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Acte 1 : 1974, la France « rapte » Mayotte en organisant, île par île, le référendum sur l’indépendance des Comores alors que jusque-là, sous administration française, l’entité géographique, ethnique, culturelle, cultuelle de l’archipel était indiscutable.
Acte 2 : quelques années plus tard, le gouvernement Balladur impose aux ressortissants des îles voisines, l’obligation d’un visa pour entrer à Mayotte. Début de l’hécatombe : le bras de mer de 70 km séparant Anjouan de Mayotte devient un des plus grands cimetières marins. Des milliers de morts par naufrage dans l’indifférence générale.
Acte 3 : 2000, le gouvernement Jospin veut renforcer le statut français de Mayotte en créant et instituant la collectivité départementale avec un accompagnement financier considérable. Les opportunistes de la finance suivent le mouvement : entreprises du BTP, concessionnaires automobiles, grandes surfaces, banques, etc.
Parallèlement, une immigration métropolitaine voit le jour de manière exponentielle. Deux mondes cohabitent sans vraiment se mélanger :
– des zones résidentielles tout confort, à l’écart des villages indigènes, où l’on vit à l’européenne !
– des villages aux habitations souvent insalubres où l’on vit à l’africaine. Un « apartheid » de fait.
La répression des clandestins s’accentuent : gendarmerie, PAF, police nationale, radar en mer, hélicoptère. Les expulsés laissent derrière eux des enfants en bas âge qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Ces bandes d’enfants qui traînent dans les rues seront demain ces adolescents qui exprimeront la violence de leur désespoir.
Acte 4 : 2011, les Mahorais se prononcent pour la départementalisation de Mayotte, avec l’espoir fort d’une amélioration de leur niveau de vie. Ils vont vite déchanter : si le droit commun dans son aspect rigoureux se met en place assez rapidement (justice, sécurité routière, accès au foncier, éducation nationale, etc.), les aides sociales ne suivent pas. Dès lors, avec une augmentation du coût de la vie, la situation des familles ne cesse de se dégrader, engendrant frustration et colère.
On pourra aussi réfléchir sur le traitement de la crise par les autorités : envoi massif de forces de l’ordre suréquipées contre la population avec les dérapages que l’on connaît (un enfant a perdu un œil par balle, ce n’est pas rien !). Si ce n’est un total mépris pour la population mahoraise, ça y ressemble.source:lequotidien.re
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