Mais tu as tout raison, Mahmoud. Après avoir joué au fairplay, en respectant les règles et rituel d'investiture, l'ancien p...
Toute l'entreprise azaliste consistait justement à assumer le rôle d'arbitre car il faisait état des doutes sur le pouvoir en place (tentative de Sambi à prolonger son mandat ou à empêcher la Tournante revenir à Mohéli). il se plaçait en un homme visionnaire et charismatique qui ne voulait pas parler après un effondrement politique, ni jouer la figure du pompier ni même le rôle de l'alarme d'incendie mais celui de la patrouille de police.
En parlant, il se sent investi d'une autorité politique à parler politique avant que l'ordre politique ne soit érodé. C'est au nom de quoi il a rompu son silence afin d'alerter que l'ordre et les règles politiques sont menacés. Ainsi, il voulait rappeler aux parlementaires de veiller au respect de principes démocratiques, condition nécessaire pour la stabilité de l'ordre politique. Voilà ce que l'on peut dire sur son silence, un silence, nous l'avons bien vu, républicain.
Puis, vous me demandez comment, un homme démocratique a-t-il gardé une oreille sourde et n'a pas fait montre d'émotion et de contestation pour ses lieutenants mis en prison? Mon Dieu! cette interrogation met du froid dans le dos cher ami.
Certes, à l'arrestation de ces anciens ministres, Azali Assoumani se trouvait confronté dans un dilemme cornélien. Partagé entre les alliances, l'amitié et la justice, il a choisi la Justice. sinon, comment un honnête gens pourrait se solidariser avec des gens dont leurs noms sont entachés de malversations, jugés et reconnus coupables de corruption? N'a t - on pas dit qu'entre la Justice et le Moi, il faut choisir justice? je pense qu'Azali Assoumani ne pouvait pas faire allégeance aux alliances et aux relations amicales en dépit des valeurs de la justice, de fidélité. Car comme Cahuzac a trahit Hollande et la majorité en faisant ce qu'il a fait, il faut admettre que Msaidié a trahi Azali et le CRC en faisant ce qu'il a fait, et qu'il ne devait pas faire et qu'il l'a fait. Alors fallait-il qu'il s'excusait? attendait-il plut l'inverse?
Mais sois rassuré cher Mahmoud. Car je n'ai jamais vu un homme dont la fidélité en l'amitié s'érige en dogmes que l'ancien président de l'Union... Jamais il ne se laisserait pas se distraire par les honneurs temporels pour trahir ses amis. jamais, il ne démentira pas les mérites de ses anciens ministres. Jamais il ne parlera pas du mal sur ses amis en privé même en face d'un journaliste qui essaie de lui tendre un piège sur son ancien ministre des Affaire étrangères.
il est vrai qu'on est entré dans une époque d'ingratitude, une époque où l'on entretient une relation stérile avec le passé, où les chantres de la flatterie font de l'ingratitude à tout va , mais lui, cher monsieur, entre les passions et les vertus, entre les émotions et les principes, il ne peut pas s'aliéner les principes. Choix certes risqué mais choix nécessaire quand il s'agit de l’État.
Enfin, on dit alors s'il s'est réfugié à l'ambassade au moment où l'ennemi a menacé les pays? Soit. Il faut que tu saches monsieur qu'il ne s' y est pas réfugié. il s'est scarifié. il n'a pas regardé les honneurs temporels. Il n'a pas pensé aux quiproquos des hommes ordinaires. il a pensé à sa nation, à son peuple et à sa patrie. Car comment faire face à un ennemi numériquement et techniquement puissant quand on est démuni en armes et en hommes? Il a fait ce choix pour ne pas faire plonger son pays dans le chaos et la violence. Un choix certes périlleux mais un choix responsable.
Peut être un rappel, cher ami Mahmoud. Ton oncle ne devrait -il pas se taire ou demander des excuses au peuple comorien pour avoir fait ce qu'il a fait et avoir purgé sa peine? ça lui serait peut être un bien politiquement s'il savait.
Auteur :
Directeur d'éditions à Editions De La Lune