Le vice-président Mohamed Ali Soilih et Jassim Al Mannai ont procédé, hier à Beit-salam, à la signature de l’accord portant Allégement de...
Le vice-président Mohamed Ali Soilih et Jassim Al Mannai ont procédé, hier à Beit-salam, à la signature de l’accord portant Allégement de la dette de l’Union des Comores auprès du Fonds monétaire arabe (Fma). Cette institution financière de la Ligue des Etats arabe vient, par cet accord, d’effacer près de cinquante pour cent de ce que lui doivent les Comores, soit 115 mille dinars arabes, équivalent à 540.000 dollars.
“Ceci est un évènement important pour la coopération financière entre les Comores et le Fma qui témoigne de son amitié et de sa fraternité“, a soutenu le vice-président en charge du ministère des Finances, en présence du président Ikililou et de plusieurs hautes personnalités. Mohamed Ali Soilih attend ensuite une autre coopération avec les pays frères de la Ligue arabe, tant les fonds que les gouvernements.
“Le Fma réfléchit depuis longtemps sur le développement de ce pays frère. Et à partir de 2008, nous voulions que les Comores atteignent l’Ippte, ce qui a abouti à cette signature“, a exprimé Jassim Al Mannai. Le président du conseil et directeur général du Fma indique que “la signature est un message aux autres organisations internationales pour faire de même et permettre aux Comores de lutter, entre autres, contre la pauvreté“. De sources bien informées, les Comores pourraient bénéficier d’un effacement total de sa dette après une réussite en décembre 2012 de l’Ippte.
L’accord signé hier devant la communauté internationale mentionne que c’est un allégement au titre de l’Initiative pays pauvres très endettés. L’Ippte est considéré comme “une initiative qui constitue une approche globale par laquelle les institutions financières nationales et internationales contribuent conjointement à l’allégement de la dette des pays admissibles“. Le Fonds monétaire arabe est une organisation régionale arabe, créée par un accord signé à Rabat en 1976, et opérationnelle à partir de 1977.
Jassim Al Mannai, dont c’est la première visite aux Comores, s’envole pour les Emirats arabes unis. Il a annoncé un retour prochain à Moroni et confirmé un investissement du Fma dans les ressources humaines.
Irchad O. Djoubeire
3 questions à Daime Abderemane, directeur de la dette publique
“Cet allégement peut constituer un élément déclencheur pour d’autres créanciers arabes”
Quel impact voyez-vous dans la visite du directeur général du Fma?
Le stock de la dette des Comores auprès du Fonds monétaire arabe (Fma) a été évalué à 89 millions de francs. Il s’agit aujourd’hui d’un allégement de l’ordre de 40% de cette dette. Ainsi, au lieu de payer cette part de la dette, cet argent devrait pouvoir aller vers les secteurs sociaux et aider à lutter contre la pauvreté. Il faut rappeler qu’elle a été contractée au temps du colonel Azali, rééchelonnée en 2008 pour cause de non-paiement et que les arriérés se sont cumulés jusqu’à représenter 56% pour montant décaissé. Pour ce qui est de l’affectation de cette dette, on n’est pas en mesure de dire quoi que ce soit...
89 millions de francs…
Certes, c’est relativement modeste par rapport à la dette auprès d’autres créanciers comme la Banque islamique de développement (Bid), dont le stock est de 3,187 milliards. Par contre, l’allégement de notre dette par le Fonds monétaire arabe, une institution regroupant en son sein plusieurs de nos partenaires bilatéraux, constituera un élément déclencheur pour ces créanciers, en particuliers arabes. Je dois souligner qu’en ce qui concerne la dette auprès de la Bid, notre plus gros créancier parmi les autres institutions arabes, notamment le fonds Koweïtien, le fonds d‘Abou Dhabi et Saoudien, l’Union des Comores a renégocié un report de son paiement jusqu’au point d’achèvement de l’Initiative pays très endettés du Fmi, fin 2012.
A combien avoisine la dette extérieure des Comores ?
Aujourd’hui, le stock de la dette extérieure est de 94 milliards de francs. En 2009, le montant a été évalué à hauteur de 91 milliards. Cette légère hausse peut s’expliquer par l’accumulation des arriérés au cours des années, malgré des efforts notables de paiement d’une partie de ces impayés. Avec l’initiative Ippte, nous visons un allégement complet de cette dette.
Une mission du Fmi devrait séjourner à Moroni du 3 au 17 mars prochain dans le cadre des revues semestrielles du Programmede facilité élargie de crédit (Lire nos deux précédentes livraisons, ndlr). On nous attend au tournant, le mois de juin prochain, lors du conseil d’administration de la Banque mondiale et du Fmi pour l’examen de la troisième et quatrième revue. Il est vrai qu’il y a eu quelques ratés en juin et décembre derniers chamboulant un peu le calendrier. Cela dit, nous restons optimistes (Lire à ce propos, notre avant-dernière édition, ndlr). Surtout en ce moment où l’apurement des arriérés des paiements de salaires des agents de l’Etat est devenu effectif, un critère de performance dont nous avions, jusque-là, du mal à réaliser.
Propos recueillis
par Kamardine Soulé
“Ceci est un évènement important pour la coopération financière entre les Comores et le Fma qui témoigne de son amitié et de sa fraternité“, a soutenu le vice-président en charge du ministère des Finances, en présence du président Ikililou et de plusieurs hautes personnalités. Mohamed Ali Soilih attend ensuite une autre coopération avec les pays frères de la Ligue arabe, tant les fonds que les gouvernements.
“Le Fma réfléchit depuis longtemps sur le développement de ce pays frère. Et à partir de 2008, nous voulions que les Comores atteignent l’Ippte, ce qui a abouti à cette signature“, a exprimé Jassim Al Mannai. Le président du conseil et directeur général du Fma indique que “la signature est un message aux autres organisations internationales pour faire de même et permettre aux Comores de lutter, entre autres, contre la pauvreté“. De sources bien informées, les Comores pourraient bénéficier d’un effacement total de sa dette après une réussite en décembre 2012 de l’Ippte.
L’accord signé hier devant la communauté internationale mentionne que c’est un allégement au titre de l’Initiative pays pauvres très endettés. L’Ippte est considéré comme “une initiative qui constitue une approche globale par laquelle les institutions financières nationales et internationales contribuent conjointement à l’allégement de la dette des pays admissibles“. Le Fonds monétaire arabe est une organisation régionale arabe, créée par un accord signé à Rabat en 1976, et opérationnelle à partir de 1977.
Jassim Al Mannai, dont c’est la première visite aux Comores, s’envole pour les Emirats arabes unis. Il a annoncé un retour prochain à Moroni et confirmé un investissement du Fma dans les ressources humaines.
Irchad O. Djoubeire
3 questions à Daime Abderemane, directeur de la dette publique
“Cet allégement peut constituer un élément déclencheur pour d’autres créanciers arabes”
Quel impact voyez-vous dans la visite du directeur général du Fma?
Le stock de la dette des Comores auprès du Fonds monétaire arabe (Fma) a été évalué à 89 millions de francs. Il s’agit aujourd’hui d’un allégement de l’ordre de 40% de cette dette. Ainsi, au lieu de payer cette part de la dette, cet argent devrait pouvoir aller vers les secteurs sociaux et aider à lutter contre la pauvreté. Il faut rappeler qu’elle a été contractée au temps du colonel Azali, rééchelonnée en 2008 pour cause de non-paiement et que les arriérés se sont cumulés jusqu’à représenter 56% pour montant décaissé. Pour ce qui est de l’affectation de cette dette, on n’est pas en mesure de dire quoi que ce soit...
89 millions de francs…
Certes, c’est relativement modeste par rapport à la dette auprès d’autres créanciers comme la Banque islamique de développement (Bid), dont le stock est de 3,187 milliards. Par contre, l’allégement de notre dette par le Fonds monétaire arabe, une institution regroupant en son sein plusieurs de nos partenaires bilatéraux, constituera un élément déclencheur pour ces créanciers, en particuliers arabes. Je dois souligner qu’en ce qui concerne la dette auprès de la Bid, notre plus gros créancier parmi les autres institutions arabes, notamment le fonds Koweïtien, le fonds d‘Abou Dhabi et Saoudien, l’Union des Comores a renégocié un report de son paiement jusqu’au point d’achèvement de l’Initiative pays très endettés du Fmi, fin 2012.
A combien avoisine la dette extérieure des Comores ?
Aujourd’hui, le stock de la dette extérieure est de 94 milliards de francs. En 2009, le montant a été évalué à hauteur de 91 milliards. Cette légère hausse peut s’expliquer par l’accumulation des arriérés au cours des années, malgré des efforts notables de paiement d’une partie de ces impayés. Avec l’initiative Ippte, nous visons un allégement complet de cette dette.
Une mission du Fmi devrait séjourner à Moroni du 3 au 17 mars prochain dans le cadre des revues semestrielles du Programmede facilité élargie de crédit (Lire nos deux précédentes livraisons, ndlr). On nous attend au tournant, le mois de juin prochain, lors du conseil d’administration de la Banque mondiale et du Fmi pour l’examen de la troisième et quatrième revue. Il est vrai qu’il y a eu quelques ratés en juin et décembre derniers chamboulant un peu le calendrier. Cela dit, nous restons optimistes (Lire à ce propos, notre avant-dernière édition, ndlr). Surtout en ce moment où l’apurement des arriérés des paiements de salaires des agents de l’Etat est devenu effectif, un critère de performance dont nous avions, jusque-là, du mal à réaliser.
Propos recueillis
par Kamardine Soulé
Alwatwan
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