Le manque de moyens constitue un vrai handicap pour la brigade des mœurs aux Comores, selon le commissaire Daroueche Ben Ali. Les policiers...
Le manque de moyens constitue un vrai handicap pour la brigade des mœurs aux Comores, selon le commissaire Daroueche Ben Ali.
Les policiers de la brigade des mœurs et des mineurs assistent impuissants à la recrudescence des actes de délinquance et d'atteinte aux mœurs. Et pour cause, les moyens manquent cruellement, de l'aveu même de son patron, le commissaire Daroueche Ben Ali. Ce dernier explique qu'il a du mal à remplir ses missions, en raison de « l'insuffisance cruelle de ressources humaines, de l'absence de matériels et de logistiques ».
Créée en 2011, la brigade des mœurs ne compte en son sein qu'une quinzaine d'agents, un effectif jugé fortement « insuffisant » pour un archipel de plusieurs milliers d'habitants. De plus, elle ne dispose d'aucun moyen de transport, et le seul ordinateur de travail mis à sa disposition n'est pas équipé d'une imprimante.
Du coup, les policiers sont obligés d'imprimer leurs dossiers dans un cybercafé, « avec tous les risques que cela suppose », déplore l'officier de l'administration, Aboubacar Ahmed Mzé.
Malgré ce handicap, la brigade a beaucoup travail qui l'attend sur le terrain. Le commissaire Daroueche Ben Ali montre du doigt la dégradation du niveau de l'éducation aux Comores, une situation qui est loin de faciliter les tâches de ses hommes.
« Les garçons et filles qui poursuivent leurs études à Moroni sont hors du contrôle de leurs parents et ne bénéficient donc d'aucun suivi », regrette l'officier de police, qui évoque la montée en puissance des faits de prostitution et de violences en tous genres.
Le chef de la brigade des mœurs fustige aussi « cette mentalité bien comorienne qui fait qu'aucun parent n'accepte jamais la déchéance de son enfant ». Dans les lignes du journal Alwatwan, il accuse des voitures à vitres teintées ou fumées qui seraient « à l'origine des enlèvements et autres détournements des mineurs » sur le territoire comorien.
Aux Comores, la brigade des mœurs et des mineurs est chargée de prévenir et réprimer les crimes et délits contraires à la moralité publique, tels que les viols, la prostitution, le détournement de mineurs, la pédophilie, mais aussi les pratiques homosexuelles, les avortements clandestins ou encore le trafic des produits narcotiques…
De nombreuses responsabilités pèsent sur les policiers comoriens, mais cela ne les a pas empêché de faire leur preuve. Très récemment, ils ont démantelé un réseau de lesbiennes, d'après Alwatwan. « Mais la brigade étant privée de moyens, aucun assaut n'a pu être lancé pour les interpeler », se désole Aboubacar Ahmed Mzé.
Avec linfo.re
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