Après « Servir et non se servir », on officialise « Se servir toujours, ne jamais servir ». Dans l'ennui politique et la monoto...
Dans l'ennui politique et la monotonie, le lancement, ce mercredi 29 octobre 2013, du parti politique d'Ahmed Sambi, «Juwa La Kiyama», le «Soleil de l'Enfer», devait donner du tonus à vie politique aux Comores. Mais, une fois de plus, les Comores se retrouvent dans la douloureuse contradiction créée par ceux qui ont transformé le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes en «Droit des mêmes à disposer de leurs peuples», pour reprendre le mot malicieux du Professeur Mario Bettati. Le retour d'Ahmed Sambi sur le devant de la scène politique n'est pas un événement politique, mais un acte relevant de l'impudence et de la mauvaise habitude consistant à prendre les Comoriens pour des moutons. Car, après tous les malheurs que cet homme a fait subir aux Comores, il aurait fallu que, par pudeur et par honte, il adopte un profil bas et qu'il laisse les Comoriens en paix. Or, en annonçant la création de son parti, ce mercredi 29...
octobre 2013, il prouve qu'il croit toujours au Père Noël et qu'il se prend lui-même pour le Père Noël. L'argent que le Docteur Sounhadj Attoumane met dans les poches des marchands de Volo-Volo pour créer l'illusion sur la «popularité» d'Ahmed Sambi a fait son temps. Ceci est d'autant plus vrai que les gens sérieux ne voient toujours pas ce qu'Ahmed Sambi a fait de bien pour les Comores pour qu'on continue à lui faire confiance et à lui donner le Bon Dieu sans confession.
Connu pour l'usage qu'il fait de la fonction tribunitienne, donc de sa langue très remuante et sans os, Ahmed Sambi se distingue avant tout par son talent de marchand de chameaux et de tapis dans un souk d'Orient, mais aussi par son talent de marchand de rêves et d'illusions. Il n'a jamais eu peur de promettre tout et n'importe quoi, une chose et son contraire. N'ayant jamais appris à conjuguer un verbe au passé et au présent, il ne connaît que le futur le plus éloigné, voire le futur inaccessible et impossible, mais uniquement pour enfoncer les Comoriens dans la misère. Quand il s'agit de ses intérêts matériels immédiats, Ahmed Sambi a une fusée attachée à son dos et qui peut le propulser au-delà de la stratosphère des intérêts illicites et de l'enrichissement illicite.
Quand il sévissait à Beït-Salam, Ahmed Sambi avait l'habitude de dire qu'avant de devenir président de la République, il n'était «ni pauvre, ni riche». Maintenant, c'est un homme très riche. Immensément riche. Et, il s'agit d'une richesse constituée sur le dos du peuple comorien. Sa richesse le fait figurer sur la liste des hommes les plus riches de l'océan Indien.
Aujourd'hui, à un moment où Ahmed Sambi croit que les Comoriens sont des ploucs, il est des questions que nous devons nous poser: qu'est-ce que cet homme a fait de bien pour le pays pour que les Comoriens restent attachés à son souvenir comme à celui d'un Prophète? Où est la route qu'a construite Ahmed Sambi? Où est l'école construite par Ahmed Sambi? Où se trouve l'infrastructure construite ou refaite par Ahmed Sambi? Où est le respect qu'Ahmed Sambi a déjà manifesté aux Comoriens? Où est l'unité que l'homme qui a divisé le pays pour rester indument au pouvoir a apportée aux Comores? Où est la première maison construite dans le cadre de son fumeux et très coûteux «Projet Habitat»? Où est la raison qui a poussé Ahmed Sambi à vendre notre fierté nationale de Comoriens par le bais d'une honteuse «citoyenneté économique», alors que la citoyenneté est toujours affective, sentimentale et juridique? Pourquoi Ahmed Sambi ne tire-t-il pas les conséquences des dégâts qu'il a commis en livrant les Comores à ceux à qui il avait vendu la représentation des Comores à l'UNESCO, aux Bashar Kiwan, à la fantomatique Fondation Fatima avec ses 940 milliards de francs comoriens imaginaires? Pourquoi, au lieu d'examiner le désastre digne d'une guerre mondiale qu'il a laissé derrière lui, notamment à travers sa créature répondant au nom d'Abou Achirafi Ali Bacar, Ahmed Sambi n'a pas la pudeur de demander pardon aux Comoriens pour ses méfaits envers ce peuple admirable et digne, au lieu de jaboter comme les pingouins, et de coasser comme les crapauds? Quand un homme est arrivé à un tel niveau d'échec, pourquoi ne se retire-t-il pas de la vie politique, où il n'a pas sa place?
«Se servir et non servir»? Une immense escroquerie intellectuelle et politique. On se souvient du 24 septembre 2010 quand, du haut de la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, il a péroré, prononçant ce que ses zélateurs veulent faire passer pour un grand discours nationaliste en faveur de la réintégration de Mayotte dans le giron comorien. Maître Ibrahim Ali Mzimba qualifia le discours en question d'«escroquerie de bout en bout» (Ahmed Abdallah Mguéni: Relations franco-africaines. Mzimba assume son retrait de la question de Mayotte à l'ONU, La Gazette des Comores n°1320, Moroni, jeudi 7 octobre 2010, p. 3.). Il était bien au pouvoir quand Mayotte est devenue un Département français. C'est sous sa présidence que les relations entre les Comores et la France avaient été les plus détestables, pour des gamineries. C'est sous Ahmed Sambi que notre pays est devenu un «Rogue State», un «État voyou», un État réduit à des trafics de passeports et de pavillons de complaisance, dans un style que n'aurait pas renié la mafia. C'est sous Ahmed Sambi que les Comores ont atteint le niveau le plus bas en termes de respectabilité internationale. Alors, que nous veut encore cet homme aujourd'hui? Qu'il arrête!
Un appartement dans le XIIIèmearrondissement de Paris, deux appartements à Dubaï, deux maisons à Majunga, à Madagascar, trois sociétés en Tanzanie, dont une cimenterie dont il est l'actionnaire majoritaire, tout ça, ça fait beaucoup. Trop. Dommage qu'on ne puisse pas dire «Très beaucoup», car c'est l'expression qui aurait mieux convenu. Il a hérité de quel oncle maternel pour disposer d'autant d'argent? Docteur cardiologue Sounhadj Attoumane, l'homme aux doigts d'or, non pas pour soigner vos pauvres patients mais pour distribuer l'argent du peuple comorien aux marchands de Volo-Volo de Moroni afin de créer l'illusion sur la «popularité» d'Ahmed Sambi, expliquez aux Comoriens pourquoi il faut qu'ils fassent de nouveau confiance à un dirigeant qui a «fauté», trahi son peuple et vendu son pays aux Arabes et aux Iraniens. Expliquez ça au peuple!
Qu'on se le dise. Quand la propagande sambiste nous apprend qu'Ahmed Sambi est reçu avec les honneurs en Tanzanie, elle ment car ce n'est pas l'ancien Président de la République qui est reçu, mais l'investisseur qui a détourné l'argent de son peuple pour aller l'investir ailleurs, comme Mobutu Sese Seko, qui avait ruiné le Zaïre pour aller investir et épargner ailleurs. Dans l'au-delà, ces gens-là doivent faire un bon usage de l'argent volé au peuple. Donc, Ahmed Sambi a été reçu en Tanzanie en tant que porteur de valises d'argent sale. Même aux Comores, on fait pareil car, quand Bashar Kiwan, la SEMLEX et les acquéreurs de la représentation des Comores à l'UNESCO avaient dit pouvoir créer le Paradis aux Comores, on leur a ouvert toutes les portes. Mais, le jour où Ahmed Sambi avait voulu faire entrer au Camp militaire de Kandani ses mercenaires empruntés à Mouammar El Kadhafi, il avait trouvé devant lui le Général Salimou Mohamed Amiri pour lui dire qu'il n'était pas question d'ouvrir le système de Défense des Comores à des bandits de nationalité aussi indéterminable qu'indéterminée. Et quand le Général Salimou Mohamed Amiri refusa de tomber dans le piège consistant à prendre un avion spécial pour aller en Libye, à la demande du «garçon fou de Tripoli» (selon Anouar El Sadate) ou «chien enragé du Proche-Orient» (selon Ronald W. Reagan), il l'accusa d'avoir tué le Lieutenant-colonel Ayouba Combo, avec qui il n'était pas en concurrence. Et c'est le «Soleil de l'Enfer» d'Ahmed Sambi qui va sauver les Comores?
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 30 octobre 2013.
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