La France poursuit ses opérations au Mali ce lundi 14 janvier, avec des renforts attendus aujourd'hui, notamment des hélicoptères Tigre,...
La France poursuit ses opérations au Mali ce lundi 14 janvier, avec des renforts attendus aujourd'hui, notamment des hélicoptères Tigre, tandis que le Mujao (Mouvement pour l'unicité du jihad en Afrique de l'Ouest) a menacé dans un communiqué de frapper «le cœur de la France». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault recevra dans la soirée les présidents des deux assemblées, des commissions de la Défense, des Affaires étrangères et les présidents de groupe.
« La
France a attaqué l'islam. Nous allons frapper le cœur de la France. Au
nom d'Allah, nous allons frapper le coeur de la France », a
déclaré à l'AFP Abou Dardar, l'un des responsables du Mujao dans le nord
du Mali, joint par téléphone par l'agence depuis Bamako.
Interrogé sur l'endroit où ce « cœur » de la France serait frappé, Abou Dardar, dont les propos étaient traduits par un proche, a affirmé : « Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe ».
Le responsable du Mujao a également évoqué le sort des huit otages français détenus au Sahel. « Nous allons faire aujourd'hui un communiqué sur les otages. À partir d'aujourd'hui, tous les moudjahidines sont ensemble », a t-il ajouté.
Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) détient depuis le 16 septembre 2010 quatre employés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger, et depuis novembre 2011 deux Français capturés dans le nord du Mali. Une septième personne a été enlevée le 20 novembre dans l'ouest du Mali par le Mujao.
Abou Dardar a refusé de donner un bilan des raids des hélicoptères et avions de combat français contre les positions des islamistes armés. « Je n'ai rien à dire sur ces affaires. Je n'ai rien à dire, mais tous les moudjahidines qui sont morts, sont allés au paradis », a-t-il dit.
Selon le témoignage d'habitants de Gao, une soixantaine de jihadistes auraient été tués dans la ville dimanche lors des raids menés par les avions Rafale de l'armée française.
Union nationale, ou presque, autour de François Hollande
Ce n'est pas une surprise, en temps de guerre, même si ce n'est pas la guerre, la France se rassemble, à quelques exceptions près. Dominique de Villepin, l'homme qui avait dit « non » à la guerre en Irak, veut croire encore aujourd'hui que le dialogue politique aurait empêché l’avancée des terroristes vers Bamako.
Jean-Luc Mélenchon, lui, juge discutable le fait que le Parlement n’ait pas été informé. Mais il se trompe, car cela est par définition impossible. On ne prévient pas ses ennemis que l'on va les frapper. En outre, la Constitution est très claire : une déclaration de guerre exige un vote du Parlement, mais dans le cas d’une intervention extérieure, une Opex, comme ici au Mali, le gouvernement doit seulement informer le Parlement dans les trois jours, et il en choisit les modalités.
Ce lundi soir, Jean-Marc Ayrault reçoit donc les présidents des deux assemblées, les présidents des commissions de la Défense et des Affaires étrangères, et les présidents de groupe. Ce n'est qu'au-delà de quatre mois d'intervention que le Parlement doit être consulté, et non plus seulement informé.
Ces derniers jours, François Hollande s'est découvert, ou révélé, en chef de guerre, réveillé plusieurs fois dans la nuit, pour être informé des opérations. On le disait pusillanime, trop prudent, mais cette fois son bras n'a pas tremblé quand il s'est agit d'exercer le pouvoir régalien par excellence : le pouvoir militaire, celui qui vous pose un président. À l'Elysée, on le dit grave et déterminé.
Hollande a pris ses responsabilités, alors qu'il militait depuis plusieurs mois en faveur d'une intervention africaine. Mais l'urgence a quelque peu contrarié ses plans, la France se retrouve en première ligne, au nom de la très consensuelle lutte contre le terrorisme.
Cette séquence malienne devrait renforcer sa stature de président, dont certains de ses opposants de droite disaient qu'il en était dépourvu. Peut-il en espérer un regain de popularité ? Pour prendre un exemple récent, Nicolas Sarkozy, lui aussi, a eu sa guerre, en Libye, et le bénéfice en avait été de courte durée.
Il n'y a pour autant aucune volonté de dramatisation excessive de la part du pouvoir. L'agenda du président et de son Premier ministre ne sont pas bouleversés. Et François Hollande maintient sa visite mardi à Abou Dhabi et Dubaï.
Interrogé sur l'endroit où ce « cœur » de la France serait frappé, Abou Dardar, dont les propos étaient traduits par un proche, a affirmé : « Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe ».
Le responsable du Mujao a également évoqué le sort des huit otages français détenus au Sahel. « Nous allons faire aujourd'hui un communiqué sur les otages. À partir d'aujourd'hui, tous les moudjahidines sont ensemble », a t-il ajouté.
Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) détient depuis le 16 septembre 2010 quatre employés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger, et depuis novembre 2011 deux Français capturés dans le nord du Mali. Une septième personne a été enlevée le 20 novembre dans l'ouest du Mali par le Mujao.
Abou Dardar a refusé de donner un bilan des raids des hélicoptères et avions de combat français contre les positions des islamistes armés. « Je n'ai rien à dire sur ces affaires. Je n'ai rien à dire, mais tous les moudjahidines qui sont morts, sont allés au paradis », a-t-il dit.
Selon le témoignage d'habitants de Gao, une soixantaine de jihadistes auraient été tués dans la ville dimanche lors des raids menés par les avions Rafale de l'armée française.
Union nationale, ou presque, autour de François Hollande
Ce n'est pas une surprise, en temps de guerre, même si ce n'est pas la guerre, la France se rassemble, à quelques exceptions près. Dominique de Villepin, l'homme qui avait dit « non » à la guerre en Irak, veut croire encore aujourd'hui que le dialogue politique aurait empêché l’avancée des terroristes vers Bamako.
Jean-Luc Mélenchon, lui, juge discutable le fait que le Parlement n’ait pas été informé. Mais il se trompe, car cela est par définition impossible. On ne prévient pas ses ennemis que l'on va les frapper. En outre, la Constitution est très claire : une déclaration de guerre exige un vote du Parlement, mais dans le cas d’une intervention extérieure, une Opex, comme ici au Mali, le gouvernement doit seulement informer le Parlement dans les trois jours, et il en choisit les modalités.
Ce lundi soir, Jean-Marc Ayrault reçoit donc les présidents des deux assemblées, les présidents des commissions de la Défense et des Affaires étrangères, et les présidents de groupe. Ce n'est qu'au-delà de quatre mois d'intervention que le Parlement doit être consulté, et non plus seulement informé.
Ces derniers jours, François Hollande s'est découvert, ou révélé, en chef de guerre, réveillé plusieurs fois dans la nuit, pour être informé des opérations. On le disait pusillanime, trop prudent, mais cette fois son bras n'a pas tremblé quand il s'est agit d'exercer le pouvoir régalien par excellence : le pouvoir militaire, celui qui vous pose un président. À l'Elysée, on le dit grave et déterminé.
Hollande a pris ses responsabilités, alors qu'il militait depuis plusieurs mois en faveur d'une intervention africaine. Mais l'urgence a quelque peu contrarié ses plans, la France se retrouve en première ligne, au nom de la très consensuelle lutte contre le terrorisme.
Cette séquence malienne devrait renforcer sa stature de président, dont certains de ses opposants de droite disaient qu'il en était dépourvu. Peut-il en espérer un regain de popularité ? Pour prendre un exemple récent, Nicolas Sarkozy, lui aussi, a eu sa guerre, en Libye, et le bénéfice en avait été de courte durée.
Il n'y a pour autant aucune volonté de dramatisation excessive de la part du pouvoir. L'agenda du président et de son Premier ministre ne sont pas bouleversés. Et François Hollande maintient sa visite mardi à Abou Dhabi et Dubaï.
La participation européenne
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Les
Européens se faisaient un peu tirer la manche pour intervenir au Mali
où ils avaient lancé la mission EUTM, mission de conseil et de formation
au profit de l'armée malienne. Elle devait compter 400 à 500 hommes.
Mais depuis vendredi, tout a changé. Premiers à aider les Français, les
Britanniques, qui dès dimanche ont embarqué des véhicules blindés dans
leurs avions de transport C17. Ces avions étaient attendus à Bamako. La
France ne possède pas d'appareils comparables.
Les autres partenaires européens eux, sont moins pressés d'intervenir. Ils pourraient toutefois jouer un rôle important, en terme d'aide logistique, par exemple pour acheminer les troupes africaines qui ont promis leur aide sur le terrain. Tout cela sera toutefois long à mettre en place, et nécessitera un important travail de planification, car faire monter des troupes africaines, à l'assaut, à la reconquête du Nord, alors que les bomdadements aériens se poursuivent, sans se coordonner très précisément, serait faire prendre un risque très important aux troupes africaines engagées au sol. Par RFI |
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