Des organisations socioprofessionnelles et des mouvements de la société civile organisent «un sit-in pacifique» ce samedi, à la place de ...
Des organisations socioprofessionnelles et des mouvements de la société civile organisent «un sit-in pacifique» ce samedi, à la place de l’indépendance, à Moroni, pour protester de nouveau « contre la hausse du prix du carburant».
Cet énième rassemblement fait suite à «la rupture brutale» des négociations démarrées entre ces organisations et le gouvernement, en vue d’aboutir à des solutions sur la hausse, jusqu’à 8%, des prix des produits pétroliers, d’après Mohamed Mbechezi, chargé de communication à l’organisation patronale des Comores (Opaco).
Les parties prenantes s’étaient entendues de mettre en place «une structure mixte», pour évaluer le bien fondé de la décision prise par les autorités à fixer à 550fc le litre du gasoil, à 650fc le litre d’essence et à 350fc pour le pétrole lampant. Mais les réunions n’ont vraisemblablement rien donné.
«Les organisations prennent acte de ce manque de volonté de trouver une solution pérenne à une situation particulièrement grave ; les autorités n’ont pas respecté leur engagement», a dit Mohamed Mbechezi. Le gouvernement traîne les pieds, d’après lui, dans la nomination de la structure technique censée auditer la société comorienne des hydrocarbures, «faire des propositions de sortie de crise» et dire s’il y avait lieu de faire monter les prix du carburant.
L’ensemble des organisations professionnelles et la classe politique nationale avaient dénoncé cette hausse, demandant au gouvernement de revenir sur sa décision, mais les autorités avaient fait savoir de leur côté qu’elles n’avaient pas le choix, compte tenu des fluctuations mondiales.
«Nous manifestions notre volonté devant ce qui semble être une logique d’opacité dans la gestion de la SCH; il n’y a aucun argument pour augmenter les prix du carburant, ils doivent baisser ou rester à leur niveau initial selon nos études», dit encore le responsable de l’Opaco.
A.S.Kemba
Encadré
Ville morte lundi et mardi
Le syndicat Wusukani Wa Massiwa appelle à des journées « ville morte » lundi et mardi, suite à ce que ces responsables qualifient «d’échec», parlant des négociations entamées, il y a quelques jours, entre le gouvernement et les organisations socioprofessionnelles. D’après Fahardine Said, le secrétaire général de ce syndicat, les chauffeurs du transport en commun vont faire grève ces deux jours si, «les autorités ne bougent pas». Le syndicaliste a par ailleurs regretté « les arrestations musclées», procédées mercredi par la gendarmerie contre des chauffeurs. «Il s’agit d’une atteinte grave aux libertés publiques; on ne peut pas empêcher les gens de manifester, c’est un droit constitutionnel qu’on veut bafouer», a dénoncé, pour sa part, le leader de l’ANC et propriétaire de l’entreprise CBE, Mahamoud Ali Mohamed.
«Les négociations n’ont pas été rompues»
Le secrétaire général du gouvernement, Said Mohamed Ali Said a récusé les allégations des organisations socio professionnelles, selon lesquelles le gouvernement n’a pas de volonté pour trouver une solution à la crise actuelle de la hausse des prix du carburant.
«C’est nous qui avons décidé de réunir les organisations socioprofessionnelles pour discuter ; il n’y a aucune volonté de bloquer les choses, mais c’est un processus. Il y a des étapes à respecter», a réagi M. Ali Said, expliquant que les négociations se sont déroulées «dans une atmosphère cordiale».
Et lui d’ajouter : «les négociations n’ont pas été rompues, on devrait nommer une mission conjointe, les formalités ont été engagées, il ne reste que la signature de l’arrêté pour en nommer les membres. On ne doit pas précipiter les choses. Il ne s’agit pas de la gestion d’un quartier ni d’une association. On gère un Etat : il y a des procédures à respecter», a-t-il martelé.Albalad