Les territoires d’outre-mer ont massivement voté pour François Hollande crédité de 63,69% de voix, contre 36,31% pour Nicolas Sarkozy...
Les territoires d’outre-mer ont massivement voté pour François Hollande crédité de 63,69% de voix, contre 36,31% pour Nicolas Sarkozy, avec des contrastes régionaux, dans une élection où la déception voire le rejet vis-à-vis du président sortant a pesé dans le choix des quelque 1,7 million d’électeurs.
François Hollande améliore de 12 points le score de Ségolène Royal en 2007, tandis que Nicolas Sarkozy perd 8 points, bien qu’il ait été le président qui a le plus sillonné l’outre-mer lors de son mandat.
Et l’outre-mer traditionnellement très abstentionniste pour les scrutins nationaux, a moins voté à ce second tour (35,92% d’abstention) qu’en 2007 (30,15%) mais plus qu’au premier tour (43,52%).
Les onze départements et collectivités présentent des fortes disparités. Si M. Hollande obtient 68,59% dans les Antilles-Guyane et Atlantique, 71,49% à La Réunion, M. Sarkozy l’emporte dans le Pacifique avec 57,48%.
A La Réunion - un tiers des électeurs ultramarins-, François Hollande réalise le meilleur score jamais enregistré sur l’île lors d’une présidentielle depuis au moins 40 ans. Il fait mieux que François Mitterrand (60,23% en 1988) et Ségolène Royal (63,57% en 2007).
M. Hollande l’emporte dans les 24 communes de l’île, illustrant l’effondrement de la droite locale qui risque d’avoir le plus grand mal à s’en remettre aux législatives.
Dans les Antilles, terres de gauche, les scores du socialiste laissent rêveur. Avec 71,93% en Guadeloupe, il améliore de 20 points le score de son ex-compagne Ségolène Royal. M. Hollande a bénéficié de la sympathie pour son discours républicain mais aussi d’un fort rejet de M. Sarkozy, auquel nombre de Guadeloupéens reprochent de s’être montré trop pressant sur le dossier de l’évolution institutionnelle.
Les législatives devrait conforter ce résultat dans l’archipel où déjà 3 des 4 députés sont de gauche. Parmi eux, Victorin Lurel, le "Monsieur Outre-mer" de l’équipe Hollande et président de la région, qui affrontera la ministre de l’outre-mer Marie-Luce Penchard. Il a d’ailleurs salué le "vote de confiance historique" accordé par les outre-mer à son candidat.
En Martinique, les 68,46% pour M. Hollande marquent l’échec de Nicolas Sarkozy à faire bouger les lignes en faveur de la droite. Pourtant son quinquennat a été marqué par de nombreuses initiatives en faveur des outre-mer comme la création d’un conseil interministériel spécifique, des obsèques nationales pour Aimé Césaire et son entrée au Panthéon.
Mais il semble que ce soit la posture et un style de discours qui ont limité l’adhésion des Martiniquais. La polémique entre le ministre de l’intérieur Claude Guéant et le député et président de Région Serge Letchimy sur la "hiérarchie des civilisations" y a pris un aspect emblématique.
La Guyane, qui avait voté en 2007 à 53% pour Nicolas Sarkozy, a donné 62% à M. Hollande, à comprendre moins comme un ralliement massif au socialiste qu’une déception face aux attentes de la population en matière de lutte contre l’immigration clandestine ou encore de vie chère, alors que le prix des carburants vient d’augmenter.
A l’inverse, le Pacifique est resté fidèle à Nicolas Sarkozy, à l’exception de Wallis-et-Futuna. Il sort ainsi grand vainqueur en Nouvelle-Calédonie (63,04%), où il améliore son score de 2007, à l’époque meilleur chiffre national. En dépit d’une plus grande mobilisation de l’électorat kanak, M. Hollande arrive loin derrière avec 36,96%.
Ce résultat sonne donc comme un message clair des non-indépendantistes au nouveau locataire de l’Elysée, alors qu’un référendum d’autodétermination sera organisé entre 2014 et 2018.
En Polynésie, les 53,26% de Nicolas Sarkozy sont perçus localement comme un revers pour le président dont on attendait une victoire plus ample. Le RPR puis l’UMP ont toujours eu des relais très forts dans l’archipel.
Oscar Temaru, président indépendantiste du territoire, dont le parti Tavini est l’allié du PS, compte sur l’élection de Hollande pour "normaliser les relations avec la France".
Dans l’Océan indien, Mayotte a offert une courte majorité (50,94%) à Nicolas Sarkozy sous le mandat duquel s’est pourtant concrétisé le rêve de la départementalisation. La présidentielle semble avoir été cannibalisée par les législatives : les mandataires locaux ont souvent joué leur carte personnelle.
Dans ce tableau, Saint-Barthélemy (82,70%) a plébiscité Nicolas Sarkozy.
AFP AVEC clicanoo.re
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