Allocution de Son Excellence Docteur IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores lors de la célébration du 38ème Anniversaire de l...
Allocution de Son Excellence Docteur IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores lors de la célébration du 38ème Anniversaire de l’Indépendance des Comores
Beït-Salam, le 06 juillet 2013
Comme à l’accoutumée, nous nous retrouvons au Palais
Présidentiel de Beit-Salam, ce Haut-lieu de la République, pour
célébrer, dans la joie, l’affranchissement de notre pays du joug
colonial.
Je voudrais saisir l’occasion que m’offre cette
célébration, pour adresser mes meilleurs vœux à tous mes compatriotes et
exprimer la solidarité de la Nation à tous ceux qui en ce jour, sont
dans l’épreuve, pour que Le Tout-puissant leur accorde un soulagement. A
tous nos concitoyens établis à l’étranger, j’adresse aussi mes vœux de
bonne fête.
Mes vœux s’adressent enfin à nos partenaires au
développement et à tous les amis étrangers qui vivent chez nous. Qu’ils
reçoivent ici la reconnaissance et les amitiés sans cesse renouvelées du
peuple comorien.
Le 6 juillet est ainsi une occasion annuelle pour la
Nation toute entière, de rendre hommage et de prier pour ceux qui, parmi
nos compatriotes, ont perdu la vie pour que cesse l’asservissement de
notre peuple, pour qu’Allah, dans sa miséricorde, leur accorde ses
bienfaits.
Mais aussi, dans la communion, nous renouvelons nos
repentances à Allah le Tout-Puissant, pour les péchés que nous aurions
commis ici-bas pour qu’il nous accorde son pardon ici et à l’au-delà.
Et puisque dans quelques jours, notre pays à l’instar du
monde musulman, entrera dans le mois sacré du ramadan, je voudrais
aussi m’associer à vous, pour solliciter la miséricorde d’Allah Le
Tout-Puissant, pour que toutes nos prières soient exaucées.
Il y a exactement 38 ans depuis que notre Vaillant
Peuple, débout comme un seul Homme, avec à sa tête, nos Héros Elus, nos
Aînés Téméraires, Hommes et Femmes convaincus de l’inaliénable droit et
idéal de liberté, de la valeur de cette aspiration, de l’inévitable
désir instinctif humain d’être libre, proclamèrent l’indépendance de
l’archipel des Comores.
C’est donc conformément à cet instinct humain naturel
mais surtout aux principes sacro-saints de la Charte des Nations Unies
et des normes internationales dont l’application est garantie d’abord
par les cinq Membres Permanents du Conseil de Sécurité des Nations
Unies, que le 12 novembre 1975, notre pays, l’archipel des Comores,
Maoré, Ndzouani, Mwali et Ngazidja, fut admis comme membre à part
entière de l’Organisation des Nations Unies.
Au début, comme partout en Afrique francophone, nous avons cru à l’objectivité de la marche de l’histoire.
Notre crédulité n’a pas été gratuite parce que la
France, ancienne puissance colonisatrice, ce Grand Pays, avec à sa tête
le Général De gaulle, a été à l’avant-garde de la décolonisation de tous
les territoires jadis colonies françaises.
Aujourd’hui encore, il nous est très difficile de
comprendre l’attitude des autorités françaises du moment de la
décolonisation de cet archipel.
Il ne suffit pas d’expliquer ce qui venait de se passer
par le seul fait que dans un même territoire que l’on a pourtant
administré comme un tout, de l’expression populaire et démocratique,
ressortent des différences pour les raisons que nous connaissons et dont
l’importance et le fondement ne devraient pas nous échapper ou nous
être indifférents.
L’indépendance par voie de consultation populaire en
Afrique, ne devrait pas être considérée comme une sanction contre
l’ancienne puissance coloniale ou encore comme une forme de rupture.
Au contraire, elle est une autre forme de partenariat et
de coopération intelligente qui doit consolider les liens d’amitié
entre deux Peuples épris de paix.
Pour rappel, aucun autre pays du continent n’a hérité
d’une situation complexe postcoloniale comme la nôtre. Une indépendance
inachevée, une liberté tronquée, une humiliation avérée pour un Peuple
pourtant respectueux des valeurs universelles qui guident notre monde
moderne.
Le peuple comorien n’exprimera jamais assez au monde
entier, notamment à ses amis, sa douleur, sa très profonde affliction,
son impénétrable désarroi face à ce qu’un ancien Chef de l’Etat
français, François Mitterrand, qui disait entre autres, au Feu Président
Saïd Mohamed DJOHAR et par la même occasion aux Comoriens que nous
sommes, je le cite « ... le problème de Mayotte, si mal engagé en 1974,
si mal engagé à mes propres yeux, que je me souviens d’avoir refusé le
sort qui était refusé à cette île ».
Oui, le Président Mitterrand avait raison et tout autre
Homme d’Etat français qui correspondrait à l’idée que nous nous faisons
de ce Grand Pays et de ses Illustres Intellectuels, un Pays, une Nation
qui a traversé tant d’épreuves mais qui a toujours su mettre en avant
les idéaux de liberté et de droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes,
conviendrait avec lui.
Et lorsque François Hollande, actuel Chef de l’Etat
français reconnaît, à Alger, solennellement les « souffrances que la
colonisation française » - un « système profondément injuste et brutal »
- a infligées au peuple algérien, cette volonté de rétablir des faits
historiques, convenez avec moi qu’il y a lieu d’espérer pour les
Comores.
Après ce discours unique en son genre, partout en
Afrique, nous avons eu le sentiment qu’une véritable étape historique a
été franchie non pas dans la repentance mais dans la reconnaissance.
Et pourtant, 38 ans durant, nonobstant des actions
menées par les Autorités comoriennes, il est vrai parfois maladroites,
mais toujours conformes à notre volonté de dépasser ce contentieux
malheureux d’un autre temps, il est regrettable de constater que nous
sommes toujours à la case départ.
Et d’ailleurs, les choses seraient restées en l’état,
nous demanderions tout simplement à notre partenaire principal d’entamer
un début d’approche nouvelle !
Hélas, pendant toute cette période, l’ancienne puissance
coloniale n’a fléchi sur aucune de ses positions, éloignant encore plus
la possibilité de retrouvailles pour un même Peuple dont les
différences sont moins visibles que celles qui ont pourtant permis à
cette Grande Nation française de bâtir son Unité autour des valeurs de
Liberté, d’Egalité, et de Fraternité.
L’introduction du visa Balladur par exemple, a davantage
compliqué une situation déjà suffisamment complexe. Cette décision
étrange prise par un Etat qui a pourtant soutenu sans réserve la
réunification d’un autre grand pays, l’Allemagne, a définitivement
anéanti les espoirs des Comoriens des quatre îles de sceller un jour
leur réconciliation. C’est pourquoi, nous ne cesserons jamais de
demander aux Autorités françaises l’annulation de ce visa.
Je voudrais, en passant, rappeler à la Communauté
Internationale cette interrogation révélatrice de l’ancien Président
François Mitterrand, le 25 octobre 1989, au Parlement européen qui
disait en justifiant justement la position française, sur la
réunification de l’Allemagne, je cite : « Au nom de quoi », se
demandait-t-il, « accuserait-on le peuple allemand de désirer se
retrouver, dès lors qu’il s’agit strictement d’un appel qui monte vers
nous tous, (...) et qui en appelle aux valeurs qui sont les nôtres ? ».
L’imitant, 23 ans après, je voudrais aussi m’interroger
en tant que Garant de l’Unité Nationale des Comores : « Au nom de quoi
et pour quels intérêts, la France continue-t-elle d’ignorer le droit
international et la volonté d’un Peuple qui ne demande qu’à vivre comme
tous les autres Peuples du monde ? ».
Je me pose cette question parce qu’au moment où nous
nous efforçons à trouver une solution juste à ce différend territorial,
l’ancienne puissance coloniale, conformément à son droit interne,
modifie constamment et unilatéralement le statut de l’objet dudit
différend en l’occurrence Mayotte.
Hier, Mayotte « Collectivité Départementale »,
aujourd’hui, « Département d’Outre-mer Français », et dans un proche
avenir « Région Ultrapériphérique Européenne », l’ancrant davantage en
son sein sous prétexte qu’elle organiserait des consultations à Mayotte,
d’ailleurs non reconnues par les Nations Unies. Ce statut futur de
Mayotte vient donc se rajouter à toute cette complexité !
Nous sommes en droit de nous demander comment l’Union
Européenne, composée d’Etats membres des Nations Unies et qui ont eu à
s’exprimer encore il y a longtemps sur la question de Mayotte,
peut-t-elle cautionner une telle démarche ?
Nous nous posons cette question parce que conformément
au droit européen, les Régions Ultrapériphériques (RUP) sont des
territoires qui appartiennent à l’Union européenne tout en se trouvant
en dehors du continent européen. Je dis bien « territoires qui
appartiennent à l’Union Européenne ».
Il est clair que ce changement de statut pratiqué par
l’Etat français sur l’île comorienne de Mayotte rajoute à la méfiance
des comoriens, un autre problème lié à la sécurité des personnes.
En effet, aujourd’hui, Honorable Assistance, il y a
pratiquement dans chaque famille comorienne quotidiennement, un membre
qui périt en mer, parce que désirant se rendre à Mayotte pour échapper à
la crise économique qui étrangle le reste de l’archipel depuis la
déclaration de l’indépendance.
Les statistiques sont éloquentes pour constituer un sujet principal de préoccupations majeures pour nous tous !
Voilà, Mesdames, Messieurs, Mes Chers Compatriotes, le
constat. Il est amer. Il est même désobligeant et provocateur ! Nous
n’en sommes pas fiers, c’est certain !
Par conséquent, nous sommes contraints de réagir pour
stopper l’escalade, pour apporter des réponses ne serait-ce qu’aux
drames humains qui se produisent sous nos yeux, sinon nous n’aurons
jamais la conscience tranquille ! En tous les cas, c’est mon intime
conviction ! Face à cela, la question qui taraude mon esprit est :
« QUE
FAIRE » ?
La première valeur humaine qui nous oblige à agir, Moi
en tant que Premier magistrat du pays et Nous tous en tant que Croyants,
est l’humanisme, l’aptitude de dépasser nos egos, la très franche
harmonie de notre conscience !
Non, nous ne pouvons plus continuer à assister
indifférents face à ces nombreuses familles comoriennes des quatre îles
qui, quotidiennement, font et refont le deuil pour la disparition d’un
proche, homme, femme et enfant !
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle avant même mon
entretien avec les autorités françaises j’ai donné des instructions
fermes au département de la défense en collaboration avec les
Gouverneurs des îles, pour que des mesures exceptionnelles pour la
sécurité maritime et le secours en mer, soient immédiatement mises en
place.
Aussi, je demande au département de la justice de
travailler promptement sur la base de ce constat, un projet de loi
modifiant notre code pénal afin de permettre dans un futur très proche, à
ce que les auteurs, les criminels puissent être traduits en justice et
sanctionnés sévèrement.
D’ailleurs, mon premier entretien avec le Président
François HOLLANDE, fut à Kinshasa en marge du Sommet de la Francophonie.
Je dois avouer ici que j’ai trouvé un homme meurtri par cette situation
dramatique qui nous prive chaque jour de plusieurs de nos jeunes.
J’ai constaté de moi-même combien les Autorités
françaises actuelles ont la volonté de créer les conditions d’un
dialogue constructif qui nous permette de dépasser les clivages et les
préjugés, tout en respectant la dignité des comoriens.
C’est donc une dynamique constructive qui intègre le
passé à la recherche d’une voie comoro-française devant aboutir avec
lucidité et objectivité à la résolution définitive de l’épineuse
question de notre indépendance inachevée.
En effet, l’histoire ne nous pardonnera pas si chacun de
nous, en ce qui le concerne, n’aura pas mis tout son poids pour
qu’enfin ce différend territorial qui nous oppose n’eût été résolu dans
l’équité.
Certes, le chemin sera long, complexe, mais surtout il
ne sera pas aisé. De part et d’autre, il faudra donc écouter. Il faudra
faire le tri. Il faudra surtout se mettre d’accord sur la Stratégie
Globale qui ne saurait être autre chose que de tracer les grandes lignes
pour des retrouvailles sincères et réaliser une réconciliation des
cœurs des comoriens que nous sommes.
Je voudrais à cet effet m’adresser spécialement à nos
parents, à nos frères et sœurs, aux élus Maorais, pour leur dire toute
notre détermination à travailler ensemble afin de mettre fin à cette
anomalie.
Je sais que nous devons aussi changer de langage et
faire preuve de respect mutuel. Vous aussi, vous devez comprendre que
nous avons un destin commun et à nous de l’embellir, de lui donner une
forme qui convienne à nos aspirations légitimes qui respectent les
principes auxquels toute l’humanité adhère.
Nul doute que le moment est enfin venu pour que nous
nous retrouvions entre comoriens et qu’ensemble nous donnions des
réponses à nos enfants, pour que nous rétablissions nos liens naturels
de sang parce que nous partageons les mêmes valeurs.Cette unité
géographique, culturelle et identitaire, fait de nous un même Peuple !
Ceci n’est nullement une aberration puisque le monde entier est ainsi
fait !
Aussitôt élu et investi, j’ai été approché par la Partie
française pour l’examen et la signature probable d’un projet de Traité
d’amitié avec la France, 38 ans après qu’est apparu ce différend
territorial.
Ce projet de Traité, avec mes collaborateurs, nous
l’avons minutieusement examiné et j’ai conclu que l’idée serait géniale
et conforme aux traditions des relations internationales.
J’ai beaucoup consulté ! Après plusieurs entretiens
entre la partie française et nous, j’ai proposé d’abord, à ce que lors
de ma visite en France, ensemble avec le Président HOLLANDE, nous nous
engagions politiquement à refonder nos relations bilatérales qui
renforceraient la confiance mutuelle.
Mes prédécesseurs à qui je rends hommage, ont déjà
travaillé sur un accord relatif à la circulation des personnes et des
biens dans tout le territoire de l’archipel des Comores.
Aussi, la montée de la criminalité dans le monde et donc
dans notre espace Sud-Ouest de l’Océan Indien ainsi que le manque de
procédures efficaces nous permettant ensemble de traquer les présumés
criminels qui sévissent dans notre région pour les sanctionner, furent
la raison pour laquelle, un projet d’accord d’entre-aide judiciaire, fut
préparé.
Ces documents sont actuellement en étude et j’ose
espérer que dans un avenir très proche, ils feront l’objet de
discussions approfondies pour mettre fin à l’impunité et permettre à ce
que des familles se rendent visite, des malades puissent bénéficier des
soins, ou encore des étudiants , des cadres, des opérateurs économiques,
se complètent dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes.
Je voudrais d’ores et déjà vous confirmer solennellement
que la partie comorienne a remis à la partie française un contre-projet
de Traité Global pour la résolution de la question de l’île comorienne
de Mayotte et que le débat est déjà engagé.
C’est pourquoi lors de ma visite de travail que je viens
d’effectuer en France, sur invitation de mon Homologue François
HOLLANDE, nous avons signé et publié la « Déclaration de Paris sur
l’amitié et la coopération entre les Comores et la France » dans
laquelle nous déclarions la mise en place d’un Haut Conseil Paritaire
qui constituera l’organe de suivi des entretiens que nous continuerons à
avoir avec les Autorités françaises.
Cette déclaration politique constitue donc un prélude,
l’acte numéro 1 d’un processus qui va désormais rythmer le cours du
reste de mon mandat en politique étrangère. Une diplomatie intense où le
concours de tous les comoriens sera sollicité.
La partie française est en train d’étudier le
contre-projet de Traité en question en attendant la mise en place du
« Haut Conseil Paritaire » qui prendra le relais.
A écouter les négociateurs de deux côtés, la volonté
politique, la détermination à réaliser ce travail historique ainsi que
l’optimisme, prédominent ce qui nous réjouit tous.
En tous les cas, pour la partie comorienne, lors des
négociations en trois rounds, qui se sont tenus au Quai d’Orsay,
l’essentiel dans un premier temps, fut de fixer clairement les raisons
du différend territorial qui nous oppose à la France.
Ceci était nécessaire, pas seulement sur la forme, mais sur le fond de la problématique.
Il était nécessaire que nous nous mettions d’accord
avant toute négociation que l’indépendance de notre pays ne serait pas
cette espèce d’obsession nationaliste.
Elle ne serait non plus une je ne sais quelle volonté
d’officialiser une quelconque rupture avec notre premier partenaire avec
lequel nous comptons fermement faire notre chemin vers la prospérité.
Elle est une aspiration légitime de tout un Peuple épris de paix et de justice.
Cette volonté est d’ailleurs sanctionnée par la
législation internationale relative à la décolonisation qui consacre
l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, la
résolution 1514 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 14 décembre
1960.
Ce principe posé et reconnu par la partie française,
nous encourage à travailler maintenant en confiance pour mettre un terme
à ce différend désagréable entre deux pays amis.
Je dois vous avouer que ce travail préalable fut
laborieux avec des rounds difficilement négociables. Au départ les
positions furent si tranchées que sans la volonté des négociateurs, leur
abnégation mais surtout leur esprit de dépassionner le débat,
aujourd’hui encore je n’aurais jamais été en mesure de vous en parler.
Je voudrais d’ailleurs saisir cette occasion pour leur
adresser toutes mes félicitations et les encourager à persévérer dans
cet élan de créer toutes les conditions nécessaires pour la réussite de
cette noble mission.
Je sais que certains parmi vous, à un moment, ont douté
de notre capacité à préserver l’intérêt national dans ces négociations
historiques et je ne leur en veux pas car je comprends et partage
parfaitement leurs inquiétudes.
Toutefois, je dois rappeler à tout le monde qu’en
prêtant serment sur le Coran, j’ai juré de respecter la constitution de
mon pays et de sauvegarder l’intérêt national. En cela, je ne
m’éloignerai point et je continuerai à remplir mes fonctions
constitutionnelles pour l’intérêt supérieur des Comores.
Et de toutes les façons, la seule voie possible aujourd’hui est le dialogue et je compte sur votre soutien.
Et pour ne pas avoir à m’inquiéter, après avoir consulté
les Vice-présidents, j’ai personnellement fait lire le projet de
déclaration de Paris, une semaine avant sa signature, par un Envoyé
Spécial dépêché en la circonstance à Addis-Abeba et à Dar Es Salam,
respectivement à la Présidente de la Commission de l’Union Africaine
Docteur Dlamini ZOUMA et à mon Grand Frère, Son Excellence Mrisho Jakaya
KIKWETRE, Président de la République-Unie de la Tanzanie.
La Présidente de l’Union Africaine a promis de nous
assister dans cette nouvelle démarche dès lors que nous engageons notre
pays dans une dynamique constructive qui respecte les principes qui
régissent la Charte de l’Union Africaine.
Permettez-moi de profiter de cette opportunité pour
remercier les dirigeants de notre Organisation panafricaine et des pays
amis, de l’appui constant qu’ils ne cessent d’apporter à notre pays.
Toutes ces précautions ont été prises pour nous rassurer
de la disponibilité de tous nos partenaires notamment, les pays amis, à
nous accompagner dans cette nouvelle démarche qui en fait, est celle
prônée par toutes les organisations auxquelles nous sommes affiliés.
Puisqu’il y a quelques semaines, je vous ai présenté le
bilan biannuel de mon Gouvernement ainsi que les programmes d’actions
des années à venir, je voudrais tout simplement vous rappeler que nous
devons redoubler nos efforts pour consolider les acquis mais surtout
améliorer notre gouvernance.
Des mesures supplémentaires seront proposées dans les
mois à venir pour accompagner cet élan et ce souffle nouveaux dans la
gouvernance.
La longue marche entamée par le Père fondateur de notre
République, Feu Président Ahmed Abdallah Abdérémane et ses compagnons,
vers la construction d’un Etat moderne, a eu ses périodes d’espoir et
ses moments de découragement.
Toutefois, la Nation a toujours su rester debout et
surmonter le défaitisme. Nous avons aujourd’hui la possibilité et la
capacité de tirer les leçons du passé et rassembler nos énergies et
toutes nos ressources pour surmonter les difficultés auxquelles nous
sommes confrontés afin de franchir une nouvelle étape de cette marche
vers la prospérité.
Je donnerai le meilleur de moi-même et je mettrai tout
en œuvre pour les préserver car vous m’avez confié la lourde charge de
conduire aux destinées de notre pays. Je reste donc plus que jamais
déterminé à agir et obliger l’équipe qui m’entoure à s’y conformer pour
que je puisse être en mesure de remplir fidèlement mon devoir de gardien
de notre Constitution, de garant de la cohésion nationale et du
fonctionnement régulier de nos Institutions républicaines.
Vive la République !
Vive les Comores !
Vive la solidarité internationale !
Je vous remercie. Beit salam