afp.com/Bruno Fahy BRUXELLES - L'émotion était forte mardi matin au sein de la communauté musulmane de Belgique après la mor...
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Acte isolé d'un déséquilibré ou attaque délibérée contre la communauté chiite' Les autorités belges cherchaient à déterminer pourquoi un homme se déclarant musulman a déversé de l'essence puis a mis le feu à une mosquée d'Anderlecht, un quartier populaire de Bruxelles, lundi soir.
L'incendie s'est rapidement propagé dans le bâtiment et l'imam, un père de quatre enfants âgés de 46 ans selon des fidèles, est décédé par intoxication. Deux autres hommes ont été blessés.
Interpellé sur les lieux, le suspect était entré dans la mosquée "en proférant des propos liés au conflit syrien", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. "Il s'agirait bien d'un problème entre sunnites et chiites. Mais je reste prudente car la justice doit encore confirmer une série de choses", a-t-elle ajouté.
Les tensions entre les deux grandes familles de l'islam se sont accrues ces derniers mois dans plusieurs pays à majorité musulmane, notamment en Irak et au Yémen.
Installée dans un immeuble d'habitation dans une rue tranquille, la mosquée Rida est l'un des quatre centres de confession chiite à Bruxelles, une ville où la majorité des musulmans --souvent d'origine turque ou marocaine-- sont sunnites et où les deux communautés cohabitent traditionnellement sans heurt.
Le suspect, âgé d'une trentaine d'années, n'avait pas été formellement identifié mardi car il a présenté trois identités différentes et indiqué qu'il était présent illégalement en Belgique.
Selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme armé d'une hache et de couteaux "se serait présenté avec un sac à dos" vers 18H45 à la mosquée, "aurait versé de l'essence à plusieurs endroits et mis le feu", a expliqué le porte-parole du parquet, Jean-Marc Meilleur, devant la presse.
"Il a déclaré qu'il était musulman", a-t-il ajouté, en indiquant que ses motifs n'étaient pas encore connus.
L'imam tué dans l'incendie, Abdallah Dadou, a été présenté comme "un homme aimé par tout le monde", "ouvert, bien intégré et souriant" selon un fidèle, Abdel Adouzeyneb, 39 ans.
La situation était calme mardi à la mi-journée devant la mosquée, gardée par quelques policiers, et devant laquelle étaient réunis quelques badauds, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans les heures ayant suivi l'incendie, des représentants chiites avaient appelé à éviter toute violence tout en mettant en cause le mouvement salafiste sunnite, sur la base des témoignages des personnes présentes au moment des faits. Certains d'entre eux ont dénoncé "le discours haineux prêché dans certaines mosquées" salafistes de la capitale belge.
La vice-présidente de l'Exécutif des musulmans de Belgique, Isabelle Praile, elle-même chiite, a demandé aux autorités religieuses et politiques de "rassurer les esprits" mais aussi de renforcer la sécurité. "Le sentiment d'insécurité des chiites a été ravivé", a-t-elle précisé, en disant craindre d'autres incidents.
La ministre de l'Intérieur, Mme Milquet, a annoncé que "des mesures seront prises" car "la Belgique ne peut tolérer ce genre d'acte".
La mosquée Rida avait déjà dû être placée sous la protection de la police en 1997 à la suite de menaces.
Par avec lexpress.fr
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