Excellence Mr le Président de la République Mesdames et Messieurs les Ministres Représentant du corps diplomatique accrédité à Moro...
Mesdames et Messieurs les Ministres
Représentant du corps diplomatique accrédité à Moroni
Honorable assistance
Il m'est offert l'insigne honneur de m'adresser auprès de vous au nom de la jeunesse comorienne dans le cadre de l'ouverture de ce Grand Salon de l'Emploi qui lui est principalement dédiée. Certes nous le méritons pleinement car nous constituons la grande majorité de notre population et surtout le contingent de demandeurs d'emplois le plus important.
Ceci dit, nous le valons aussi et encore bien, que ces journées nous soient consacrées. Ainsi, il est de notre devoir de vous exprimer notre profonde gratitude pour cette noble initiative qui nous ouvrira des opportunités au combien considérables vers l'insertion professionnelle, et surtout vers l'auto-emploi par la stimulation de la fibre entrepreneuriale impliquant nécessairement les jeunes.
Cette démarche arrive à point nommé car ne nous sommes pas sans savoir que les voyants économiques du pays sont presque au rouge, faisant que plus de 76% de notre population vivent en dessous du seuil de la pauvreté, ce qui classe notre cher pays parmi les champions des pires économies de l'Afrique. C'est dans des telles situations que la jeunesse a un rôle primordial à jouer en tant que fer de lance de l'économie.
Or les jeunes n'y seront efficaces, ne pourront pas faire la différence aussi longtemps qu'ils seront mis à l'écart et qu'ils ne seront pas mis dans les bonnes conditions leur permettant notamment d'entreprendre, ou d'accéder à un emploi justement rémunéré , lui octroyant un pouvoir d'achat pouvant relancer la consommation et par la suite d'une manière logique pousser l'économie nationale. C'est le rôle que doivent jouer de telles assises à l'exemple de ce grand salon de l'emploi pour servir de jalon vers une exemplarité d'une réussite sociale, économique et donc politique nationale.
Son Excellence Mr le Président,
Madame la Ministre chargée de l'emploi,
Permettez-moi de souligner qu'il s'agit ici d'une solution qui espérons-le, permettra de guérir certains symptômes de ce fléau qu'est le problème de l'emploi, mais qui ne pourra en aucun cas prétendre atteindre le mal à sa racine.
Nous faisons face à un problème aux origines diverses allant de l'inadéquation des nos formations au marché comorien de l'emploi, de la faible offre de ce dernier due à une fonction publique dépassée et un secteur privé balbutiant au clientélisme enlevant toute valeur méritocratique à nos recrutements, et surtout des conditions défavorables à l'entrepreneuriat des jeunes vu son image d'investissement à risques auprès des institutions créditrices et l'absence d'accompagnement de l'Etat devant rassurer ces dernières et alléger les taxes et autres impôts qui ne font que réduire l'ardeur de beaucoup parmi nous.
Ainsi nous voyons que les mesures à prendre pour venir à bout de ce mal sont multiformes, peut-être même difficiles mais surement possibles si chacun de nous y met du sien.
Et cela peut commencer par la dotation de la très attendue Agence Nationale de l'Emploi des moyens et compétences nécessaires pour mieux maîtriser surtout statistiquement l'ampleur de la situation.
Dans le domaine de l'enseignement, une orientation des formations professionnelles suivant la réalité du marché de l'emploi et les secteurs économiques promoteurs du pays, accompagnée d'une réelle collaboration entre nos structures d'enseignement professionnelles et les entreprises évoluant dans les mêmes domaines s'avère être une part d'une solution pérenne.
La mise en place d'un environnement propice à l'entrepreneuriat des jeunes, couplé à un réel accompagnement par l'Etat à l'instar d'un Fond National de Garantie pour l'investissement des jeunes et des institutions de suivi, permettrait de stimuler une création d'emplois sans précédent et exploiter les énormes potentialités économiques que regorge notre pays. Nous comptons beaucoup plus sur vous, différents partenaires au développement des Comores, notamment le système des Nations Unies particulièrement le Bureau International du Travail pour relever ces défis.
Ces propositions ne se veulent aucunement exhaustives, mais pouvaient surement nous permettre de marquer un grand pas vers la maitrise du problème et dans le même ordre vers sa résolution.
Chers frères et sœurs jeunes,
permettez-moi de vous rappeler, que notre réussite qui est celle de notre pays, ne nous sera jamais offerte sur un plateau de bronze encore moins d'argent ; elle sera proportionnelle aux efforts que nous fournirons pour y parvenir, et nous devons prendre surtout conscience du grand rôle qui est le nôtre dans le développement des Comores, et apprendre notamment à nous demander ce que nous devons et avons à donner à notre beau pays avant de s'interroger sur ce que lui, notre cher pays doit nous offrir.
C'est à nous de dire et de rappeler surtout à nos autorités que le temps est révolu, qu'il ne suffit absolument plus de dire, en parlant de ou s'adressant au jeune que « la jeunesse est l'avenir du pays. » La question est aujourd'hui de savoir qui va se charger finalement de traduire ces discours en réalité ? C'est pour cela que je demanderais à la jeunesse comorienne, où qu'elle soit de profiter pleinement des opportunités que nous offre ce grand salon de l'emploi et faire preuve d'engagement, et de créativité qui sont les nôtres.
Honorable assistance,
La jeunesse comorienne est sans doute pleine de potentialités qui ne demandent que d'être bien exploitées. Seules nos bonnes volontés accordées à nos actions nous mèneront vers les Comores dont nous rêvons tous. C'est-à-dire un pays prospère, un havre de paix où nous aimerions toutes et tous y vivre aujourd'hui et demain.
Vive la nation comorienne,
vive sa jeunesse,
je vous remercie.
Beit salam
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