Une intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest au Mali n'est pas à exclure dans ce pays dont le Nord est occupé par les isla...
Une intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest au Mali n'est pas à exclure dans ce pays dont le Nord est occupé par les islamistes armés si les négociations en cours venaient à échouer.
«La Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) va certainement intervenir militairement (mais) avant tout, nous sommes en négociations», a déclaré à la presse , a estimé tard mercredi soir le président nigérian Goodluck Jonathan après un entretien et un dîner avec son homologue sénégalais Macky Sall au palais présidentiel.
«Je pense que, à travers les négociations, nous serons en mesure de résoudre cette crise. Nous n'avons pas forcément besoin d'une intervention militaire (...) mais si cela échoue, nous n'avons pas d'autre choix», a-t-il ajouté.
La Cédéao est engagée dans la médiation pour résoudre la crise malienne née d'un coup d'Etat militaire ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars, putsch qui a précipité la chute du vaste nord du pays aux mains de groupes armés mêlant au départ rebelles touareg, islamistes extrémistes et autres criminels. Aujourd'hui, les islamistes ont évincé leurs ex-alliés touareg du Nord et contrôlent désormais totalement ces régions.
Déploiement préparé
L'Afrique de l'Ouest prépare le déploiement au Mali de quelque 3300 soldats avec le soutien de plusieurs pays occidentaux au plan logistique, mais les contours de cette force restent encore flous.
La Cédéao dit attendre la demande formelle de Bamako ainsi qu'un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le même temps, elle a entamé des discussions avec certains des groupes armés présents dans le nord du Mali.
«La diplomatie ou la négociation est la (première) étape, l'intervention militaire est l'extrême. Quand la négociation échoue, alors on peut parler d'intervention militaire», a insisté Goodluck Jonathan.
Stabiliser le gouvernement
«Nous devons stabiliser le gouvernement» à Bamako, «je pense que à travers la négociation, nous serons en mesure de résoudre cette crise», a estimé le président nigérian, arrivé mercredi soir à Dakar pour une visite officielle jusqu'à jeudi en fin de matinée, d'après son programme.
Le président Macky Sall n'a pas fait de déclaration. M. Sall a accordé l'asile au président malien renversé ATT, installé avec sa famille dans une villa pour hôtes de marque à Dakar.
Pas contre Boko Haram
Le chef de l'Etat nigérian a toutefois exclu l'usage de la force contre Boko Haram, groupe islamiste auteur de nombreux attentats sanglants dans son propre pays. D'après diverses sources au Mali et à l'étranger, des combattants de Boko Haram sont présents dans le nord du Mali.
«Le gouvernement du Nigeria ne mobilisera pas de troupes pour éliminer une partie du Nigeria, non, parce que les terroristes (...) se mêlent à la population civile. Si on utilise une grande puissance de feu, il y aura beaucoup de victimes innocentes. On doit donc être très prudent» car «c'est une situation très délicate», a affirmé Goodluck Jonathan.
Le 18 août, le gouvernement nigérian a fait état de contacts avec Boko Haram. Les attentats de ce groupe ont fait plus de 1400 morts depuis 2010 dans le nord et le centre du Nigeria, selon l'organisation Human Rights Watch (HRW). (afp)
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