Enfin, le jour J de l'interview avec le président Sambi est arrivé. Rendez-vous est donné à 17h à la Place d'Italie : je prends soi...
Enfin, le jour J de l'interview avec le président Sambi est arrivé.
Rendez-vous est donné à 17h à la Place d'Italie : je prends soin de me débarbouiller de ma « comorianité » et d'arriver juste avant l'heure, c'est-à-dire à 16h46.
Surprise : Ahmed Abdallah Salim, ancien Dg des Hydrocarbures et trésorier du Juwa, et Ibrahim Mhoumadi Sidi, ancien ministre de la défense entre autres, m'attendent et m'accueillent avec une parole convenue de bienvenue et me disent que l'ancien chef d'État arrive.
17h pétantes, l'ancien président apparaît sur le trottoir d'en face et se dirige vers le restaurant où nous nous sommes auparavant calés. Il entre visiblement en habitué des lieux par la porte principale et vient nous saluer et souhaiter à mon intention la bienvenue et me dire le plaisir qu'il a d'échanger d'abord avec un compatriote ensuite avec un « agitateur » citoyen.
J'essaye de saisir ce halo troublant qui l'enveloppe, cette chose un brin volontariste qui lui donne, avec son collier de barbe plus sel que poivre, des airs de félin blessé, dont les traîtres, qui ont pu penser qu'il a perdu les griffes, en seront pour leurs propres frais.
D'emblée, il me prévient qu'il est ouvert à toutes les questions que je souhaiterais lui poser et qu'il m'autorise par avance à publier tout son propos.
En ce moment je me suis dit, mince!, j'aurais dû intituler ma nouvelle rubrique « 40 questions à » au lieu des 4 auxquelles je dois me tenir.
Rendez-vous est donné à 17h à la Place d'Italie : je prends soin de me débarbouiller de ma « comorianité » et d'arriver juste avant l'heure, c'est-à-dire à 16h46.
Surprise : Ahmed Abdallah Salim, ancien Dg des Hydrocarbures et trésorier du Juwa, et Ibrahim Mhoumadi Sidi, ancien ministre de la défense entre autres, m'attendent et m'accueillent avec une parole convenue de bienvenue et me disent que l'ancien chef d'État arrive.
17h pétantes, l'ancien président apparaît sur le trottoir d'en face et se dirige vers le restaurant où nous nous sommes auparavant calés. Il entre visiblement en habitué des lieux par la porte principale et vient nous saluer et souhaiter à mon intention la bienvenue et me dire le plaisir qu'il a d'échanger d'abord avec un compatriote ensuite avec un « agitateur » citoyen.
J'essaye de saisir ce halo troublant qui l'enveloppe, cette chose un brin volontariste qui lui donne, avec son collier de barbe plus sel que poivre, des airs de félin blessé, dont les traîtres, qui ont pu penser qu'il a perdu les griffes, en seront pour leurs propres frais.
D'emblée, il me prévient qu'il est ouvert à toutes les questions que je souhaiterais lui poser et qu'il m'autorise par avance à publier tout son propos.
En ce moment je me suis dit, mince!, j'aurais dû intituler ma nouvelle rubrique « 40 questions à » au lieu des 4 auxquelles je dois me tenir.
Irchad Abdallah: M. le président bonjour.
A.A Sambi: Bonjour
1) Irchad Abdallah: Vous venez d’effectuer un tour de France de la diaspora comorienne pour le lancement du JUWA, nouveau né dans le paysage politique comorien sans qu’aucun journaliste issu des médias nationaux ne vous suive pour couvrir l’évènement, ce qui a, pour conséquence, donné à une bataille de chiffres entre bloggeurs et dans les réseaux sociaux. Quels ont été vos sentiments par rapport à la mobilisation des comoriens lors de vos différents meetings? Comment avez-vous apprécié l’accueil des comoriens de France?
A.A SAMBI: Tout d'abord je voudrais saisir cette occasion pour vous remercier du travail excellent que vous effectuez pour tenir informés, en temps réel, nos compatriotes sur ce qui se passe à la fois sur place et à l'étranger!
En ce qui concerne votre question, je saisirai, une deuxième fois l'occasion pour remercier tous les comoriens de France qui nous ont accueilli chaleureusement et qui ont répondu massivement à notre invitation pour le lancement du Parti JUWA en France; un signe qui montre à la fois que nos compatriotes suivent de près ce qui se passe dans le pays mais également restent disposés à s'impliquer dans la vie politique du pays pour faire évoluer notre conception politique.
En ce qui concerne les médias nationaux, il est vrai qu'ils ont brillé par leur absence, ce qui est dommage mais en même temps je comprends puisque la culture médiatique est en pleine évolution dans notre pays mais n'est pas encore arrivé à un stade où l'on peut préconiser une couverture permanente de certains événements comme celui qui vient d'avoir lieu ici. Soit dit en passant que c'est la première fois de l'histoire politique de notre pays qu'un parti vient soumettre à notre diaspora une structure politique dûment organisée et à laquelle on lui demande de se l'approprier avec des structures conformes à ses textes réglementaires. Il est vrai que nos compatriotes ont l'habitude de se retrouver, souvent d'ailleurs, mais pour des occasion spécifiques comme les Madjliss, les journées culturelles mais très rarement pour une mobilisation politique comme on vient de le vivre à travers nos tournées de lancement du parti. D'ailleurs j'ai tenu à ce que nos meetings soient publics pour marquer justement la différence avec les autres partis qui n'ont d'existence réelle en France qu'en période d'élections. Ce qui n'est pas normal!
Et pour finir sur cette question relative à nos tournées, je voudrais exprimer ma vive gratitude et mes remerciements les plus sincères à nos compatriotes-militants qui se sont déployés pour assurer une organisation réussie de nos rencontres.
2) Irchad Abdallah: Au sujet de votre nouveau parti politique, je souhaiterais savoir pourquoi le JUWA ne réagit pratiquement jamais par rapport à l'actualité comorienne alors qu'il se dit être le principal parti de l'opposition?
A.A SAMBI: De l'opposition, le parti JUWA l'est effectivement car désormais le soutien qui a été le nôtre à l'égard du régime actuel n'est plus de mise. Maintenant il y a lieu de préciser qu' en aucun moment cette opposition ne chercherait à déstabiliser le régime en place, car contraire à nos principes de paix et de stabilité, gages d'un vrai développement du pays! Il est inutile de rappeler que nous avons été les principaux promoteurs du retour de ces 2 valeurs chères à notre pays; c'est à dire la paix et la stabilité! En ce qui concerne l'actualité comorienne, notre parti la suit de près mais ce qu'il faut savoir c'est que le parti JUWA est un parti qui vient de naître et donc en pleine structuration. Mais il est clair que quand des questions d'ordre national qui méritent d'être soulevées, le parti JUWA ne laissera pas passer une seule occasion! Et d'ailleurs des responsables seront spécifiquement désignés pour suivre les questions de cet ordre et d'y répondre en temps réel!
3) Irchad Abdallah : J’ai eu l’occasion de couvrir votre premier meeting à Epinay sur seine, et lors de votre allocution, à plusieurs reprises, je vous ai entendu citer le terme de « Trahison ».
Alors que vous estimez avoir été trahi par certains de vos anciens lieutenants, pensez-vous aussi, l’avoir été trahi par ces partenaires-investisseurs « étrangers », qui prétendaient venir investir?
Et, si oui, que comptez-vous faire pour leur demander des comptes au nom des comoriens ? Je vous pose cette question car vos détracteurs vous accusent à tort ou à raison d’avoir été laxiste voir même complice.
A.A SAMBI: Il est vrai que j'ai souvent évoqué ce mot, à juste titre d'ailleurs car il n'est un secret pour personne que j'ai été souvent trahi! Et si aujourd'hui je le martèle davantage c'est pour rassurer les comoriens que j'ai tiré les leçons du passé et qu'il est important d'en tirer les conséquences. Revenons maintenant à nos partenaires étrangers, il faut tout d'abord préciser qu’ils ont été, pour beaucoup d'entre eux bénéfiques pour notre pays, n'empêche qu’il y a eu, en effet, quelques uns qui nous ont trompé car on leur avait fait trop confiance. A ce propos , je ferai savoir qu'à maintes reprises j'ai souligné l'intérêt de se faire, désormais, assister de juristes de renom pour tout projet d'investissement et pourquoi pas même au sein du gouvernement!
En tout état de cause, là aussi il faut tirer les leçons. De là à parler de laxisme ou de complicité je laisse l'histoire juger; en tout cas en ce qui me concerne, à ce niveau là, j'ai la conscience tranquille et je suis tout à fait prêt à répondre devant l'histoire et devant le peuple comorien pour me laver de tout soupçon!
4) Irchad Abdallah : Vous avez annoncé être favorable pour le Droit de Vote des comoriens de l’étranger. Comment vous croire, M. le président, alors que vous avez eu 5 années pour le mettre en place et cela n’a pas été le cas. Votre successeur n’ayant pas pris le relais par le bon bout, expliquez nous comment allez-vous pouvoir faire de ce souhait une réalité.
A.A Sambi: Je ne demande pas à ce que l'on me croit ou non! Je pourrai juste rappeler que c'est à notre période, je veux dire lors de la révision constitutionnelle ou du toilettage de la Constitution, pour être plus précis, que cette disposition du vote des comoriens de l'étranger y a été introduite! Maintenant il faudra préciser que des dispositions particulières sont nécessaires pour sa mise en oeuvre effective; notamment le recensement des comoriens de l'étranger, la mise en place d’un dispositif adéquat lors des élections dans nos missions diplomatiques, l'établissement effectif des cartes d'électeurs etc. Voilà des dispositions préalables pour le vote effectif de nos compatriotes de l'étranger; des dispositions qui n'ont rien d'extraordinaire pour leur mise en oeuvre si ce n'est que la bonne volonté, la bonne foi et les moyens financiers y afférents! C'est d'ailleurs pour cette raison que je m'étonne aujourd'hui pourquoi les autorités actuelles n'en ont pas fait une priorité alors que le plus gros du travail a été fait; je veux dire d'en avoir fait une disposition constitutionnelle!
Irchad Abdallah: Je vous remercie M. le président.
A.A Sambi: C'est moi qui vous remercie et vous souhaite bonne continuation.
Par Irchad Abdallah