Pourquoi avez-vous attendu tout ce temps pour finalement répondre à la revendication de l'intersyndicale, à savoir le gel des avancemen...
Pourquoi avez-vous attendu tout ce temps pour finalement répondre à la revendication de l'intersyndicale, à savoir le gel des avancements et grilles indiciaires à partir de septembre 2010?
Comme vous l'avez bien dit, c'est la dernière proposition de l'intersyndicale, mais, au départ, la question avait porté sur le maintien de la nouvelle grille et d'autres revendications qui avaient déjà obtenu satisfaction. Mais, ils avaient refusé de faire la rentrée en posant d'autres conditions. Au niveau du gouvernement, il n'y a eu ni négligence, ni lâcheté devant cette crise, mais avouez que la tâche n'était pas du tout facile. Nous étions tous mobilisés pour trouver une solution.
Avant d'en arriver à ce compromis, il y a eu le recrutement de plus d'une centaine de nouveaux enseignants. Quel est le sort de ces enseignants?...
… La charge du préscolaire, du primaire et du secondaire relève de la compétence des îles, c'est la Constitution qui le dite. Par ailleurs, je vous rappelle que le ministère de l'Education n'a ni le droit ni le pouvoir de recruter ni d'affecter qui que ce soi. Ce pouvoir est à la charge du gouvernorat et des commissaires insulaires. Je crois qu'il serait mieux indiqué de poser la question aux commissaires de l'Education des îles.
Justement, on avait l'impression que votre ministère ait été, ces derniers temps, très en retrait dans les négociations et que c'est le gouvernorat de Ngazidja qui a pris les devants…
Ce n'est pas vrai. Tout le monde sait que la grève était mon baptême de feu. Je suis nommé le 30 mai en pleine grève et j'ai pu dénouer la crise. Depuis le 17 octobre, date initialement fixée pour la rentrée, j'ai fais le tour des îles pour sensibiliser les autorités et toutes les parties prenantes. J'ai participé à toutes les négociations et à la signature de l'accord. Alors, je ne peux laisser dire à personne que le ministère était en retrait. Et si le gouverneur était en plein dans les tractations, cela ne devrait étonner personne puisque cela relève de ses compétences.
Le gouvernement a payé le mois de mai comme l'exigeait l'intersyndicale. Ne craignez-vous pas que les enseignants réclament en outre le paiement des mois d'octobre et novembre 2011 pendant lesquels ils étaient en grève?
Pourquoi vous voulez poser de problème là où il n'y en a pas? Je n'ai pas l'habitude de répondre à des problèmes qui ne sont pas posés. Je ne peux donc vous donner de solutions. Nous sommes parvenus à un accord, l'essentiel est de s'assurer qu'il n'y aura pas une énième grève au cours de l'année et que tout se passera dans les meilleures conditions possibles.
Vous aviez fait part de votre volonté de règlementer l'enseignement privé où règne aujourd'hui un désordre sidérant. Jusqu'à ce jour, aucune mesure concrète n'a été prise et aucune des écoles "passoires" qui pullulent à Moroni n'a été fermée. Peut-on connaitre les raisons de ce retard dans la mise en oeuvre de vos reformes?
La question de l'école privée est la plus complexe de l'éducation aux Comores, car pour s'attaquer à ces écoles privées, il faudra une longue et fine analyse du système éducatif. D'abord, il faudra résoudre l'équation de la capacité d'accueil de l'école publique. Il faudra aussi mettre fin à ces établissements au statut hybride (ni privé ni public) et qui se nomment "écoles communautaires". Nous sommes en train d'étudier à fond la question et de travailler. Nous allons, bientôt, convoquer les assises de l'Education et toutes les questions seront mises sur la table.
Propos recueillis par
Nakidine Hassane
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