choqués et médusés par une telle félonie et par une telle imprudence de la part d’un homme sur lequel reposent la tranquillité et la stabilité institutionnelles et politiques des Comores.
Le ministre Houssen Hassan Ibrahim n’est pas forcément quelqu’un de prudent et de prévoyant. Des fois et quand on occupe certaines fonctions, il faut éviter de réfléchir à haute voix et devant n’importe qui. Aux Comores, les confidents des politiciens parlent beaucoup, et même des «amis» peuvent s’avérer d’incroyables bavards. À force de multiplier les sorties hostiles au Président de la République, Houssen Hassan Ibrahim s’est fait facilement repérer. Plus grave encore, pendant que les élèves et les étudiants étaient en grève dans les rues de la capitale comorienne, il n’a pas fait preuve d’un activisme débordant, d’un professionnalisme débordant, comme s’il n’était pas préoccupé par un mouvement social qui pouvait faire l’objet d’une récupération politicienne et prendre des allures politiques plus affirmées et plus inquiétantes sur le plan politique. Une grève scolaire peut casser un régime politique en 1.000 morceaux et le faire tomber comme une «mangue-papaye» de Mbabane trop mûre. Personne n’a reproché officiellement au ministre son état d’esprit et son imprudence d’amateur, mais ceux qui connaissent sa bonne entente avec Hamada Madi Boléro et certains militaires en activité ou à la retraite – dont le Colonel Fakri Mradabi – sont restés très dubitatifs.
Pendant que certains accusent ouvertement Houssen Hassan Ibrahim – qui n’a pas de compétences particulières en matière d’administration territoriale et de communication – de comploter contre son chef, un autre bruit infernal monte du côté de l’Armée et du système de Défense des Comores. Respirons très profondément avant de savoir de quoi il s’agit.
Ce lundi 7 avril 2014, ce proche du Vice-président Mohamed Ali Soilihi disait: «Il n’est pas du tout nécessaire de prendre en considération tout ce bruit tendant à faire accréditer l’opinion selon laquelle Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, donc le premier collaborateur du chef de l’État, travaille à la résurrection politique du fossile politique qu’est le Colonel Azali Assoumani, qui a dirigé les Comores d’avril 1999 à mai 2006 dans les conditions décevantes qu’on connaît, et qu’il a connu à cette époque. Hamada Madi Boléro ne travaille pas à cet objectif politique et n’en fait pas une priorité politique absolue parce qu’il a d’autres missions auprès du chef de l’État et pour son propre avenir politique. Il y pense tout le temps, et ne pense qu’à ça, d’ailleurs. N’oublions pas que s’il tente de“vendre” la candidature d’Azali Assoumani à Ikililou Dhoinine et si le Président se dit que cette candidature ne vaut pas un kopek, dans le régime politique actuel, la carrière politique de Hamada Madi Boléro ne vaudra pas actuellement un rouble de l’ancienne Union Soviétique. Il lui faudra donc se mettre à la recherche d’un nouvel emploi, en politique ou ailleurs, car dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016, Ikililou Dhoinine ne soutiendra que le candidat qui sera susceptible de lui éviter les humiliations de l’après-Beït-Salam. C’est un homme simple et discret, qui souhaitera vivre en paix et dans l’honneur après son mandat de Président de la République».
Or, ce mardi 8 avril 2014, c’est un autre son de cloche qu’on entend. Notre correspondant à Moroni est formel sur la question: «Actuellement, toute la stratégie politique de Hamada Madi Boléro repose sur un homme: Azali Assoumani. Cela tourne à l’idée fixe et même à l’obsession. Cette stratégie est entièrement basée sur la nomination de deux“enfants chéris” d’Azali Assoumani à des postes stratégiques. En d’autres termes, Hamada Madi Boléro va tout faire pour placer le Colonel Chaharane Mogné à la tête de l’Armée nationale de Développement, au détriment du Colonel Youssouf Idjihadi. L’azalisation du régime politique d’Ikililou Dhoinine se poursuivra par le remplacement, à la tête de la Gendarmerie, du Colonel Rafick Abdallah par le Colonel à la retraite Fakri Mradabi. Avec un tel scénario politique, l’ancien Président Azali Assoumani n’a qu’à se pencher légèrement pour ramasser un pouvoir politique qui est entre les mains des siens, au niveau civil, par l’intermédiaire de son ami Hamada Madi Boléro, et au niveau militaire, par le truchement de ses deux “enfants chéris” Chaharane Mogné et Fakri Mradabi. Dans une telle configuration politique et militaire, tout est possible: un petit coup d’État “utile et nécessaire” entre “amis”, pour “sauver ce qui peut l’être”, comme l’avait prétendu le Colonel Azali Assoumani en avril 1999, le jour même de sa prise du pouvoir par la force, ou tout simplement un arrangement entre amis pour que, par une belle et grosse escroquerie électorale, le chef de l’ancienne junte soit le “chouchou de l’électorat comorien” lors des élections présidentielles de 2016. Ce qui est sûr, c’est que le Colonel Azali Assoumani est en train de faire une belle OPA sur le régime politique actuel. Jusqu’où ira cette machination diabolique? Dans l’état actuel des choses, il faut ouvrir les yeux et voir ce qui va se passer au plus haut niveau de l’État».
Naturellement, aux Comores, quand on aborde les sujets très sensibles relatifs à la Défense et à la Sécurité, on est taxé de mythomane. C’est de bonne guerre, dans la mesure où tout est bon pour faire noyer le poisson sous les eaux de Mapo Ya Chingo et de Mtsaga Ngnamba. En tout état de cause, aujourd’hui, l’appareil de Défense et de sécurité du pays est une grosse énigme, mais une énigme parlante. Sa loyauté envers le chef de l’État est un immense sujet d’interrogations dont les réponses ne sont pas à Beït-Salam, mais ailleurs. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 8 avril 2014.