Les Comores : Un Etat responsable et le revers de ses irresponsabilités

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Le 21 septembre dernier, un carnage s'est produit à Nairobi : des Shebabs, des terroristes causèrent la mort de 67 innocents et firent...

Le 21 septembre dernier, un carnage s'est produit à Nairobi : des Shebabs, des terroristes causèrent la mort de 67 innocents et firent de très nombreux blessés au Westgate Mall.

Cet événement en rappelle malheureusement un autre et c'est précisément la raison qui me pousse aujourd'hui à tenter d'éclairer notre jeunesse, ...pour que chacun sache l'histoire de notre cher pays, pour que chacun puisse la méditer, et pour que nous puissions tirer les leçons d'imprudences d'un passé peu glorieux. 

L'histoire ne doit pas se répéter. 

Les Comores ne doivent jamais oublier les actions terroristes causées par un de nos concitoyens le 7 Août 1998, le jour de l'attaque à la bombe de l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi. Cette attaque allait donner l'effroyable bilan de 219 morts dont 12 citoyens américains et plus de 4500 blessés.

A la même heure, à Dar-es-Salam, l'ambassade des Etats-Unis était également touchée ; on dénombrait 11 victimes. L'explosion simultanée de deux camions piégés avait donné cet inventaire macabre.

Le Kenya se souvient, la Tanzanie aussi. Les deux pays se recueillent chaque année pour honorer leurs morts. En août dernier, le président Obama accompagné de l'ancien Président Bush sont allés se recueillir à Dar es Salam.
C'est aussi pour les comoriens l'occasion de se recueillir, car nous étions indirectement impliqués dans cet effroyable tragédie. Et pour moi qui exerçais à l'époque des responsabilités auprès de la Présidence comorienne, c'est l'occasion d'éclairer notre jeunesse et de lancer un avertissement solennel: "PLUS JAMAIS CA !".

Ceci mérite donc quelques éclaircissements : ces attaques avaient surpris le monde  entier par son ampleur et son caractère aveugle. Les victimes innocentes suscitaient la réprobation et la colère était généralisée.
Le samedi 8 août, le journal égyptien Al Hayat recevait un appel anonyme revendiquant la responsabilité des attaques : c'était le fait d'un groupe jusque là inconnu, " L'armée de libération des sanctuaires islamiques". La situation était encore assez floue, les américains suspectaient bien une attaque terroriste mais aucun groupe suspect n'était encore formellement identifié. A Washington le président Clinton avait condamné sans réserve les attaques, qualifiées de révoltantes, inhumaines et d'actes d'une rare lâcheté. Il jura de juger les responsables, "quel que soit le temps qu'il faudrait pour cela".
La semaine suivante l'enquête avait bien avancé. Les États-Unis accusaient l'exilé saoudien Osama Bin Laden d'avoir organisé les attentats. Alors que Bin Laden n'était encore qu'un partisan d'une ligue du terrorisme international contre les États-Unis. Toutefois le 20 août, le président Clinton ordonna des frappes de missiles de croisière sur les caches de Ben Laden en Afghanistan, ainsi que contre une usine pharmaceutique au Soudan, suspectée d'être en réalité une usine de fabrication d'armes chimiques.

Déjà, dès 1993, les Etats-Unis d'Amérique suspectaient celui qui fut leur allié en Afghanistan de s'employer à transformer l'organisation militaire qu'il avait mise en place durant la guerre contre les soviétiques en un réseau terroriste criminel anti-américain, sous le nom d'Al-Qaïda ou encore « La Base ».

Les victimes civiles et les dégâts matériels de l'attentat de Nairobi étaient considérables. Aussitôt après l'explosion, j'avais appelé mon ami, Steven Kalonzo Musyoka, ancien ministre des Affaires Étrangères pour lui exprimer notre compassion et notre solidarité . Il m'avait déjà averti que son collègue, le ministre Godana, en charge des Affaires Étrangères avait déjà informé le gouvernement de l'implication d'une organisation terroriste basée en Afghanistan. Ma petite sœur qui travaillait à la Banque Indosuez, située tout juste à quelques encablures du lieu de l'explosion, m'avait rapporté les scènes horribles observées à l'ambassade américaine. Jamais Nairobi n'avait connu pareil carnage. La déflagration s'était répercutée dans un rayon de quinze kilomètres.

Tout juste dix jours après les attaques, soit donc le 17 Août, j'ai reçu un appel téléphonique de l'ambassadeur américain Harold W. Geisel basé à Maurice. Il tenait à m'informer de la décision de son gouvernement à dépêcher de toute urgence et par un vol spécial, une délégation conjointe de diplomates et de représentants du FBI à Moroni. (Pour rappel, j'étais alors le Directeur du Cabinet du Président de la République et à ce titre j'étais en quelque sorte la courroie de transmission pour tous les dossiers importants au Président).

Naturellement j'ai exprimé mon étonnement à l'ambassadeur américain. Je ne comprenais pas les raisons d'une telle mission, et c'est alors qu'il me laissa entendre que c'était en relation avec les tragiques événements de Nairobi. Autrement dit, notre coopération était clairement souhaitée. Le président Taki était alors en Afrique du Sud, je l'informai et il m'invita à coopérer sans réserve avec les américains. Je transmis aussitôt l'accord comorien à l'ambassadeur Geisel et lui confirmai que les dispositions étaient prises pour accueillir l'avion et ses passagers.
J'invitai alors notre ministre de la Défense, M. Ali Abdallah, à venir à ma rencontre dans mon bureau et je lui informai de tous les détails relatifs à la mission américaine. Il m'indiqua à son tour que l'attaché militaire auprès de l'ambassade à Maurice avait également contacté le capitaine Aboubacar, un membre de notre Etat Major. Je lui demandais alors de veiller à régler les détails techniques de l'opération, notamment d'autoriser l'atterrissage de l'appareil en liaison avec la Direction de l'Aviation Civile et d'organiser discrètement la réception de la délégation à l'Aéroport de Hahaya, et puis d'assurer son transfert à ma modeste résidence sise à la Coulée. L'ambassadeur Geisel m'envoya par fax le récapitulatif des noms et les références de service des membres de la délégation ainsi que l'horaire d'arrivée. Et l'avion arriva en provenance de Johannesburg vers 23 heures. A minuit la délégation arriva à ma résidence. Aussitôt nous nous mîmes au travail. Le ministre Ali Abdallah avait déjà constitué l'équipe de sécurité qui comprenait le commandant Moignidaho, Chef d'Etat Major de notre modeste armée.

Je souhaitai alors la bienvenue à la délégation américaine et les informai sans délais des instructions que notre président m'avait transmises. Absent de Moroni le président Taki m'avait en effet demandé d'assurer nos interlocuteurs d'une collaboration sans réserve. Et nous prîmes place sur des chaises en plastique blanc autour d'une table blanche en plastique, dans une petite véranda et notre mémorable travail commença. Le représentant du FBI sortit un dossier épais et nous expliqua les raisons de cette urgente mission. Il alla droit au but. Ils étaient venus afin de nous informer de l'implication d'un certain Fazul Abdallah/ Fadhul Abdallah, un citoyen comorien, dans l'attentat de l'ambassade américaine de Nairobi. D'après eux, l'homme s'était enfui à Moroni et d'ailleurs ils avaient tout lieu de croire qu'il se cachait encore là. Les américains ont produit des copies de documents d'identité comoriens et nous ont informés sur son parcours, ses études au Soudan et en Arabie Saoudite, ainsi que sur

son appartenance à l'organisation terroriste Al Qaïda. Nous étions profondément choqués par ces révélations, du fait qu'un jeune comorien puisse être impliqué dans des actes aussi horribles.

En moins de deux heures nous avions localisé la résidence du père de Faidhul. Le père était né à Mitsamihuli et vivait à Moroni. C'était un grand pas en avant. Nous savions également que la présence de Faidhul était signalée à Moroni. A 5 heures du matin, Ali Abdallah se rendit chez le procureur général pour l'informer de l'affaire, et il lui demanda de délivrer un avis de recherche suivi d'un mandat d'amener au nom de Fadhul Abdallah. Dans les premières heures du jour, avec l'appui actif de l'équipe du FBI, nos forces incluant la police judiciaire avaient pris d'assaut la maison du fugitif. Le père et l'épouse de Fadhul s'y trouvaient et ils ont immédiatement reconnu que Fadhul était là mais qu'il avait quitté le pays quelques jours auparavant. Manifestement le père n'était pas au courant des activités criminelles de son fils car sur le coup il perdit connaissance, et fut en conséquence hospitalisé. Son épouse fut interrogée avec tact et quelques disquettes d'ordinateur furent récupérées. Le cerveau des attentats d'Al Qaïda sur l'ambassade américaine de Nairobi avait regagné Moroni immédiatement après l'explosion et cinq jours avant l'arrivée de la mission américaine dans la capitale comorienne, Fadhul quitta Moroni par avion pour Dubaï sur un vol Emirates Airways. Le FBI nous informa qu'il prit immédiatement une correspondance pour Karachi où sa trace disparut. A Karachi il fut certainement récupéré par le réseau d'Al Qaïda et transféré dans les montagnes de Tora Bora afin de rendre compte de ses actes abjects et criminels à son chef Osama Ben Laden. 

A son retour de Johannesburg, le Président Taki reçut à ma demande la délégation américaine. Il exprima sa douleur et sa compassion pour la mort de tant d'innocents à Nairobi et à Dar es Salam. Il présenta ses condoléances et les assura d'une coopération constante. Il me confia plus tard qu'Allah le Miséricordieux nous avait sauvés de la honte et de l'humiliation internationale avec le départ du terroriste du territoire national. Je pressai le président de rechercher des relations plus étroites, à la fois avec le Kenya et la Tanzanie. J'ai même organisé à cet effet pour lui une escale à Dar es Salam où le président Mkapa lui exprima la joie de lui offrir une hospitalité fraternelle en l'accueillant au Palais présidentiel et en facilitant son retour aux Comores, mettant à sa disposition l'avion présidentiel avec la présence du Ministre de la Justice. Et quand il transitait par Nairobi, il trouvait toujours mon ami, le Ministre Kalonzo Musyoka, pour l'accueillir au salon VIP et lui souhaiter la bienvenue.

Mais cet événement tragique n'est pas uniquement un épisode isolé : il s'inscrit dans l'histoire de notre Nation et devrait nous pousser à réfléchir.

En effet, les Comores n'ont malheureusement pas réussi à forger des relations fraternelles, politiques et économiques avec leurs voisins continentaux, et ceci en dépit de liens historiques et culturels avec la sous région continentale.

Pour preuve de la force de ces liens, il suffit par exemple de se rappeler notre proximité linguistique. Une discussion me revient ainsi l'esprit. En effet, bien après les événements de Nairobi, l'ancien vice-président du Kenya exposait à mon épouse la proximité de notre langue avec celle des Mijikenda qui peuple la côte kenyane.

Sur place, elle fut frappée par la proximité entre la langue comorienne et les dialectes vernaculaires des Pokomo, des Digo et des Giriama du Kenya. En effet, l'aristocratie de Lamu est constituée d'anciennes familles originaires des Comores et qui revendiquent encore leur ascendance à la tribu du Prophète Mohamed Rasul Allah. Et les Sultanats des Comores trouvent leurs origines dans les îles kenyanes de Pate, Sofala et Kilwa. Déjà au XVIIème siècle, Zanzibar était devenu le centre culturel de la civilisation comorienne en Afrique de l'Est. Les sultans des Comores avaient d'importantes relations avec le Mozambique septentrional et ils ont joué un rôle majeur dans l'expansion de l'Islam au Mozambique. Maputo compte une forte population d'origine comorienne. Le Président Chisano conseilla d'ailleurs au président Taki de rechercher des gisements de gaz dans nos eaux territoriales, proches du Mozambique, en raison de la perspective de découverte majeure de ces gisements dans la partie non-comorienne du canal. 

Mais nos liens avec nos voisins sont également des liens de sang comme le rappela un jour Graca Machel, actuelle épouse de Nelson Mandela, à mon épouse. Du reste, je sais ô combien l'ancien président Machel était choqué par les relations qu'entretenaient les Comores avec le régime de l'apartheid Sud africain. Mais il avait offert au président Ahmed Abdallah un terrain au Mozambique afin de promouvoir la fraternité entre nos deux peuples. Pour faire en sorte que les Comores détiennent une parcelle de son territoire en terre continentale afin de renforcer son appartenance réelle au continent. 

Les Comores sont membre naturel de la Commission de l'Océan Indien, de l'Union Africaine, sont membre du Comesa, de la Ligue Arabe mais aussi de la francophonie… Et j'ose formuler le vœu d'un rapprochement réel des Comores dans son ensemble naturel tant au plan politique, économique que culturel. En sa qualité de membre de la Ligue des Etats Arabes, majoritairement sunnite, notre pays n'a certainement pas réussi une intégration à part entière, par son manque de cohésion et de fiabilité causées par certains de nos positions politiques qui ont plutôt semé le doute quant aux politiques soutenues par la Ligue.

Bien avant les attentats de Nairobi, les américains suspectaient l'existence d'une cellule terroriste dormante aux Comores. Les attentats ont malheureusement confirmé cette crainte et renforcé les besoins d'une coopération accrue avec les services de sécurité et la réouverture de l'ambassade américaine à Moroni s'imposa.

La mission américaine et l'ambassadeur Geisel nous ont remercié pour notre coopération, ils nous ont également informé qu'une récompense de 5 millions de dollars serait versée pour la capture, mort ou vif, de Fadhul Abdallah. Il fut désormais tenu pour responsable et recherché pour ces attaques terroristes en Tanzanie et au Kenya. Nous ne pouvons pas oublier qu'elles ont fait 224 victimes et plus de 4500 blessés.
Le terroriste est né à Moroni en août 1972 et il était connu comme le "Caméléon". Il retourna en Afrique de l'Est depuis l'Afghanistan avec l'appui complet de Ben Laden. Il était alors intronisé le leader incontesté d'Al Qaïda dans la Corne de l'Afrique et le coordinateur avec les Shebab, et l'essentiel du sud de la Somalie, dominé par les Shebab, après la mort de son ami Saleh Ali Saleh Nabhan, d'après les informations données par Ahmed Ghailani, un membre d'Al Qaïda capturé au Pakistan.

Ben Laden est mort le 2 mai au Pakistan et un mois plus tard Fadhul trouva la mort le 8 Juin 2011, durant un échange de tirs nourri avec les forces somaliennes régulières à un barrage dans la région de Saarkusta, au sud ouest de Mogadiscio. Il était alors porteur d'un passeport sud africain au nom de Daniel Robinson et détenait des documents intitulés « Opérations Internationales » qui ont révélé qu'il préparait des attaques terroristes et des enlèvements, au collège d'Eton, aux hôtels Ritz et Dorchester à Londres. 

Les leaders comoriens doivent être fermes et rejeter les partenariats de complaisance avec des organisations "charitables" aux origines et surtout aux fonds douteux. 

Ainsi dans les années 90, la Fondation Al Haramain (Comores) fut créée aux Comores sur décision du fondateur de la Fondation Islamique Al Haramain, M. Aqil Abdoulaziz. Et le rapport des Nations Unies sur le terrorisme révéla à la surprise des autorités saoudiennes la véritable nature de cette ONG. 

Sa mission secrète était de fournir à Al Qaïda, à travers son réseau en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique, la logistique adéquate pour lancer des attaques terroristes. En 1998 deux de ses associés aux Comores étaient directement liés à Al Qaïda et ils utilisèrent l'archipel pour organiser la double attaque sur les ambassades au Kenya et en Tanzanie. L'exfiltration de Fadhul depuis Moroni via Dubaï en août 1998 fut directement organisée par cette ONG.

Nos autorités n'avaient alors jamais imaginé à quel point le ver était dans le fruit, et du danger dont nous devenions porteurs.

Ces dernières années le modèle semble se répéter à travers l'installation aux Comores d'ONG dont les sources de financement et les origines sont inconnues. Il n'est pas inutile de rappeler ici que l'expert J.P. Pham, Directeur du Centre Afrique , au Conseil Atlantique installé à Washington, a également observé que Mohamed Jamal Khalifa, un beau frère de Ben Laden, financier d'Al Qaïda, fut tué à Madagascar en 2007. Il convient donc de ne pas accepter sans contrôle les ONG douteuses, le terrorisme est un fléau rampant, particulièrement actif dans la région.


L'ancien président A. Abdallah Sambi est connu pour ses relations privilégiées avec l'Iran et depuis plus de deux décennies, il a introduit aux Comores des organisations notablement douteuses et dans la plus grande opacité. Et il apparaît que ces ONG échappent à tout contrôle public. Depuis qu'il a quitté le pouvoir, il utilise les ressources de ces organisations à des fins politiques et personnelles.


Dans les pays où l'obscurantisme et l'ignorance sont légion, la manipulation de l'opinion publique à des fins de conquérir le pouvoir est certes courante mais dangereuse, inacceptable et condamnable.

Pour ce qui est des Comores, le rôle des ONG qui s'installent ou qui y opèrent doit être strictement encadré par la loi et l'origine de leurs fonds doit être transparente. Certains pays refusent même leur coopération car ils interférent souvent dans les affaires politiques intérieures. 
Il est communément connu que ce sont des fonds iraniens qui ont financé la mission militaire sud africaine de supervision des élections présidentielle de 2005 et non pas les fonds de l'Union Africaine.

Les Comores peuvent devenir un pays normal, à la condition que nos partenaires internationaux nous aident à faciliter l'émergence d'un leadership responsable, capable et patriotique.

Les Comores ont été trop longtemps éxposé à des organisations dangereuses et à la mafia internationale. Notre position géostratégique, nos eaux territoriales, notre terre fertile, notre diaspora, notre jeunesse sont des facteurs importants et non négligeables. Ce sont autant d'atouts qui peuvent transformer notre pays en un État pacifique, prospère et respectable.

En 1996 je déclarai que la gloire des Comores ne pouvait s'accomplir que par les comoriens. Les comoriens doivent s'approprier leur destin pour qu'il devienne un futur réel et pragmatique. Pour cela il faut ouvrir les yeux et refuser sans discussion les actes douteux qui, sous couvert d'humanisme, sont autant de pièges dont nous sommes les proies et serons aussi les victimes de demain.

La transparence, accountability (responsable et devoir de rendre compte de ses engagements) et l'état de droit sont aujourd'hui une exigence, un impératif pour tous.

Said Hilali
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