Beit-salm le 15 octobre 2013 Mes chers compatriotes, Honorable Assistance, A l’occasion de l’Aid El-Kabir et au moment où s’achève ...
Beit-salm le 15 octobre 2013
Mes chers compatriotes,
Honorable Assistance,
A l’occasion de l’Aid El-Kabir et au moment où
s’achève le pèlerinage à la Macque, je voudrais saluer chaleureusement
l’ensemble de la Umma Islamique, priant Allah le Tout Puissant, de nous
accorder toute sa miséricorde.
A nos compatriotes qui ont eu la chance de faire la
prière cette année à la Macque, ce Haut lieu Saint de l’Islam, prions
ensemble qu’ils nous reviennent en bonne santé et que toutes leurs
prières soient exaucées.
Aux comoriens de l’étranger, à notre diaspora, ensemble
avec eux, nous nous inclinons devant Allah le Tout Puissant et
l’implorons humblement, pour que notre pays échappe à toutes les
aventures et en son sein, se consolide la paix civile pour son
développement harmonieux. Qu’ils ne cessent, d’où ils vivent, d’apporter
leur contribution nécessaire pour le bien être de leurs familles aux
Comores.
Qu’Allah agrée nos prières, pardonne les péchés des
fidèles et protège notre pays de toute forme de violence, de
catastrophes naturelles mais encore, qu’il nous aide à renforcer notre
cohésion, l’unité de notre paix civile et la concorde nationale.
Que la fête de l’Aid El-Kabir de cette année soit
d’avantage l’opportunité d’une communion des cœurs entre Comoriens et
Comoriennes pour marquer l’Unicité et l’Indivisibilité de notre chère
Nation.
Qu’elle soit également pour la Umma Islamique,
l’occasion de nous réconcilier, de nous repentir mais surtout de ne
ménager aucun effort pour que la paix revienne partout dans le monde,
notamment en terres musulmanes.
L’Union des Comores exprime sa préoccupation et toute sa
solidarité aux pays frères et amis et soutiendra toujours toute
initiative qui tende à créer toutes les conditions pour que la paix dans
le monde et la sécurité internationales soient préservées.
Honorable Assistance,
En ce jour particulier où nous célébrons l’une des fêtes
les plus importantes pour tout musulman, la fête du sacrifice, je
voudrais vous rappeler qu’en tant que musulmans, nous sommes tenus, à
toujours privilégier la sérénité dans la prise de nos décisions surtout
celles relatives à la vie de la communauté, pour l’intérêt général.
Notre pays qui a longtemps souffert de nos divergences
et querelles, s’est résolument tourné, depuis quelques années, vers la
consolidation des acquis de la réconciliation nationale.
Mais en même temps, d’autres défis liés à la mondialisation se dressent
devant notre volonté commune à préserver les valeurs qui font de nous,
une nation éprise de paix.
Pour que nous réussissions à y faire face, nous devons aller à l’essentiel pour éviter les pièges de l’enlisement.
Mes chers compatriotes,
Au-delà des problèmes techniques de droit, tous les
Comoriens savent que la réforme constitutionnelle de 2009, avait comme
objectif principal, l’harmonisation de nos élections afin de minimiser
les coûts et permettre aux dirigeants qui seraient élus, de travailler
dans la sérénité pour une vie meilleure des Comoriens.
C’est ainsi que nous avons organisé des élections
législatives en même temps qu’avec celles des Conseils des îles et
celles des exécutifs de l’Union et des îles autonomes.
Pour y parvenir, nous avons été assistés par tous nos
partenaires à qui j’exprime encore une fois toute notre reconnaissance,
pour avoir accepté de nous accompagner.
En temps que symbole de l’Unité Nationale, garant, arbitre et modérateur
du fonctionnement régulier des institutions, je dois veiller au respect
des règles communes que nous nous sommes fixés pour l’harmonie
institutionnelle, pour la continuité de l’Etat et pour une stabilité
institutionnelle.
C’est cette stabilité institutionnelle qui a nous a tant
manqué, mais que nous avons retrouvée grâce aux efforts et aux
sacrifices des uns et des autres, qui a permis à notre pays de passer le
cap de l’IPPTE et entamer sa consolidation par l’adoption des mesures
budgétaires strictes conformes à nos engagements vis-à vis de nos
partenaires.
Aussi, c’est ce climat reflétant notre prise de
conscience qui permit au Gouvernement de la République de multiplier les
efforts propres pour l’investissement public avec comme objectif, la
création d’emploi et l’amélioration du pouvoir d’achat par une hausse
substantielle de la croissance.
Dans le secteur éducatif, ceci a permis entre autre, que
comme le Gouverneur de l’île de Mohéli il y a quelques années, au
Gouverneur de Ngazidja de reprendre l’initiative heureuse d’aider les
parents d’élèves à diminuer les coûts de scolarité en leur apportant une
aide importante pour l’acquisition des fournitures scolaires.
Quant au Gouverneur de l’île Autonome de Ndzouani, nous
ne pouvons que le féliciter pour avoir mis en place un lycée
d’excellence permettant à nos enfants de se distinguer et à l’Etat, de
leur apporter son soutien. Actuellement, les autorités de Ndzouani ont
entamé la rationalisation des effectifs du corps enseignant.
Les résultats catastrophiques des examens de fin d’année doivent nous
interpeller.
C’est pourquoi, inspecteurs et pédagogues, doivent
maintenant prendre la mesure de l’importance dudit secteur et chacun en
ce qui le concerne, doit jouer son rôle.
Dans le domaine de la santé, des nouveaux blocs
opératoires seront, dans quelques mois construits à El-Maarouf et le
Centre hospitalier de Mwali verra ses services renforcés.
Pour le secteur stratégique de l’énergie, la
mobilisation de 18 millions de dollars pour le redressement du secteur
par la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement et la
signature avec Exim-Banque Inde, d’une convention de financement d’une
centrale à fuel lord, sont autant d’efforts devant nous permettre
d’améliorer le secteur.
Pour les Télécommunications, le réseau 3G est
commercialisé dans les grandes villes pour la fourniture des services
tels que MMS, Vidéo, TV, Vidéoconférence, Money transfert et internet
mobile. Il faudra poursuivre cette même politique afin de créer toutes
les conditions facilitant la communication avec le monde.
Pour la sécurité de notre territoire, dans peu de temps,
débuteront les études nécessaires pour la mise en place autour de nos
côtes, des installations de contrôle de notre territoire maritime et
vous savez très bien mon attachement à la lutte contre le terrorisme, la
piraterie, le grand banditisme en mer, à savoir, la circulation de la
drogue ou encore d’autres marchandises prohibées par la loi.
Au mois de décembre, l’Afrique et la France se
retrouveront à Paris afin de discuter et mettre en place, une politique
volontariste visant à sécuriser d’avantage notre continent en général et
nos pays respectifs.
Mais avant et sur invitation des Hautes Autorités du
Royaume d’Arabie Saoudite et d’Oman, nous effectuerons sous peu des
visites de travail pour réchauffer et consolider nos coopérations
bilatérales.
Tous ces projets n’auraient jamais pu être réalisés si
la stabilité institutionnelle n’était garantie, et il nous sera toujours
difficile de concevoir un meilleur avenir pour notre pays si cette
stabilité reste en permanence menacée.
Honorable Assistance,
Je voudrais avant de terminer mon propos, partager avec vous la réflexion que je viens de faire à notre institution, la Justice.
Dans une rencontre avec les magistrats ici à Béit Salam,
j’ai demandé aux juridictions de réfléchir et me proposer dans un mois,
une nouvelle stratégie pour que notre justice retrouve la confiance des
justiciables.
En effet, en tant que Premier Magistrat du pays, Garant de
l’indépendance de la Justice, j’ai interpellé nos magistrats pour qu’ils
prennent leurs responsabilités et mettent fin à l’impunité.
Tant que les Comoriens ne retrouveront pas la confiance
vis-à-vis de notre institution judiciaire, il nous sera très difficile
de consolider la paix sociale et de rassurer nos partenaires au
développement.
En effet, lorsqu’une société comme la nôtre s’engage
énergiquement dans la lutte contre la pauvreté, elle doit s’assurer que
la justice, allié objectif des plus faibles, réponde aux attentes de la
société.
Ainsi, la justice doit punir les auteurs des violences
conjugales. Puisque la maltraitance des enfants est une préoccupation
majeure du Gouvernement, et j’exhorte la
justice à ne pas transiger !
Honorable Assistance,
Aujourd’hui, des citoyens éprouvent des difficultés à
s’adresser à la justice. Ces difficultés sont en partie liées à des
expériences quotidiennes perçues comme injustes.
Les personnes vivant en situation de précarité ont
généralement des demandes fortes envers l’institution judiciaire, elles
attendent globalement que celle-ci « défende leurs droits ».
Elles souhaitent que « la justice soit juste », et reconnaisse leurs
souffrances, alors que les décisions judiciaires constituent
régulièrement pour elles, exactement le contraire, une privation de
droit.
Dés-lors, aller en justice peut être conçu uniquement
comme une démarche n’apportant aucun réconfort dans un quotidien
pénible. En vivant de telles expériences négatives, des citoyens
comoriens sont arrivés aujourd’hui à un point tel, qu’ils se méfient de
la justice, de ses structures et de ses représentants.
Ce qui est particulièrement frappant, c’est que les plus
faibles sont absents des lieux où il faudrait qu’ils soient (par
exemple, pour faire valoir leur droit), et qu’inversement, ils sont
souvent présents là où ils ne devraient pas se trouver (par exemple en
prison ou devant le juge).
Alors, mesdames et messieurs, dans un mois, avec les
magistrats, le gouvernement prendra les mesures qui s’imposent pour que
la justice redevienne cette institution des droits et libertés
individuelles et collectives des citoyens.
Encore une fois, je vous renouvèle mes remerciements
pour avoir répondu si nombreux à cette fête marquant le 5ème pilier de
l’Islam, le Haj.
Vive la solidarité internationale,
Vive l’Union des Comores dans la concorde,
Je vous remercie,
Beit Salam
Beit Salam