Le tribunal de première instance de Moroni a prononcé en délibéré hier, jeudi 19 janvier, des peines de dix ans d'emprisonnement dont h...
Le tribunal de première instance de Moroni a prononcé en délibéré hier, jeudi 19 janvier, des peines de dix ans d'emprisonnement dont huit et sept fermes contre, respectivement, Ali Soilihi alias Oubeid, Soulaymana Ahamada Hassane et Mohamed Soihir, poursuivis pour détournement de fonds aux dépens de la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf).
Ali Soilihi, ancien informaticien régionale de la banque postale bénéficiaire d'une liberté provisoire sous caution, fait l'objet d'un mandat d'arrêt et pour ses deux complices, Soulaymana Ahamada Hassane et Mohamed Soihir, toujours détenus à la maison d'arrêt, leur mandat de dépôt est maintenu à l'audience. Outre ces peines carcérales, le tribunal a condamné les prévenus à rembourser la totalité de la somme détournée, à restituer à la Snpsf les cautions versées par les prévenus et à ordonner la vente des voitures appartenant aux prévenus, saisis lors de l'instruction, et des biens mobiliers d'Ali Soilihi au profit de l'institution financière, victime du détournement.
Ils sont tenus également de verser dix millions de fc dommage et intérêt et trois millions au titre des frais de justice. En outre, le tribunal s'est prononcé que, conformément à l'article 33 du code pénal, Ali Soilihi ne peut pas exercer dans le service public pendant dix ans. Le dossier de détournement de fonds à la banque postale avait entrainé, en tout, neuf personnes devant la justice.
Dans son délibéré d'hier, le tribunal a prononcé la relaxe pure et simple pour les six autres prévenus, en l'occurrence l'ancien directeur de l'institution, le directeur financier, l'agent comptable et les receveurs des trois agences postales de Mtsangadju (Dimani), Ipvembeni (Mbude) et Bandamadji ya Domba (Mbadjini). La satisfaction a été totale, à la sortie de l'audience, pour Me Ahamada Mohamed Baco, un des avocats de la Snpsf. Il s'est dit satisfait de la façon dont le tribunal s'est prononcé sur cette affaire.
"C'est une décision sage. Je suis confiant que la somme détournée sera remboursée et nous sommes très optimistes sur le succès de la seconde procédure, celle relative aux receveurs dont les faits sont avérés", a déclaré Me Baco. Par contre Son collègue Me Bahassane, assurant la défense du principal suspect Ali Soilihi, trouve que cette décision est excessive et influencée par la presse et la pression de la rue.
"Nous prenons acte et ferons appel à cette décision. J'estime qu'en collaborant, mon client n'a pas bénéficié ni de l'indulgence, ni de l'influence de la part de la justice", dit-il. Il est à rappeler que le jugement, rendu hier par le tribunal de première instance, est celui du dossier de l'informaticien régional de la Snpsf qui a entrainé un préjudice de plus 263 millions de nos francs à la banque postale. Quant à l'autre dossier d'évaporation de fonds à la Snpsf, impliquant des receveurs de la boîte dont le préjudice est estimé à plus de 300 millions de francs comoriens, l'affaire est encore d' instruction.
Hier, le tribunal a sanctionné fort pour afficher une détermination à lutter contre la dilapidation des deniers publics. Le juge a suivi le sévère réquisitoire du parquet, en date du 12 janvier, demandant des peines maximales de dix ans contre les prévenus Ali Soilihi (Oubeid), Soulaymana Ahamada Hassane et Mohamed Soihir (ancien stagiaire à la banque postale).
Mariata Moussa: alwatwan
COMMENTAIRES