Excellence Mr le Président de l’Union des Comores , C’est avec un grand émoi que je tiens ma plume pour vous adresser ces quelques do...
Excellence Mr le
Président de l’Union des Comores,
L'absence de soutien de la part de l'Etat ne serait-ce qu'à ses soi-disant Boursiers les rend beaucoup plus vulnérables et fait qu'à peine arrivés, ces étudiants sont déboussolés et ne savent à qui s'adresser. Doivent-ils répartir chez eux ? Pour quoi faire avec ces grèves répétées à l’université ? Repartir chez eux, pour s’hasarder vainement encore à intégrer l’Ecole de Santé pour juste trois ans d'études, ou à l'UIT pour 2 ans même quand ils ont les moyens et le niveau intellectuel ? N’est-ce pas mieux d’étudier dans un environnement hostile mais quand même étudier sans interruption, avec cette certitude que le diplôme qui sera décroché est plus valeureux que celui du Pays ? C’est de ce fait, que condamnés à souffrir en silence, ces étudiants finissent par accepter leur situation, avec stoïcisme, le cœur froissé par une rage multiforme. Ensuite, il faut noter que si certains arrivent à finir leurs études en restant honnêtes juste avec les maigres revenus de leurs parents restés au pays ; D’autres que je qualifierai de ‘’plus nombreux’’ se lancent dans des aventures hasardeuses et parfois dangereuses.
Excellence Mr le Président, il n y’a pas que cela : un autre problème à ce sujet traumatise très profondément ces étudiants, c'est ce rapport tendu qu’entretiennent ces derniers avec les autres nationalités. Vous savez que par nature ‘’fier de son pays ‘’ même quand celui-ci va mal, le Comorien ne se gêne guère d’exagérer quand il est question de vanter ses qualités. Mais la réponse de la part des autres est amère et décevante : ‘’Mais vraiment votre pays-là va mal, ou encore c’est un pays moche les Comores, chez nous c’est mieux, Vous soi-disant boursiers qui ne survivent que par la misérable bourse du Maroc (Pour notre cas, nous qui sommes au Maroc, qu'est-ce que ça nous fait honte !) ? Allez-vous-en ajoutent-ils ! " Mr le président, les problèmes que nous rencontrons plus particulièrement, nous, étudiants au Maroc sont inexplicables. Trouvez-vous normal Excellence, à ce que vous envoyiez plus de 300 étudiants au Maroc chaque année sans aucune représentation diplomatique sur place ? Plus de 1200 Comoriens étudiant dans ce pays qui se vagabondent sans la moindre surveillance de votre part ?
Revenons maintenant au problème initial. Pourquoi justement ces diplômes de l'extérieur tant admirés requièrent-ils cette notoriété, cette dignité, ce respect quasi-unanime ? Et bien tout simplement parce que notre Université manque de cadres supérieurs, les docteurs sont bien comptés du bout des doigts. Comment remédier à ce problème ? Mr le Président, d'après une petite étude que j'ai réalisée (ici au Maroc), plus 50 étudiants diplômés en Master ressortent chaque année des Universités marocaines, toute branche confondue. La quasi-totalité de ces derniers sont contraints de rentrer au Pays non pas parce qu'ils n'ont pas envie de s'inscrire en phase doctorale mais parce que tout simplement les ressources familiales s'épuisent.
Donc si jamais vous prenez en charge ne serait-ce que ceux-là (comme j'ai l'impression que vous n'avez pas l'air de comprendre qu'un boursier quel qu'en soit doit être entretenu par le Pays expéditeur d'abord), à l'espace de chaque 4 ans, le Pays aurait compté au moins 20 docteurs. Et il va sans conteste que plus le nombre de docteurs s’accroît, plus l'Université des Comores s'équipe en ressources humaines, plus des nouvelles branches s'ouvrent et en conséquence, non seulement ça réduirait considérablement le nombre d'immigrés-étudiants mais aussi la confiance de ces derniers vis-à-vis de l’Établissement s'installerait dans leurs esprits au fur et à mesure. Vous n'êtes pas sans savoir Excellence Mr le Président, que cette absence d'assistance de l’État vis-à-vis de ces futurs cadres et responsables a un impact très négatif à l'égard de notre pays.
L'étudiant, ne bénéficiant en effet que le soutien de sa famille, ne pense qu'à elle et par conséquent perd tout esprit patriotique. Une fois accéder aux responsabilités de l'Etat il ne pense qu'à ses proches. Et c'est évidemment une des origines de la corruption. Excellence, Monsieur le Président, il est si bien clair que dans cette affaire de négligence et de manque de volonté, l’Etat comorien est le plus perdant. Mr Le Président, j’aimerai si vous me permettez, vous rappeler enfin cette citation très célèbre dans le milieu politique : « Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est vouloir. ». Il y’a que la volonté qui compte, que Dieu vous aide et vous assiste.
Je vous remercie.
RAMADHOINE CHANFI ( Actuellement en licence de Droit à l'Université Hassan I,Maroc )
C’est avec un grand émoi que je tiens
ma plume pour vous adresser ces quelques doléances. Pendant que
certains préfèrent le silence, je trouve que se taire ne saurait
résoudre les problèmes. Depuis des années déjà, cette idée
d'extérioriser les souffrances qu'endurent au jour le jour les étudiants
comoriens à l'étranger hantait mon esprit, sans que j’arrivasse à
l’ordonner, sans que j’eusse eu le courage de vous le confier.
Aujourd’hui, la volonté et l'audace de m’exprimer a prévalu sur tout
autre chose.

Mr le Président, chaque année aux Comores, des centaines de nouveaux
bacheliers se séparent du Pays pour des études supérieures à
l’étranger. Si pour certains, ce désir a été mûrement réfléchi, ce n'est
pas tout à fait le cas pour bon nombre d’entre eux; pour d'autres,
délaisser leurs familles, s’aventurer dans un terrain inconnu a été une
décision prise à contrecœur et ce, évidemment par manque de choix.
Les raisons de ces départs en masse de nos futurs étudiants sont bien
connues : la médiocrité de l'enseignement et l'incapacité de notre
Université à subvenir aux besoins de ces derniers, l'aspect très limité
de ses filières, les grèves répétées, l'incompétence du bon nombre des
enseignants soi-disant et surtout l'absence quasi-totale de rigueur au
sein de l'Etablissement. D'ailleurs, cette entreprise de savoir n'est
accessible qu'à une portion d’individus. Ce qui favorise encore plus les
départs à l'extérieur.
Le problème ici c’est que, une fois à l'extérieur, ces étudiants
heurtent à des énormes difficultés, mauvaises conditions d’études
notamment, difficultés d’intégration, victimes d'un degré de racisme
exacerbé (dans certains pays), cherté de plus en plus insupportable du
coût de la vie et j'en passe.L'absence de soutien de la part de l'Etat ne serait-ce qu'à ses soi-disant Boursiers les rend beaucoup plus vulnérables et fait qu'à peine arrivés, ces étudiants sont déboussolés et ne savent à qui s'adresser. Doivent-ils répartir chez eux ? Pour quoi faire avec ces grèves répétées à l’université ? Repartir chez eux, pour s’hasarder vainement encore à intégrer l’Ecole de Santé pour juste trois ans d'études, ou à l'UIT pour 2 ans même quand ils ont les moyens et le niveau intellectuel ? N’est-ce pas mieux d’étudier dans un environnement hostile mais quand même étudier sans interruption, avec cette certitude que le diplôme qui sera décroché est plus valeureux que celui du Pays ? C’est de ce fait, que condamnés à souffrir en silence, ces étudiants finissent par accepter leur situation, avec stoïcisme, le cœur froissé par une rage multiforme. Ensuite, il faut noter que si certains arrivent à finir leurs études en restant honnêtes juste avec les maigres revenus de leurs parents restés au pays ; D’autres que je qualifierai de ‘’plus nombreux’’ se lancent dans des aventures hasardeuses et parfois dangereuses.
Excellence Mr le Président, il n y’a pas que cela : un autre problème à ce sujet traumatise très profondément ces étudiants, c'est ce rapport tendu qu’entretiennent ces derniers avec les autres nationalités. Vous savez que par nature ‘’fier de son pays ‘’ même quand celui-ci va mal, le Comorien ne se gêne guère d’exagérer quand il est question de vanter ses qualités. Mais la réponse de la part des autres est amère et décevante : ‘’Mais vraiment votre pays-là va mal, ou encore c’est un pays moche les Comores, chez nous c’est mieux, Vous soi-disant boursiers qui ne survivent que par la misérable bourse du Maroc (Pour notre cas, nous qui sommes au Maroc, qu'est-ce que ça nous fait honte !) ? Allez-vous-en ajoutent-ils ! " Mr le président, les problèmes que nous rencontrons plus particulièrement, nous, étudiants au Maroc sont inexplicables. Trouvez-vous normal Excellence, à ce que vous envoyiez plus de 300 étudiants au Maroc chaque année sans aucune représentation diplomatique sur place ? Plus de 1200 Comoriens étudiant dans ce pays qui se vagabondent sans la moindre surveillance de votre part ?
Revenons maintenant au problème initial. Pourquoi justement ces diplômes de l'extérieur tant admirés requièrent-ils cette notoriété, cette dignité, ce respect quasi-unanime ? Et bien tout simplement parce que notre Université manque de cadres supérieurs, les docteurs sont bien comptés du bout des doigts. Comment remédier à ce problème ? Mr le Président, d'après une petite étude que j'ai réalisée (ici au Maroc), plus 50 étudiants diplômés en Master ressortent chaque année des Universités marocaines, toute branche confondue. La quasi-totalité de ces derniers sont contraints de rentrer au Pays non pas parce qu'ils n'ont pas envie de s'inscrire en phase doctorale mais parce que tout simplement les ressources familiales s'épuisent.
Donc si jamais vous prenez en charge ne serait-ce que ceux-là (comme j'ai l'impression que vous n'avez pas l'air de comprendre qu'un boursier quel qu'en soit doit être entretenu par le Pays expéditeur d'abord), à l'espace de chaque 4 ans, le Pays aurait compté au moins 20 docteurs. Et il va sans conteste que plus le nombre de docteurs s’accroît, plus l'Université des Comores s'équipe en ressources humaines, plus des nouvelles branches s'ouvrent et en conséquence, non seulement ça réduirait considérablement le nombre d'immigrés-étudiants mais aussi la confiance de ces derniers vis-à-vis de l’Établissement s'installerait dans leurs esprits au fur et à mesure. Vous n'êtes pas sans savoir Excellence Mr le Président, que cette absence d'assistance de l’État vis-à-vis de ces futurs cadres et responsables a un impact très négatif à l'égard de notre pays.
L'étudiant, ne bénéficiant en effet que le soutien de sa famille, ne pense qu'à elle et par conséquent perd tout esprit patriotique. Une fois accéder aux responsabilités de l'Etat il ne pense qu'à ses proches. Et c'est évidemment une des origines de la corruption. Excellence, Monsieur le Président, il est si bien clair que dans cette affaire de négligence et de manque de volonté, l’Etat comorien est le plus perdant. Mr Le Président, j’aimerai si vous me permettez, vous rappeler enfin cette citation très célèbre dans le milieu politique : « Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est vouloir. ». Il y’a que la volonté qui compte, que Dieu vous aide et vous assiste.
Je vous remercie.