Le pays commémore, le 12 novembre, date de l'admission des Comores dans le concert des nations. Quatre mois avant, le 6 juillet 1975, u...
Le pays commémore, le 12 novembre, date de l'admission des Comores dans le concert des nations. Quatre mois avant, le 6 juillet 1975, un homme, Ahmed Abdallah Abdérémane, président du Conseil, prend tout le monde de court. Il décide de défier la France et de proclamer unilatéralement l'indépendance des Comores, après avoir constaté le revirement de la puissance coloniale qui, en violation du droit international, entérine, contre toute attente, le décompte île par île du référendum sur l'autodétermination, pour consommer la sécession de fait de l'île comorienne de Mayotte.
Trente ans après, l'assemblée nationale, sous l'impulsion de son président, Dhoifir Bounou, adopte une loi sur la journée de l'admission des Comores à l'Onu. Le président Sambi a ensuite décrété le 12 novembre "Journée nationale Mayotte", elle est fériée, chômée et payée sur l'ensemble du territorial national. C'est dans sa résolution n° 376 du 17 octobre 1975, adoptée à la 1848e séance par 14 voix contre zéro (la France n'a pas participé au vote) que le Conseil de sécurité des Nations unies recommande à l'Assemblée générale d'admettre les Comores à l'Onu.
Le 12 novembre de la même année, dans sa résolution 3385 (xxx), l'Assemblée générale décide d'admettre les Comores à l'Organisation des Nations unies en réaffirmant la nécessité de respecter l'unité et l'intégralité territoriale des Comores, composées des îles d'Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli. Mais il faut regretter que les recommandations pertinentes de la résolution de l'Assemblée de l'Union des Comores ne soient aujourd'hui respectés que dans ses aspects festifs.
L'adoption d'une feuille de route, déterminant la politique étrangère sur le sujet, le niveau et le format des négociations bilatérales, les étapes à franchir, le rôle des organisations internationales, la place du comité ad Hoc de l'Union africaine, les structures nationales qui en ont la charge, n'est toujours pas connue. Dans ses principales observations, la résolution des députés avait noté que "au regard de la loi internationale, cette présence étrangère à Mayotte est illégale et a été condamnée à plusieurs reprises par des résolutions pertinentes de l'Assemblée générale de l'Onu, en premier lieu la résolution 31/4 du 21 octobre 1976 qui demande à l'Etat français de mettre fin à sa domination coloniale sur une partie du territoire comorien".
Les élus ont également observé "que dans cette île, les Comoriens, désignés sous le terme de 'clandestins' sont traqués et harcelés par de véritables milices et vivent avec la peur au ventre, comme nous l'avons vu au moment de l'incendie du village de Hamuro ou lors des derniers événements provoqués par les propos d'un ministre français". Si le gouvernement a accepté d'ériger la journée du 12 novembre en Journée nationale Maore, les représentations diplomatiques des Comores à l'étranger et les représentants des associations des Comoriens de l'extérieur, à l'exception notoire de France, ne s'investissent pas assez sur la question de la réintégration effective de Maore dans l'Etat comorien.
L'implication du gouvernement comorien se limite malheureusement au discours prononcé par le chef de l'Etat à la Nation à l'occasion de la journée, sans que les actions menées et les résultats obtenus en vue de la réintégration de cette île au sein de l'Etat comorien ne soient communiqués à la population. Faut-il encore rappeler qu'il a été demandé par la résolution au ministre en charge des relations avec les parlements de l'Union des Comores et des îles, de prononcer un discours portant sur ce sujet devant les assemblées, suivies d'un débat.
On note que cette année, aucune mobilisation de l'ensemble des écoles, collèges, lycées, établissements d'enseignement supérieurs privés et publics, n'a été engagée pour mettre en place des activités scolaires ou culturelles sous la supervision du ministre de l'Education nationale, afin de faire prendre conscience aux élèves, et étudiants de l'appartenance de l'île de Mayotte à la nation comorienne. Aujourd'hui, vendredi, le grand Mufti et tous les imams du pays devraient consacrer une partie de leur prêche sur la question de Mayotte tout comme les médias nationaux, régionaux et communautaires sont sommés de consacrer leurs émissions, leurs journaux d'informations, leurs magasines sur le sujet.
L'une des recommandations pertinentes de la résolution de l'assemblée est la création d'une commission interministérielle chargée du suivi de la présente résolution. Elle n'a jamais vu le jour. Joyeuses fêtes quand même !
Ahmed Ali Amir
Le programme de la célébration du 12 novembre :
l Vendredi 11 : - Yasin après la prière de vendredi dans toutes les mosquées
- Veillée culturelle après la prière du soir à la place de l'indépendance, film, chants, danses, poèmes, etc.
Samedi 12 : rassemblement au Palais du Peuple à 9h
- Hymne national, Coran
- Discours de L'Assemblée Nationale
- Discours du Comités Maore (Maore, Mwali, Ndzuani, Ngazidja)
- Chanson d'une école de Ntsaweni Mbude
Source: alwatwan
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