«Pendant que d'autres se débattent pour entrer; nous nous y déployons pour rester» Dès la prise de fonctions du Dr Ikililou au ...
«Pendant que d'autres se débattent pour entrer; nous nous y déployons pour rester»
Dès la prise de fonctions du Dr Ikililou au 26 mai 2011 comme président de l'Union des Comores et la nomination du Gouvernement qui a suivi, l'observateur politique donnait un court délai à cette équipe ministérielle perçue comme un remerciement aux personnes et groupements politiques qui ont contribué à sa réussite électorale. 6 mois plus tard; les dates de remaniement ont commencé à être fixées par les pronostiqueurs; les noms des personnes ministrables, voire même de groupements politiques potentiels faisaient surface. Nous étions en novembre 2011. Nous sommes en Juillet 2013. Un changement était attendu en début du mois. Il n'y a pas encore eu. «Mais quand quelque chose marche, pourquoi changer?»
Le peuple comorien qui a connu des gouvernements de quelques heures sous Djohar, ceux de quelques mois avec les autres présidents suivants, a perdu la notion de longévité possible pour un gouvernement aux Comores comme ce fut le temps d'Ahmed Abdallah Abdérémane et Omar Tamou. «En tout cas vous pouvez le taxer de tous les maux que vous voulez, mais le président Iki a battu le record de garder le plus longtemps un gouvernement en place», dira un habitué du Palais.
Les uns disaient que le président n'a pas suffisamment d'audace pour aller au bout d'un changement compte tenu des bouleversements possibles au sein du pouvoir et le fait de s'affranchir de personnes déjà habituées, pour de nouvelles têtes à découvrir. Les ministres et autres autorités sentant le couteau sous la gorge multipliaient eux aussi de manœuvres, bien que sans certitude pour s'y accrocher; comme le dirait le Ministre Mohamed Ismaela, questionné sur l'éventuel remaniement: «c'est un vrai combat de titan; d'autres font des acrobaties pour entrer au gouvernement et nous pendant que nous y sommes, faisons tout pour rester».
D'autres soutenaient que le président n'a pas besoin de pressions pour faire ce qu'il a à faire et Dieu seul sait les exactions de tout genre qu'il reçoit de tout bord pour cet éventuel prochain gouvernement. «Je le connais depuis son jeune âge et vous vous trompez de jugement sur lui. Iki ne fait jamais ce qu'un interlocuteur lui impose. Il fait toujours les choses à sa manière», dira un Djoiezien comme lui, habitant à Moroni.
Dans tout cela, le pays est suspendu. Si le président estime que son gouvernement lui est serviable, le peuple connote le contraire. La démission d'un ministre et les autres démissions qui bruissent l'illumineront à comprendre le mal-être de son Gouvernement et l'attente de son peuple. Les Ministres ne sont plus productifs. Ils ne font qu'évacuer des affaires courantes. Ils n'ont pas le courage de projeter vers l'avenir. Ils sont perpétuellement tétanisés par les quelques dossiers pas très clairs qui pourraient être soulevés d'un moment à l'autre et par le spectre incommodant du siège éjectable imminent. Le délai habituel d'un ministre aux Comores a expiré. «Ya homa mtsandzani hu zina nayi». Cette équipe a donné le meilleur d'elle-même. Elle ne peut plus en faire plus. Si elle est débarquée, ce ne serait pas une surprise.
Le Peuple attend un changement d'équipe et de cap. Le Président pourra ainsi, prendre presque les mêmes personnes et recommencer; ou choisir des puncheurs reconnus, pourvu qu'il s'assure d'enclencher un redémarrage prometteur!
Sadam à Moroni
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