La compagnie réunionnaise espère compléter son plan de redressement par un accord à l'amiable avec Airbus sur sa commande d'A380. Ci...
La compagnie réunionnaise espère compléter son plan de redressement par un accord à l'amiable avec Airbus sur sa commande d'A380.
Cinq mois après son arrivée aux commandes d'Air Austral, Marie-Joseph Male semble être parvenu à rétablir une assiette de croisière pour la compagnie réunionnaise. Parachuté en pleine crise de gouvernance, l'ancien cadre dirigeant d'Air France a déjà mené à bien la renégociation de la dette avec les banques, la recapitalisation par les collectivites territoriales , la refonte du réseau, avec l'abandon des vols de province et de la ligne Sydney-Nouméa et la réduction de la flotte, avec la vente d'un Boeing 777. La réduction des effectifs -qui prévoit la suppression de 55 postes sur 420 -est également très avancée. Ne resterait plus à régler que le sort d'une vingtaine de pilotes en sureffectif.
« Notre plan de marche devrait être entièrement calé au premier trimestre 2013 », assure Marie-Joseph Malé, qui se dit « confiant » et pense pouvoir atteindre l'objectif d'un retour à l'équilibre sur l'exercice 2013-2014, malgré un chiffre d'affaires et un trafic en chute respectivement de 1% et 13% sur le premier semestre de l'exercice 2012-2013. « L'exercice 2012-2013 [clos fin mars, NDLR] sera encore déficitaire, puisque nous étions encore dans la reprise du programme de vol précédent,explique-t-il. Mais avec le recentrage du programme sur Paris-CDG, où nous passons cet hiver de sept à douze vols par semaine, nous avons éliminé les lignes les plus déficitaires ».
Un dépôt de garantie de 30 millions d'euros
Reste toutefois un point ultra-sensible à régler : le sort des deux Airbus A380 attendus pour 2014. Placés dans une filiale low cost, ils devaient permettre de réduire de 30% le prix des billets d'avion, grâce à une configuration unique de 816 sièges par appareil, affirmait l'ancienne direction. Un projet accueilli à l'époque avec beaucoup de scepticisme, que les nouveaux dirigeants d'Air Austral s'efforcent aujourd'hui de faire oublier. « Avec une telle structure low cost, le risque serait grand de s'auto-cannibaliser», souligne Marie-Joseph Malé.
A ce risque s'ajoute l'incapacité d'Air Austral à débourser plus de 500 millions d'euros en 2014 pour prendre livraison de ses deux A380. Mais si l'abandon de ce projet ne faisait plus aucun doute, l'annulation pure et simple de la commande présente également un sérieux risque : celui de perdre le dépôt de garantie de 30 millions d'euros laissé à la commande. D'où les efforts de Marie-Joseph Malé pour trouver une solution à l'amiable avec Airbus, qui pourrait passer par la transformation de cette commande d'A380 en A330 ou A350, plus adaptés à ses besoins. « Toutes les options sont ouvertes »,indique seulement le patron d'Air Austral, qui espère conclure début 2013.
Par BRUNO TREVIDICLes échos
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