Mes dames et Messieurs, Aujourd’hui, j’ai tenu à vous rencontrer en tant que Premier magistrat du pays, garant de l’indépendance de l...
Mes dames et Messieurs,
Aujourd’hui, j’ai tenu à vous rencontrer en tant que
Premier magistrat du pays, garant de l’indépendance de la Justice et
Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour qu’ensemble,
nous nous interrogions sur le fonctionnement de notre Justice.
Comme vous le savez, j’ai toujours affirmé dans mes
différents discours l’importance que j’attache à la justice et mon
engagement à la doter des moyens juridiques et matériels nécessaires et
de nature à asseoir son indépendance, son efficacité et sa crédibilité.
Il est évident que, sans justice, il ne peut pas y avoir
d’Etat de Droit, car c’est à elle que revient la charge de veiller au
respect du droit.
La justice est en effet, garante de la stabilité des
rapports entre les personnes et les institutions.
Elle se trouve ainsi investie d’une mission de sécurisation juridique
des relations, instrument nécessaire pour notamment attirer et mettre en
confiance les bailleurs des fonds ainsi que les investisseurs.
Or, notre système judiciaire n’est pas toujours perçu
par l’opinion publique, comme remplissant parfaitement ses missions. On
lui reproche d’être lente, inefficace et très éloignée des justiciables.
Au-delà de ces problèmes, des critiques publiques
généralisées et de plus en plus acerbes sont formulées contre les
magistrats, non seulement par une large frange de la population, mais
aussi par les personnalités officielles, des élus, des leaders
politiques et d’opinion, la presse et même par des bailleurs des fonds
ainsi que des consultants et experts étrangers.
Je reçois moi-même des rapports, des lettres anonymes,
des dénonciations, et des doléances contre des magistrats, en raison des
actes ou conduites répréhensibles qu’ils auraient commis.
Certes, après examen, certains s’avèrent dépourvus du
moindre fondement.
Mais, devant certains détails et certaines coïncidences relevées sur
d’autres, on ne manque pas d’être intrigué et de se poser la question de
savoir s’il ne faut pas leur accorder un certain crédit.
Quelque soit l’interprétation que les uns et les autres
donnent à ces faits, vous conviendrez avec moi qu’il s’avère nécessaire
de restaurer l’image ternie de l’institution judiciaire comorienne.
Mesdames et Messieurs,
Avec la mondialisation de nombreux secteurs de la vie
politique, économique et sociale, il est vital d’avoir une justice digne
de ce nom.
En effet, seule une justice crédible sur le plan
national comme sur le plan international, c’est-à-dire servie par des
magistrats ayant une compétence technique incontestée et un comportement
moral irréprochable, et capable d’assurer la sécurité des personnes et
des biens, de protéger les libertés et de favoriser le développement
économique pour l’obtention de la confiance des bailleurs de fonds et
des investisseurs.
C’est au regard de ce qui précède que je vous invite à
réfléchir ensemble sur les voies et moyens de rendre notre institution
beaucoup plus fiable notamment à travers le respect des règles
juridiques et d’éthique qui gouvernent la profession et le comportement
professionnel ou extraprofessionnel des magistrats.
Vous avez un mois pour réfléchir à fin que lors de notre
seconde rencontre vous me fassiez part de vos propositions pour que
notre institution judiciaire retrouve sa crédibilité.
Je vous remercie
Beit salam