Ce que beaucoup craignait est-il en train de se produire ? Une jeunesse dés½uvrée, dont une partie déscolarisée, va-t-elle, à coup de délits...
Ce que beaucoup craignait est-il en train de se produire ? Une jeunesse dés½uvrée, dont une partie déscolarisée, va-t-elle, à coup de délits, transformer Mayotte en une gigantesque cité des quartier nord de Marseille, avec une perspective d’avenir pour une personne active sur deux : le chômage. Des ébauches de solutions naissent pourtant. Encore faut-il une vraie volonté des politiques.
«Un couple agressé à la sortie du Bar Fly », « Agressions à Soulou » (cela devient un pléonasme pour cette plage), « Des voitures vandalisées gratuitement », « Car-jacking »… la presse locale se fait l’écho d’une délinquance qui envahit l’île. « Nous avons 5 à 6 plaintes par jour » déplore le capitaine de Police Chaharoumani Chamassy, « et cela ne fait que croitre ». Et si les petits cambriolages sont le faits de mineurs, « la plupart du temps connus de la Police », les gros braquages de Centres commerciaux ou de containers, ou comme celui de la boulangerie de Tsoundzou 1 le 8 août sont le fait d’adultes qui n’utilisent plus seulement le chombo, puisqu’à l’occasion ils étaient armés d’un fusil de chasse.
Les chiffres parlent d’eux mêmes : on comptait 219 atteintes aux biens en juin 2010, et 328 en juillet 2010. Elles se sont accrues pour atteindre 299 en juin 2011 et 346 en juillet. Et si 62 cambriolages étaient enregistrés en juillet 2010, ils sont passés à 84 en 2011 pour le même mois (chiffres Préfecture). Soit une augmentation de 35%. Selon Chaharoumani Chamassy, « 90% des jeunes cambrioleurs sont interpellés », et ce ne sont pas toujours des jeunes en situation irrégulière, au contraire. « Si les jeunes mahorais ont eu la chance de pouvoir étudier, les jeunes venant des autres îles s’accrochent davantage pour réussir ».
La réponse judiciaire va d’un simple rappel à la loi pour ces jeunes mineurs, au placement en famille d’accueil, où ces jeunes souvent incontrôlables, ne restent pas. Les professionnels qui travaillent avec l’enfance et la petite enfance remettent en cause l’évolution de l’éducation des enfants à Mayotte. Lors des débats qui avaient ponctué les journées porte ouvertes de l’association de réinsertion Tama, la démission des parents avait été évoquée, ainsi que le décalage entre la société traditionnelle et les images de société de consommation que véhicule la télévision, ou les valeurs occidentales transmise par l’école. Certains parlent d’un calque sur une société noire américaine si tentante. « Il y a encore quelques années, l’école coranique était là pour nous cadrer, parfois avec violence, mais elle apportait une certaine éducation » rapportait un intervenant qui déplore une grande désaffection actuelle, que d’autres imputent à la mise en place de la scolarisation des enfants dès 3 ans dans les écoles laïques à Mayotte, âge où l’école coranique remplaçait la maternelle.
« Un islam évolutif »
C’est pour se pencher sur ces questions que le président du Conseil général, Daniel Zaidani, vient de créer le Comité Jeunesse, éducation, citoyenneté et Spiritualité, qui pose les questions de l’évolution de l’éducation de la jeunesse en définissant les enjeux de l’intégration de la culture et de la spiritualité au sein de la république française. La place de l’islam est une question que l’on ne peut éluder, alors que pour certains mahorais, « les valeurs islamiques tolérantes défendues par les anciens se voient battues en brèche par l’arrivée sur l’île d’idées radicales » qui finissent par « remettre en cause le socle de la société mahoraise », alors que « les « bacocos » (personnes âgées) se sont toujours considérés comme de bons musulmans citoyens de la République ».
« Une association c’est bien ! » encourage Chaharoumani Chamassy, qui demande malgré tout du concret. Et notamment la création d’un Centre d’insertion à Mayotte, « qui permettrait de former les jeunes à un métier, plombier ou menuisier ». Les élus sont très attendus sur ce terrain, terrain du social et de l’enfance qui reçoit bien peu de crédits et d’attention à Mayotte. Car les jeunes délinquants qui savent opérer maintenant, seront les adultes braqueurs de demain.malango
«Un couple agressé à la sortie du Bar Fly », « Agressions à Soulou » (cela devient un pléonasme pour cette plage), « Des voitures vandalisées gratuitement », « Car-jacking »… la presse locale se fait l’écho d’une délinquance qui envahit l’île. « Nous avons 5 à 6 plaintes par jour » déplore le capitaine de Police Chaharoumani Chamassy, « et cela ne fait que croitre ». Et si les petits cambriolages sont le faits de mineurs, « la plupart du temps connus de la Police », les gros braquages de Centres commerciaux ou de containers, ou comme celui de la boulangerie de Tsoundzou 1 le 8 août sont le fait d’adultes qui n’utilisent plus seulement le chombo, puisqu’à l’occasion ils étaient armés d’un fusil de chasse.
Les chiffres parlent d’eux mêmes : on comptait 219 atteintes aux biens en juin 2010, et 328 en juillet 2010. Elles se sont accrues pour atteindre 299 en juin 2011 et 346 en juillet. Et si 62 cambriolages étaient enregistrés en juillet 2010, ils sont passés à 84 en 2011 pour le même mois (chiffres Préfecture). Soit une augmentation de 35%. Selon Chaharoumani Chamassy, « 90% des jeunes cambrioleurs sont interpellés », et ce ne sont pas toujours des jeunes en situation irrégulière, au contraire. « Si les jeunes mahorais ont eu la chance de pouvoir étudier, les jeunes venant des autres îles s’accrochent davantage pour réussir ».
La réponse judiciaire va d’un simple rappel à la loi pour ces jeunes mineurs, au placement en famille d’accueil, où ces jeunes souvent incontrôlables, ne restent pas. Les professionnels qui travaillent avec l’enfance et la petite enfance remettent en cause l’évolution de l’éducation des enfants à Mayotte. Lors des débats qui avaient ponctué les journées porte ouvertes de l’association de réinsertion Tama, la démission des parents avait été évoquée, ainsi que le décalage entre la société traditionnelle et les images de société de consommation que véhicule la télévision, ou les valeurs occidentales transmise par l’école. Certains parlent d’un calque sur une société noire américaine si tentante. « Il y a encore quelques années, l’école coranique était là pour nous cadrer, parfois avec violence, mais elle apportait une certaine éducation » rapportait un intervenant qui déplore une grande désaffection actuelle, que d’autres imputent à la mise en place de la scolarisation des enfants dès 3 ans dans les écoles laïques à Mayotte, âge où l’école coranique remplaçait la maternelle.
« Un islam évolutif »
C’est pour se pencher sur ces questions que le président du Conseil général, Daniel Zaidani, vient de créer le Comité Jeunesse, éducation, citoyenneté et Spiritualité, qui pose les questions de l’évolution de l’éducation de la jeunesse en définissant les enjeux de l’intégration de la culture et de la spiritualité au sein de la république française. La place de l’islam est une question que l’on ne peut éluder, alors que pour certains mahorais, « les valeurs islamiques tolérantes défendues par les anciens se voient battues en brèche par l’arrivée sur l’île d’idées radicales » qui finissent par « remettre en cause le socle de la société mahoraise », alors que « les « bacocos » (personnes âgées) se sont toujours considérés comme de bons musulmans citoyens de la République ».
« Une association c’est bien ! » encourage Chaharoumani Chamassy, qui demande malgré tout du concret. Et notamment la création d’un Centre d’insertion à Mayotte, « qui permettrait de former les jeunes à un métier, plombier ou menuisier ». Les élus sont très attendus sur ce terrain, terrain du social et de l’enfance qui reçoit bien peu de crédits et d’attention à Mayotte. Car les jeunes délinquants qui savent opérer maintenant, seront les adultes braqueurs de demain.malango
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