Le procès de Saif al-Islam, fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, aura lieu en septembre dans la ville de Zenten, a indiqué jeud...
Le procès de Saif al-Islam, fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, aura lieu en septembre dans la ville de Zenten, a indiqué jeudi le porte-parole du procureur général libyen.
«Un comité du Bureau du procureur général a achevé son enquête sur les crimes commis par Saif al-Islam depuis le début de la révolution, le 15 février (2011), jusqu'à son arrestation, et a préparé les chefs d'accusation qui doivent être retenus par le procureur général les prochains jours, avant de fixer une date précise pour le procès dont l'ouverture est prévue en septembre», a déclaré Taha Nasser Baara.
M. Baara a précisé que Saif al-Islam, 40 ans, serait jugé dans la ville de Zenten (à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli), qui dispose selon lui d'un tribunal pouvant être équipé pour un tel procès, qui sera ouvert à la presse. «Zenten est une ville de Libye et la loi nous permet de juger Saif dans la plupart des villes libyennes, dans la mesure où ses crimes ont concerné tout le pays», a souligné M. Baara, procureur général adjoint.
Contestation
Il a démenti des informations de presse faisant état de négociations entre le Bureau du procureur et la milice d'ex-rebelles qui avait arrêté Saif al-Islam et aurait exigé un procès à Zenten. Selon lui, «les villes qui sont loin de la capitale sont plus sécurisées».
Saif al-Islam Kadhafi fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de son père en 2011. Les autorités libyennes ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye.
«Durant les investigations, il n'y a eu aucune intervention de la CPI», a ajouté M. Baara, précisant que le Bureau du procureur disposait de «preuves solides, sous forme (d'enregistrements) sonores, d'images, de documents et de témoignages».
Stylo-caméra?
«Nous pensons que ces preuves sont suffisantes pour le condamner et le juger», a ajouté le responsable libyen. Depuis l'arrestation d'une délégation de la CPI durant près d'un mois en juin à Zenten, les relations semblent rompues entre Tripoli et la Cour.
L'Australienne Melinda Taylor, qui assiste l'avocat officiellement désigné par la Cour, Xavier-Jean Keïta, dans l'affaire de Saif al-Islam, avait été arrêtée le 7 juin alors que la délégation de la CPI rendait visite au fils du défunt dirigeant libyen.
Tripoli a accusé l'avocate australienne d'avoir apporté un stylo-caméra pendant sa visite et tenté de transmettre à Saif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, l'un des hommes les plus recherchés par la justice du pays. Selon la CPI, Saif al-Islam souhaite être jugé devant la Cour, «seule solution, selon lui, pour que la Libye et les Libyens obtiennent justice». (ats)
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