Pour la première fois, une enquête internationale menée par la revue médicale britannique The Lancet, mesure l'étendue des agressions s...
Pour la première fois, une enquête internationale menée par la revue médicale britannique The Lancet, mesure l'étendue des agressions sexuelles dans le monde (hors conjoint ou partenaire habituel). 7% des femmes interrogées affirment avoir été attaquées par une personne étrangère. Dans certaines régions comme l'Afrique la violence est endémique. Mais les viols sont aussi très nombreux en Europe.
Aujourd'hui, les femmes sont encore largement victimes de violences sexuelles dans le monde. Selon une étude menée par la revue médicale anglaise The Lancet, une femme sur quatorze a déjà été confrontée à ce type de violence. L'étude a porté sur des agressions ayant été commises par une personne étrangère, autre que le conjoint ou le partenaire habituel. Les chercheurs ont étudié la situation dans 56 pays au total en se basant sur plus de 7 000 études, publiées entre 1998 et 2001. Au total, 7,4 % des femmes interrogées ont reconnu qu'elles avaient été agressées sexuellement par des personnes qui n'étaient ni leur conjoint, ni leur petit ami. « Les viols et les meurtres de jeunes femmes commis en Inde et en Afrique du Sud ont attiré l'attention internationale », explique l'étude en guise d'introduction. « Bien qu'il soit tentant de voir dans ces atrocités des événements isolés, les violences sexuelles doivent être considérées comme faisant partie d'une réalité plus globale, à savoir les agressions subies quotidiennement par les femmes. »
L'étude est basée sur des données complètes provenant des pays européens, de l'Amérique du Nord, de l'Asie du Sud-Est, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Les chiffres fournis par les autres régions du monde étaient soit partiels, soit inexistants, a reconnu le professeur Naeemah Abrahams, l'une des principales auteures de cette enquête. Elle a également précisé que la définition de l'agression sexuelle n'était pas standardisée, les enquêteurs utilisant généralement une question suffisamment large. « Avez-vous été contrainte à avoir des relations sexuelles alors que vous ne le souhaitiez pas avec quelqu'un d'autre que votre partenaire ? », pour exemple.
L'Afrique concentre les taux les plus élevés
Les estimations menées en parallèle par des chercheurs sud-africains et britanniques établissent une carte du monde extrêmement disparate. « Nous avons découvert que la violence sexuelle est une expérience commune que partagent les femmes du monde entier et qui, dans quatre régions, est endémique, avec des taux d'agression qui atteignent plus de 15% des femmes », précise Naeemah Abrahams.
C'est sur le continent africain que les femmes sont les plus touchées. Les taux les plus élevés d'agression sexuelle (issue d'un individu étranger à la victime) ont été enregistrés en Afrique sub-saharienne, avec un record de 21% en Afrique centrale et 17 % dans le sud du continent. La situation n'est guère meilleure en Australie et en Nouvelle-Zélande, où 16 % des femmes interrogées ont déclaré avoir été agressées sexuellement. Les taux les plus bas ont en revanche été observés en Asie du Sud (3 %), ainsi qu'en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (4 %). En Europe, la situation est plus contrastée. Les pays d'Europe orientale affichent les taux les plus bas (7 %), contre 10 % en Europe centrale et 11 % pour l'Europe occidentale.
(Avec AFP)