PALAIS DE MRODJOU, 31 mars 2014 - "La ville de Mitsamiouli (…) a su recevoir en héritage, l'esprit de créativité et de solidarité ...
PALAIS DE MRODJOU, 31 mars 2014 - "La ville de Mitsamiouli (…) a su recevoir en héritage, l'esprit de créativité et de solidarité des hommes illustres que cette cité a vu naître, au premier rang desquels, SAID MOHAMED CHEIKH… » a déclaré le gouverneur de Ngazidja à Mitsamiouli dimanche, saluant « la mémoire de cet homme qui, en sa qualité de député à l'Assemblée Nationale française a eu, entre autre, à défendre devant ses homologues français, la loi contre le travail forcé aux Comores ; cet homme qui s'est battu pour que les Comores soient détachés de Madagascar au moment où notre pays était placé sous l'autorité malgache et désigné sous le vocable peu flatteur de « Madagascar et dépendances ». Mouigni Baraka prononçait un discours à l'occasion du lancement des travaux d'une digue dont voici le texte intégral.
La pose de la première pierre pour la construction de la digue de protection de la ville de Mitsamiouli m'offre cette agréable occasion de m'exprimer devant vous aujourd'hui. Laissez-moi donc vous dire, combien je suis heureux de communier et partager avec vous ces moments de légitime fierté au regard de l'ouverture de ce vaste chantier, initié par vous-même et qui traduit bien votre engagement pour la sécurisation de votre ville.
Je voudrais d'emblée saluer cette belle initiative en vous assurant de mon soutien sans réserve, tout en formulant le vœu pour un succès retentissant de ce grand projet.
En vérité, celui qui connaît bien la ville de Mitsamiouli, ville d'ouverture, ville de culture, ville de tolérance, n'aurait éprouvé la moindre surprise à l'égard de la mise en œuvre d'un tel projet, porté par une communauté qui a su recevoir en héritage, l'esprit de créativité et de solidarité des hommes illustres que cette cité a vu naître, au premier rang desquels, SAID MOHAMED CHEIKH, Président du Conseil de Gouvernement des Comores, premier du titre, personnalité qui a le plus marqué la vie politique et d'une certaine manière la vie sociale des Comores des temps modernes.
Je saisis cette opportunité unique pour saluer la mémoire de cet homme qui, en sa qualité de Député à l'Assemblée Nationale française a eu, entre autre, à défendre devant ses homologues français, la loi contre le travail forcé aux Comores ; cet homme qui s'est battu pour que les Comores soient détachés de Madagascar au moment où notre pays était placé sous l'autorité malgache et désigné sous le vocable peu flatteur de « Madagascar et dépendances »
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
L'infrastructure pour lequel nous posons aujourd'hui la première pierre est destinée à lutter de façon efficace,contre l'érosion des eaux de l'océan, phénomène qui menace sérieusement les populations installées le long des côtes sur notre île. La construction de cet important équipement s'impose comme une nécessité absolue pour protéger les populations et leurs biens contre les conséquences négatives de l'avancée de la mer.
Nous avons encore en mémoire, les dégâts causés par les assauts de la mer en furie que plusieurs de nos compatriotes, issus des villes côtières ont eu à subir, dans un passé ressent : Bangoi-Kouni, dans la région de Mitamiouli, Bouwouni, dans le Hamahamet et Mbachilé, non loin de la capitale, pour ne citer que quelques exemples. Des dégâts non négligeables furent enregistrés dans toutes ces localités : routes endommagées, maisons et plantations détruites. Certains, comme dans la ville de Mbachilé ont causé le déplacement d'une partie de la population pour aller s'installer dans d'autres lieux.
Cette situation me conduit aujourd'hui à dire que la protection des zones côtières doit constituer un des axes prioritaires, pour la politique environnementale des pouvoirs publics. En effet, sachant que notre pays est un petit Etat insulaire en voie de développement, l'importance de la protection de la zone côtière n'est plus à démontrer.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
Je me dois de rappeler ici que les changements climatiques dont les effets se font ressentir dans nos îles nous appellent à plus de vigilance pour la protection des zones côtières. Chacun de nous sait que l'augmentation du niveau de la mer, une des conséquences de ce phénomène a des impacts évidents sur les îles Comores, surtout dans les villes et villages côtiers. Nous devons donc nous doter des politiques d'adaptation aux Changements Climatiques, comme recommandé par la Convention cadre des Nations Unies.
Une étude sur la répartition géographique de la population comorienne montre bien que plus de 70% des habitants vivent sur le littoral.
Par ailleurs, plusieurs infrastructures économiques dont dépendent notre économie sont situées sur la zone côtière : les ports, les aéroports, les hôtels, les écoles, … et bien d'autres encore.
Enfin, concernant le tourisme qui est un des secteurs porteurs pour notre économie, si la zone côtière n'est pas protégée, nos plages ne seront pas préservées et notre tourisme ne pourra pas se développer.
Tout cela nous rappelle que nous sommes hautement vulnérables, face à ce phénomène. Certains experts disent même que c'est la plus grande menace à ce jour, pour la sécurité et la tranquillité de la population. Ce défi exige de nous un comportement responsable.
Localement, une législation visant à limiter les dégâts existe, mais elle n'est pas toujours respectée. Pourtant, nous devons cesser d'extraire le sable et les gravats. De même, nous devons préserver la mangrove qui nous sert de première ligne de défense. C'est une nécessité de survie.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer mon propos sans lancer un appel pressant à mes concitoyens pour adopter un comportement de civisme en s'abstenant à commettre des actes illicites et en veillant à ce que les autres respectent la loi.
Je voudrais de même, saluer tous ceux qui, par leur apport de toute nature vont permettre le démarrage rapide des travaux de constructions de la digue.
Pour ma part, je donne ici l'engagement du Gouvernorat de l'Ile Autonome de Ngazidja d'apporter, les jours qui viennent, sa contribution pour la réalisation de ce projet.
Il ne me reste plus maintenant qu'à vous dire merci de votre aimable attention et que la bénédiction de Dieu soit avec vous
Ngazi Ngomé
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