Nous publions ci-dessous l'intégralité du discours en français du Colonel Mohamed Bacar lors de la célébration de l'Ide à Daru Na...
Nous
publions ci-dessous l'intégralité du discours en français du Colonel
Mohamed Bacar lors de la célébration de l'Ide à Daru Nadjah, le jeudi 20
décembre dernier.
Nous rappelons que ceux qui ont voulu se conformer à la décision officielle du grand Mufti de célébrer l'Ide le vendredi ont été interdits d'entrer dans les mosquées par la FGA.
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Honorable assistance,
J'aurai aimé souhaiter à toute l'assistance, à tous les anjouanais et à tous les comoriens, une joyeuse fête, une bonne et heureuse fête de l'Ide El Kabir; mais je ne le pu et pour cause, je déteste le mensonge et ceux qui le professe. Ensuite j'ai pour principe de dire ce que je pense, quelque soit ce que cela peut m'en coûter.
La fête n'est ni belle ni heureuse. En fait il n'y a pas fête.
Nous pataugeons dans une crise profonde qui ne fait qu'enfoncer les touches les plus vulnérables de la société, sinon toute la population, jour après jour, dans le dénuement le plus total, en leur dépouillant de tout ce qui leur reste de dignité.
Comment alors dans de telles circonstances, parler de fête ? c'est plus un accomplissement d'un acte de foi, doublé d'une observation, un respect des us et coutumes qu'autre chose.
Je n'ignore pas que chacun de vous est avide d'information sur l'évolution de la situation, notamment sur les véritables causes de cette crise qui nuit à l'épanouissement et au bien être du comorien et le plonge dans l'insécurité sur tous les plans.
Vous comprendrez cependant que pour l'intérêt supérieur de la nation, je sois amené à communiquer très peu, entre autres, pour éviter l'escalade. Je sais, hélas, qu'il y a un inconvénient à cela; le peuple est sous informé ou ne dispose que de la version largement diffusée et soutenue par l'exécutif de l'Union, et cela le rend vulnérable aux ragots, intox et autres campagnes de mensonges.
Je vais donc rompre, de manière occasionnelle, avec mes habitudes, pour vous parler de l'actuelle crise.
Honorable assistance,
L'ambiance qui a régné autour de l'organisation du pèlerinage cette année 2007 m'a interpellé au plus profond de mon cœur, surtout la politisation au plus haut niveau de notre religion.
A cet instant précis mes premières pensées vont vers les compatriotes anjouanais victimes des aberrations du pouvoir de l'Union des Comores, des caprices de ses dirigeants et de l'orgueil de leur chef ayant franchi la limite du supportable, du pardonnable en interdisant leur départ aux lieux seins de l'Islam.
Mes pensées ensuite vont vers les familles attristées par la victimisation des leurs, surtout pour le manquement du sens profond de sentiment de devoir accompli pour le 5eme pilier de l'Islam.
Mes pensées, enfin, vont vers ceux de mes compatriotes Anjouanais qui ont pu échapper à la censure de l'équipe Sambi et qui ont pu fort heureusement atterrir sur les lieux seins de l'Islam.
Avec ceux là ainsi qu'avec leurs familles et proches, je partage leur soulagement, leur satisfaction, leur joie.
Tout laisse présager que leurs prières dans les lieux seins de l'Islam en faveur de la Paix et du développement de notre Ile, Anjouan, et de notre pays les Comores, seront exaucées.
Bon retour au pays de nos chers Hadj !
Honorable assistance,
Pour un Président d'un pays musulman, de surcroit revendiquant le statut de guide de la Religion pour avoir parcouru le pays, de village en village, de mosquée en mosquée, de madras en madras,
pour un Président musulman qui, le coran à la main, se déployait pour faire plier les derniers des comoriens supposés tergiverser pour la pratique de l'Islam,
pour ce Président musulman enfin, il est révoltant, il est révoltant voire même injuriant, de le voir interdire à ses propres disciples d'aller accomplir le 5eme pilier de l'Islam.
Je le dis à haute voix !
Monsieur Sambi a trahi la Religion Musulmane aux Comores, il a trahi ses propres fidèles religieux et surtout il vient de trahir une fois de plus l'article 9 de la Constitution de l'Union des Comores qui lui confère, en sa qualité de Président de l'Union des Comores, l'exclusivité de la défense de la Religion dans notre pays.
Dès son accession à la magistrature suprême, notre Président s'est livré à saper les Constitutions de l'Union et des Iles, les Lois de la République, les Lois des Iles Autonomes avec mépris sans appel.
Monsieur Sambi a interrompu le fonctionnement régulier des Institutions, initiant un putsch sans précédent au sein de la Cour Constitutionnelle pour installer un Président acquis à sa cause, a procédé à la nomination d'un Gouvernement anjouanais anticonstitutionnel sans succès en mai 2007, suivi d'une tentative ratée d'occupation de l'Administration de l'Ile Autonome d'Anjouan.
Monsieur Sambi a poursuivi avec des initiatives d'émeutes désavouées par les Anjouanais à l'aéroport de Ouani, pour atterrir sur une démarche sans succès de boycott de la tenue de l'élection de la présidence de l'Ile Autonome d' Anjouan dans les délais constitutionnels.
A quand Monsieur Sambi tirera-t-il les conséquences de ses malencontreuses et improductives improvisations !
Honorable assistance,
Monsieur Sambi ! Contraint par les lois fondamentales de l'Union et des Iles, sonné par le droit, désarçonné par la réalité politique du pays, paniqué par l'incompréhension des comoriens à ses entreprises, menacé par l'isolement des comoriens voire même de ses inconditionnels d'hier,
l'Oustadhe- Président perd le sang froid, se trompe de cap et s'engouffre sur la piste la plus impitoyable, celle de sanctionner la Religion musulmane dont il a la charge, constitutionnellement et moralement, de défendre, de promouvoir.
Monsieur Sambi, les Anjouanais vous disent, ça suffit ! Ça suffit !
Honorable assistance,
Je vais devoir m'adresser à mes frères d'armes, ceux de l'Armée Nationale de Développement.
Par deux fois en 1997 et 2007 l'AND a cédé aux bons vouloirs des Présidents de la République et à leur entêtement à conserver le pouvoir coûte que coûte ; vous avez occasionné, par ces deux fois, l'écoulement de sang de nos compatriotes dont vous avez la mission de protéger.
Mes frères d'armes ! Encore une fois et pour les mêmes causes, l'Oustadhe Président se vente d'avoir pu développer les capacités de nuisance de l'AND, ses capacités à détruire, sa performance à tuer ses propres concitoyens.
Il fait ainsi perdre la crédibilité de l'AND et sa vocation d'Armée de développement en la faisant passer en Armée de démobilisation, de destruction.
Mes frères d'armes !
L'arme qui détruit, l'arme qui tue n'est nécessairement pas l'arme la plus sophistiquée, la plus performante.
Une armée qui remporte une victoire n'est nécessairement pas l'armée la plus gonflée en ressources humaines.
L'arme la plus sophistiquée c'est le cœur, la munition la plus performante c'est la détermination, l'élément tranchant pour la victoire n'est autre que l'engagement conséquent à l'internationalisation du pourquoi se consentir en sacrifice pour finalement pouvoir être martyre et non le contraire.
Mes frères d'armes !
Nous avons le devoir de protéger nos frontières, beaucoup plus que combattre lâchement nos compatriotes. Réfléchissez plus d'une fois.
Honorable assistance,
C'est le tour de m'adresser à la vaillante FGA.
A mes compagnons de la FGA, je vous dois beaucoup de considération pour votre dévouement et votre sens aigu de la terminologie « Patrie ».
Vous avez toujours gagné parce que vous défendez la juste cause.
Encore ! Encore ! Avec votre courage, la victoire est devant vous, elle est à portée de vos mains.
Pour ce qui me concerne, je m'engage à vous accompagner sans faille jusqu'à faire triompher les justes revendications des admirables Anjouanaises et Anjouanais.
Aux Anjouanaises et Anjouanais !
Je salue votre patience, votre sens de respect de l'autre, votre tolérance.
D'ultimatum en ultimatum, de menaces en menaces, vous avez su surmonter la peur, vous avez su surmonter le doute.
Je saisis l'occasion, en ce jour béni de l'Islam, pour exprimer ma reconnaissance au soutien que vous avez continuellement consenti à mon endroit soutien sans lequel rien n'aurait été possible. Je vous en remercie infiniment.
Je m'en réjouis de votre comportement mature à l'opposé de l'amateurisme de ceux d'en face, de votre finesse et de votre
Sérénité face à l'intox, de votre vigilance face à la désinformation, à la manipulation.
Enfin, je m'incline et je me conforte de votre confiance que je récompense en consentant tous sacrifices, de ma part, pour votre triomphe.
Je voudrais rappeler, en 1974, lors du Référendum Constitutionnel, Mayotte a choisi restée française ;
en 1994, Mohéli a eu la tentation de se soustraire de la République.
Les Anjouanais, ayant compris les difficultés de fonctionnement inhérentes aux structures comoriennes et à la centralisation à outrance dans l'exercice du pouvoir, ils ont évalué la gravité du problème et ont tenté d'agir avant l'échéance fatale.
Ainsi en 1997, en décidant se lancer sur la voie de la refonte des Institutions pour mieux les adapter aux aspirations légitimes de chacune de nos Iles, les Anjouanais ont tracé leur voie, celle d'une politique d'autonomie large et variée.
Il est clair, les Anjouanais avaient mesuré avec lucidité la dureté du parcours qui ne pourrait ne pas être parsemé d'embûches, mais avec une garantie de succès.
Les Anjouanais comprennent l'amertume et la colère de ceux qui ont toujours rêvé être au-dessus des autres, les orienter, les diriger, les assister, ceux là, ils sont partout dans nos Iles.
D'un Etat comorien à l'Union des Comores en passant par la République Fédérale Islamique et la République Islamique, la situation politique aux Comores n'a guère évolué.
De coup d'Etat en coup d'Etat, d'embargo en Embargo, de Débarquement sanglant en Débarquement, les Anjouanais sont demeurés imperturbables dans leur démarche ;
Compatriotes Anjouanais, toute mon admiration pour votre ténacité, il est à noter que la rose est toujours truffée d'épines.
Honorable assistance !
Les Anjouanais ont accédé à l'ultime concession, celle des Comores, une Nation. A ce niveau le débat est clos.
Pour ce qui est de l'orientation des Institutions, la discussion durera aussi longtemps que les contradictions persisteront car c'est ça aussi le principe de respect de la pensée de l'autre.
Interdire aux Anjouanais d'entreprendre en instruisant le gel des activités de leurs Opérateurs Economiques,
imposer la régression de l'élan de Développement de l'Ile Autonome d'Anjouan en dictant des mesures restrictives de liberté et d'action contre leurs dirigeants politiques,
exécuter contre les Anjouanais des embargos économique et social en suspendant tout ravitaillement en vivres et en médicaments,
de telles mesures humiliantes et inhumaines pour certaines, honteuses pour d'autres, ne peuvent qu'interpeller les Anjouanais s'interrogeant si ceux qui les traitent de la sorte relèvent d'une même Nation.
Instrumentaliser des déportations de population d'Anjouan vers les autres Iles, et autres manipulations préméditées,
désinformer l'opinion en interdisant les médias de communiquer et les journalistes de conduire leurs investigations,
de telles dérives ne peuvent aucunement fléchir les ambitions des Anjouanais à la conquête d'une équité inter-Iles.
Honorable Assistance !
Comment l'Union Africaine a-t-elle accédé à accompagner ces attitudes rétrogrades pour une population qui n'aspire qu'à sa liberté de penser, à sa liberté d'entreprendre.
Les Anjouanais comprennent mal, très mal qu'à des êtres humains on oppose des ultimatums pour la mort. Quelle agressivité ? Quel mépris pour l'humanisme ?
Malheureusement pour notre cher Continent l'Afrique, les conflits postindépendance persistent encore.
Des Pays nécessitent et encore ! Un arbitrage à travers les déploiements de contingents d'Hommes en uniforme pour s'attaquer aux guerres civiles et au terrorisme sanglant.
Le Darfour, la Somalie, l'Erythrée peuvent être des cas pertinents comme tant d'autres.
Les déploiements des contingents d'Hommes en uniforme ne peuvent être opposables au cas des Comores.
Les Comores ont certes besoin de contingents mais d'Hommes et de femmes en robe noire avec la mission de faire prévaloir le droit à tous : Union, Iles.
Hélas ! De la quarantaine à la soixantaine de jours de délais fatidiques annoncés pour la « casse » de toute une Ile, les Anjouanais n'ont ni tergiversé, ni cédé.
Les Anjouanais assument et assumeront les supposés dégâts, dès lors qu'ils ne fautent pas, des supposés dégâts au travers desquels pourtant se distingue toute une population déterminée et avertie pour une politique conduisant à un essor de Développement durable inévitablement.
Honorable Assistance,
Il est tant au Bureau de Liaison de l'Union Africaine de renoncer à leur acharnement à l'encontre des Anjouanais et cesser d'instruire la débâcle de l'économie Anjouanaise, la famine et la pauvreté pour croire une seule fois faire soumettre les Anjouanais à des situations de non-droit créées par les autorités de l'Union des Comores.
A nos diplomates du Bureau de Liaison de l'Union Africaine à Moroni et à leur Conseiller en Communication, je leur demande l'observation stricte du droit de réserve recommandable de par leur Statut, s'en passer de l'ingérence manifeste des affaires intérieures du Pays, s'éviter toute attitude de Partie prise.
Ce comportement ne peut nullement être compatible avec la moralité des éminentes personnalités qui dirigent notre Organisation Continentale.
D'ailleurs, à travers les rencontres à Pretoria et au Cap en Afrique du Sud du comité ministériel des Pays de la Région, la délégation de mon exécutif a su imposer un rapport de force en mettant à nu les racontars des Autorités de l'Union des Comores, un rapport de force ayant pu faire départager les erreurs commises de par et d'autre autour de l'Organisation du scrutin du 10 juin 2007.
Le comité ministériel a pris acte de la série d'amalgames organisés, les insuffisances et les arrangements constitutionnels ayant débouché carrément à un dysfonctionnement généralisé des Institutions de la République.
Désormais, il est donc établi que vous capitalisez une principale revendication, celle du constat des carences de notre Constitution dictant ainsi l'imminence de sa révision.
Que la Communauté Internationale, l'Union Africaine et plus particulièrement les Pays de la Région, trouvent ici l'expression de reconnaissance et de remerciements de tous les Anjouanais.
A l'Afrique du Sud, Pays Coordonnateur des Pays de la Région sur les efforts aux Comores, notre sentiment de gratitude.
A la Classe politique Grand comorienne et Mohélienne, ainsi qu'à mes sœurs et frères de la Grande Comores et Mohéli, merci de leur soutien pour le dialogue contre la violence.
Jeudi 20 décembre fête de l'Ide El-Kabîr à Anjouan et Mayotte, demain vendredi 21 décembre 2007 fête de l'Ide El-Kabîr à Ngazidja et Moili, l'occasion m'est offerte pour souhaiter bonne fête à tous les comoriens.
Ainsi, la formule constitutionnelle préconisée par vous les anjouanais, un « Etat- plusieurs systèmes », est bien engagé.
Honorable assistance,
Je pense qu'il y a une nécessité de mener de profondes réflexions sur le devenir du pays, notre pays. Pour cela, il faut regarder le passé et le présent avec un regard qui ne soit biaisé par le prisme de quelques intérêts mesquins. Tant que nous seront incapable de proposer une lecture objective et sans à priori, ni parti pris, des Comores d'hier et d'aujourd'hui, nous ne pouvons que répéter indéfiniment les mêmes erreurs, à savoir, construire notre futur et celui de nos enfants, sur du sable mouvant. Nous n'avons ni individuellement ni collectivement le droit moral de nous permettre des décisions qui compromettent l'avenir de jeunes générations.
Curieusement, les démarches des uns et des autres, pour une réflexion sur les Comores de demain, buttent sur les revendications identitaires et politiques d'Anjouan.
Nombres de politiciens et d'intellectuels comoriens réduisent la lutte des anjouanais pour un minimum de considération et de dignité, à une simple instrumentalisation d'Anjouan par la France, au gré d'intérêts géopolitiques ou géostratégiques. Ils vont même jusqu'à avancer que la France financerait secrètement les réalisations, notamment d'infrastructures, qui se font à Anjouan.
Laissez – moi dire aux défenseurs de cette thèse, que le jour où la France décidera d'agir à Anjouan dans le sens des intérêts des anjouanais elle n'aura nullement besoin de le faire à couvert, car et la loi française et la loi comorienne le permettent.
Sans vouloir jouer à ce jeu stérile qui consiste à se renvoyer la balle, je pense sincèrement qu'il y a indubitablement, une instrumentalisation d'Anjouan, mais elle se fait par et pour les autorités de l'Union. Pour Sambi et les siens pourvu que la crise s'enlise et perdure, car le statu quo justifierait un refus d'organiser de quelconques élections et donc une confiscation sans fin du pouvoir.
Sachez que Anjouan est prête à s'acquitter de tous ses devoirs envers la Nation Comorienne, mais elle est et demeurera déterminée à exiger le respect de chacun de ses droits en tant que partie intégrante de cette Nation.
Je me tourne vers les Anjouanais, les Grands Comoriens et les Mohéliens pour leur dire que la guerre engendre et exacerbe la haine. Elle n'a jamais été une bonne réponse aux problèmes et aux interrogations d'un peuple ;
L'ayatollah Sambi ne veut ni consensus, ni dialogue. Il ne veut que la guerre et ses cortèges de malheur : le sang, la haine, le chaos et la désolation.
Chacun est libre de penser ce qu'il veut, mais moi, cette genèse me fait penser à la chronique d'une mort annoncée.
Chers compatriotes,
Sambi est dans l'arène entrain de toréer, aux frais du peuple. Notre patrie est le taureau. L'intelligentsia comorienne est entrain de l'encourager par des chants guerriers. Il est à présent chauffé à bloc. Porté par cette liesse populaire, il se prépare à porter la dernière estocade à la bête. La passivité de ceux qui ont conscience de ce qui se passe, risque fort bien d'être fatale à la Nation. Après on pourra toujours dire c'est Bacar, comme d'habitude, mais il sera trop tard.
Levons-nous et disons NON à l'Iranisation des Comores.
NON à l'extrémisme de quelque bord que ce soit. NON aux dérives totalitaires. NON à la mise à mort de notre mère patrie.
Disons OUI à l'ouverture et au respect de l'autre, OUI à la différence, au dialogue et au compromis. OUI à la paix. OUI à la Nation Comorienne réconciliée, décomplexée et qui ne soit une menace ni pour elle ni pour ses voisins. Une Nation plus sûre, plus responsable, capable de relever les vrais défis qui vaillent, tels que la lutte contre la pauvreté, le développement, la restauration de la justice, ( ce mot qui ne signifie plus rien pour beaucoup d'entre nous), l'amélioration des performances des services sociaux dont l'Education et la Santé etc... En somme l'instauration d'un véritable Etat de droit qui garantit à chaque citoyen les mêmes droits et les mêmes devoirs. Un Etat où il fait bon vivre et dont les représentants ne le couvrent pas de ridicule. Un Etat qui respecte ses engagements nationaux et internationaux, et où on ne vote pas les lois pour mieux les violer.
Avec ou sans moi, avec ou sans Sambi, les Comores doivent vivre. Il est temps que les Comoriens intègrent enfin cette réalité dans leur démarche et acceptent de s'asseoir autour d'une table, pour discuter de ce qu'ils veulent mettre ou ne pas mettre dans les Comores de demain.
Honorable assistance,
Je vais devoir clore mon propos ; mon message à Monsieur Sambi et à son entourage :
Depuis le déclenchement de cette crise, vous vous êtes adressés à la Cour Constitutionnelle, à l'Union Africiaine, à vos alliés exclusifs pour enfin fouler la Cour de l'Armée Nationale, de Développement à la recherche d'une solution sans beaucoup de succès.
De temps à autre on invoque que vous auriez sollicité les services d'Hommes de fortune quelque part en Afrique voire même à l'intérieur du pays, du mercenariat intra-Pays, du terrorisme fortement condamnable.
Mon Gouvernement et moi-même ne saurons garder les mains croisées.
Avec votre volonté, vous les Anjouanais, j'ai décidé en découdre.
Monsieur Sambi, il ne vous reste que deux adresses exclusives pour espérer une sortie fiable :
1. Anjouan, pour venir vous excuser sur la terre de vos Ancêtres devant vos Ainés, devant vos Cheikhs. C'est aussi une mérite pour ceux qui se considèrent être des grands hommes.
2. La Conférence Intra-Comorienne souveraine proposée par vos sœurs et frères comoriens pour débattre de tous les sujets et sur l'ensemble des Iles.
Vive l'Union des Comores dans sa diversité,
Vive Anjouan dans sa combativité politique,
Bonne fête de l'Ide El-Kabîr,
Je vous remercie de votre longue patience et de votre aimable attention.
Nous rappelons que ceux qui ont voulu se conformer à la décision officielle du grand Mufti de célébrer l'Ide le vendredi ont été interdits d'entrer dans les mosquées par la FGA.
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Honorable assistance,
J'aurai aimé souhaiter à toute l'assistance, à tous les anjouanais et à tous les comoriens, une joyeuse fête, une bonne et heureuse fête de l'Ide El Kabir; mais je ne le pu et pour cause, je déteste le mensonge et ceux qui le professe. Ensuite j'ai pour principe de dire ce que je pense, quelque soit ce que cela peut m'en coûter.
La fête n'est ni belle ni heureuse. En fait il n'y a pas fête.
Nous pataugeons dans une crise profonde qui ne fait qu'enfoncer les touches les plus vulnérables de la société, sinon toute la population, jour après jour, dans le dénuement le plus total, en leur dépouillant de tout ce qui leur reste de dignité.
Comment alors dans de telles circonstances, parler de fête ? c'est plus un accomplissement d'un acte de foi, doublé d'une observation, un respect des us et coutumes qu'autre chose.
Je n'ignore pas que chacun de vous est avide d'information sur l'évolution de la situation, notamment sur les véritables causes de cette crise qui nuit à l'épanouissement et au bien être du comorien et le plonge dans l'insécurité sur tous les plans.
Vous comprendrez cependant que pour l'intérêt supérieur de la nation, je sois amené à communiquer très peu, entre autres, pour éviter l'escalade. Je sais, hélas, qu'il y a un inconvénient à cela; le peuple est sous informé ou ne dispose que de la version largement diffusée et soutenue par l'exécutif de l'Union, et cela le rend vulnérable aux ragots, intox et autres campagnes de mensonges.
Je vais donc rompre, de manière occasionnelle, avec mes habitudes, pour vous parler de l'actuelle crise.
Honorable assistance,
L'ambiance qui a régné autour de l'organisation du pèlerinage cette année 2007 m'a interpellé au plus profond de mon cœur, surtout la politisation au plus haut niveau de notre religion.
A cet instant précis mes premières pensées vont vers les compatriotes anjouanais victimes des aberrations du pouvoir de l'Union des Comores, des caprices de ses dirigeants et de l'orgueil de leur chef ayant franchi la limite du supportable, du pardonnable en interdisant leur départ aux lieux seins de l'Islam.
Mes pensées ensuite vont vers les familles attristées par la victimisation des leurs, surtout pour le manquement du sens profond de sentiment de devoir accompli pour le 5eme pilier de l'Islam.
Mes pensées, enfin, vont vers ceux de mes compatriotes Anjouanais qui ont pu échapper à la censure de l'équipe Sambi et qui ont pu fort heureusement atterrir sur les lieux seins de l'Islam.
Avec ceux là ainsi qu'avec leurs familles et proches, je partage leur soulagement, leur satisfaction, leur joie.
Tout laisse présager que leurs prières dans les lieux seins de l'Islam en faveur de la Paix et du développement de notre Ile, Anjouan, et de notre pays les Comores, seront exaucées.
Bon retour au pays de nos chers Hadj !
Honorable assistance,
Pour un Président d'un pays musulman, de surcroit revendiquant le statut de guide de la Religion pour avoir parcouru le pays, de village en village, de mosquée en mosquée, de madras en madras,
pour un Président musulman qui, le coran à la main, se déployait pour faire plier les derniers des comoriens supposés tergiverser pour la pratique de l'Islam,
pour ce Président musulman enfin, il est révoltant, il est révoltant voire même injuriant, de le voir interdire à ses propres disciples d'aller accomplir le 5eme pilier de l'Islam.
Je le dis à haute voix !
Monsieur Sambi a trahi la Religion Musulmane aux Comores, il a trahi ses propres fidèles religieux et surtout il vient de trahir une fois de plus l'article 9 de la Constitution de l'Union des Comores qui lui confère, en sa qualité de Président de l'Union des Comores, l'exclusivité de la défense de la Religion dans notre pays.
Dès son accession à la magistrature suprême, notre Président s'est livré à saper les Constitutions de l'Union et des Iles, les Lois de la République, les Lois des Iles Autonomes avec mépris sans appel.
Monsieur Sambi a interrompu le fonctionnement régulier des Institutions, initiant un putsch sans précédent au sein de la Cour Constitutionnelle pour installer un Président acquis à sa cause, a procédé à la nomination d'un Gouvernement anjouanais anticonstitutionnel sans succès en mai 2007, suivi d'une tentative ratée d'occupation de l'Administration de l'Ile Autonome d'Anjouan.
Monsieur Sambi a poursuivi avec des initiatives d'émeutes désavouées par les Anjouanais à l'aéroport de Ouani, pour atterrir sur une démarche sans succès de boycott de la tenue de l'élection de la présidence de l'Ile Autonome d' Anjouan dans les délais constitutionnels.
A quand Monsieur Sambi tirera-t-il les conséquences de ses malencontreuses et improductives improvisations !
Honorable assistance,
Monsieur Sambi ! Contraint par les lois fondamentales de l'Union et des Iles, sonné par le droit, désarçonné par la réalité politique du pays, paniqué par l'incompréhension des comoriens à ses entreprises, menacé par l'isolement des comoriens voire même de ses inconditionnels d'hier,
l'Oustadhe- Président perd le sang froid, se trompe de cap et s'engouffre sur la piste la plus impitoyable, celle de sanctionner la Religion musulmane dont il a la charge, constitutionnellement et moralement, de défendre, de promouvoir.
Monsieur Sambi, les Anjouanais vous disent, ça suffit ! Ça suffit !
Honorable assistance,
Je vais devoir m'adresser à mes frères d'armes, ceux de l'Armée Nationale de Développement.
Par deux fois en 1997 et 2007 l'AND a cédé aux bons vouloirs des Présidents de la République et à leur entêtement à conserver le pouvoir coûte que coûte ; vous avez occasionné, par ces deux fois, l'écoulement de sang de nos compatriotes dont vous avez la mission de protéger.
Mes frères d'armes ! Encore une fois et pour les mêmes causes, l'Oustadhe Président se vente d'avoir pu développer les capacités de nuisance de l'AND, ses capacités à détruire, sa performance à tuer ses propres concitoyens.
Il fait ainsi perdre la crédibilité de l'AND et sa vocation d'Armée de développement en la faisant passer en Armée de démobilisation, de destruction.
Mes frères d'armes !
L'arme qui détruit, l'arme qui tue n'est nécessairement pas l'arme la plus sophistiquée, la plus performante.
Une armée qui remporte une victoire n'est nécessairement pas l'armée la plus gonflée en ressources humaines.
L'arme la plus sophistiquée c'est le cœur, la munition la plus performante c'est la détermination, l'élément tranchant pour la victoire n'est autre que l'engagement conséquent à l'internationalisation du pourquoi se consentir en sacrifice pour finalement pouvoir être martyre et non le contraire.
Mes frères d'armes !
Nous avons le devoir de protéger nos frontières, beaucoup plus que combattre lâchement nos compatriotes. Réfléchissez plus d'une fois.
Honorable assistance,
C'est le tour de m'adresser à la vaillante FGA.
A mes compagnons de la FGA, je vous dois beaucoup de considération pour votre dévouement et votre sens aigu de la terminologie « Patrie ».
Vous avez toujours gagné parce que vous défendez la juste cause.
Encore ! Encore ! Avec votre courage, la victoire est devant vous, elle est à portée de vos mains.
Pour ce qui me concerne, je m'engage à vous accompagner sans faille jusqu'à faire triompher les justes revendications des admirables Anjouanaises et Anjouanais.
Aux Anjouanaises et Anjouanais !
Je salue votre patience, votre sens de respect de l'autre, votre tolérance.
D'ultimatum en ultimatum, de menaces en menaces, vous avez su surmonter la peur, vous avez su surmonter le doute.
Je saisis l'occasion, en ce jour béni de l'Islam, pour exprimer ma reconnaissance au soutien que vous avez continuellement consenti à mon endroit soutien sans lequel rien n'aurait été possible. Je vous en remercie infiniment.
Je m'en réjouis de votre comportement mature à l'opposé de l'amateurisme de ceux d'en face, de votre finesse et de votre
Sérénité face à l'intox, de votre vigilance face à la désinformation, à la manipulation.
Enfin, je m'incline et je me conforte de votre confiance que je récompense en consentant tous sacrifices, de ma part, pour votre triomphe.
Je voudrais rappeler, en 1974, lors du Référendum Constitutionnel, Mayotte a choisi restée française ;
en 1994, Mohéli a eu la tentation de se soustraire de la République.
Les Anjouanais, ayant compris les difficultés de fonctionnement inhérentes aux structures comoriennes et à la centralisation à outrance dans l'exercice du pouvoir, ils ont évalué la gravité du problème et ont tenté d'agir avant l'échéance fatale.
Ainsi en 1997, en décidant se lancer sur la voie de la refonte des Institutions pour mieux les adapter aux aspirations légitimes de chacune de nos Iles, les Anjouanais ont tracé leur voie, celle d'une politique d'autonomie large et variée.
Il est clair, les Anjouanais avaient mesuré avec lucidité la dureté du parcours qui ne pourrait ne pas être parsemé d'embûches, mais avec une garantie de succès.
Les Anjouanais comprennent l'amertume et la colère de ceux qui ont toujours rêvé être au-dessus des autres, les orienter, les diriger, les assister, ceux là, ils sont partout dans nos Iles.
D'un Etat comorien à l'Union des Comores en passant par la République Fédérale Islamique et la République Islamique, la situation politique aux Comores n'a guère évolué.
De coup d'Etat en coup d'Etat, d'embargo en Embargo, de Débarquement sanglant en Débarquement, les Anjouanais sont demeurés imperturbables dans leur démarche ;
Compatriotes Anjouanais, toute mon admiration pour votre ténacité, il est à noter que la rose est toujours truffée d'épines.
Honorable assistance !
Les Anjouanais ont accédé à l'ultime concession, celle des Comores, une Nation. A ce niveau le débat est clos.
Pour ce qui est de l'orientation des Institutions, la discussion durera aussi longtemps que les contradictions persisteront car c'est ça aussi le principe de respect de la pensée de l'autre.
Interdire aux Anjouanais d'entreprendre en instruisant le gel des activités de leurs Opérateurs Economiques,
imposer la régression de l'élan de Développement de l'Ile Autonome d'Anjouan en dictant des mesures restrictives de liberté et d'action contre leurs dirigeants politiques,
exécuter contre les Anjouanais des embargos économique et social en suspendant tout ravitaillement en vivres et en médicaments,
de telles mesures humiliantes et inhumaines pour certaines, honteuses pour d'autres, ne peuvent qu'interpeller les Anjouanais s'interrogeant si ceux qui les traitent de la sorte relèvent d'une même Nation.
Instrumentaliser des déportations de population d'Anjouan vers les autres Iles, et autres manipulations préméditées,
désinformer l'opinion en interdisant les médias de communiquer et les journalistes de conduire leurs investigations,
de telles dérives ne peuvent aucunement fléchir les ambitions des Anjouanais à la conquête d'une équité inter-Iles.
Honorable Assistance !
Comment l'Union Africaine a-t-elle accédé à accompagner ces attitudes rétrogrades pour une population qui n'aspire qu'à sa liberté de penser, à sa liberté d'entreprendre.
Les Anjouanais comprennent mal, très mal qu'à des êtres humains on oppose des ultimatums pour la mort. Quelle agressivité ? Quel mépris pour l'humanisme ?
Malheureusement pour notre cher Continent l'Afrique, les conflits postindépendance persistent encore.
Des Pays nécessitent et encore ! Un arbitrage à travers les déploiements de contingents d'Hommes en uniforme pour s'attaquer aux guerres civiles et au terrorisme sanglant.
Le Darfour, la Somalie, l'Erythrée peuvent être des cas pertinents comme tant d'autres.
Les déploiements des contingents d'Hommes en uniforme ne peuvent être opposables au cas des Comores.
Les Comores ont certes besoin de contingents mais d'Hommes et de femmes en robe noire avec la mission de faire prévaloir le droit à tous : Union, Iles.
Hélas ! De la quarantaine à la soixantaine de jours de délais fatidiques annoncés pour la « casse » de toute une Ile, les Anjouanais n'ont ni tergiversé, ni cédé.
Les Anjouanais assument et assumeront les supposés dégâts, dès lors qu'ils ne fautent pas, des supposés dégâts au travers desquels pourtant se distingue toute une population déterminée et avertie pour une politique conduisant à un essor de Développement durable inévitablement.
Honorable Assistance,
Il est tant au Bureau de Liaison de l'Union Africaine de renoncer à leur acharnement à l'encontre des Anjouanais et cesser d'instruire la débâcle de l'économie Anjouanaise, la famine et la pauvreté pour croire une seule fois faire soumettre les Anjouanais à des situations de non-droit créées par les autorités de l'Union des Comores.
A nos diplomates du Bureau de Liaison de l'Union Africaine à Moroni et à leur Conseiller en Communication, je leur demande l'observation stricte du droit de réserve recommandable de par leur Statut, s'en passer de l'ingérence manifeste des affaires intérieures du Pays, s'éviter toute attitude de Partie prise.
Ce comportement ne peut nullement être compatible avec la moralité des éminentes personnalités qui dirigent notre Organisation Continentale.
D'ailleurs, à travers les rencontres à Pretoria et au Cap en Afrique du Sud du comité ministériel des Pays de la Région, la délégation de mon exécutif a su imposer un rapport de force en mettant à nu les racontars des Autorités de l'Union des Comores, un rapport de force ayant pu faire départager les erreurs commises de par et d'autre autour de l'Organisation du scrutin du 10 juin 2007.
Le comité ministériel a pris acte de la série d'amalgames organisés, les insuffisances et les arrangements constitutionnels ayant débouché carrément à un dysfonctionnement généralisé des Institutions de la République.
Désormais, il est donc établi que vous capitalisez une principale revendication, celle du constat des carences de notre Constitution dictant ainsi l'imminence de sa révision.
Que la Communauté Internationale, l'Union Africaine et plus particulièrement les Pays de la Région, trouvent ici l'expression de reconnaissance et de remerciements de tous les Anjouanais.
A l'Afrique du Sud, Pays Coordonnateur des Pays de la Région sur les efforts aux Comores, notre sentiment de gratitude.
A la Classe politique Grand comorienne et Mohélienne, ainsi qu'à mes sœurs et frères de la Grande Comores et Mohéli, merci de leur soutien pour le dialogue contre la violence.
Jeudi 20 décembre fête de l'Ide El-Kabîr à Anjouan et Mayotte, demain vendredi 21 décembre 2007 fête de l'Ide El-Kabîr à Ngazidja et Moili, l'occasion m'est offerte pour souhaiter bonne fête à tous les comoriens.
Ainsi, la formule constitutionnelle préconisée par vous les anjouanais, un « Etat- plusieurs systèmes », est bien engagé.
Honorable assistance,
Je pense qu'il y a une nécessité de mener de profondes réflexions sur le devenir du pays, notre pays. Pour cela, il faut regarder le passé et le présent avec un regard qui ne soit biaisé par le prisme de quelques intérêts mesquins. Tant que nous seront incapable de proposer une lecture objective et sans à priori, ni parti pris, des Comores d'hier et d'aujourd'hui, nous ne pouvons que répéter indéfiniment les mêmes erreurs, à savoir, construire notre futur et celui de nos enfants, sur du sable mouvant. Nous n'avons ni individuellement ni collectivement le droit moral de nous permettre des décisions qui compromettent l'avenir de jeunes générations.
Curieusement, les démarches des uns et des autres, pour une réflexion sur les Comores de demain, buttent sur les revendications identitaires et politiques d'Anjouan.
Nombres de politiciens et d'intellectuels comoriens réduisent la lutte des anjouanais pour un minimum de considération et de dignité, à une simple instrumentalisation d'Anjouan par la France, au gré d'intérêts géopolitiques ou géostratégiques. Ils vont même jusqu'à avancer que la France financerait secrètement les réalisations, notamment d'infrastructures, qui se font à Anjouan.
Laissez – moi dire aux défenseurs de cette thèse, que le jour où la France décidera d'agir à Anjouan dans le sens des intérêts des anjouanais elle n'aura nullement besoin de le faire à couvert, car et la loi française et la loi comorienne le permettent.
Sans vouloir jouer à ce jeu stérile qui consiste à se renvoyer la balle, je pense sincèrement qu'il y a indubitablement, une instrumentalisation d'Anjouan, mais elle se fait par et pour les autorités de l'Union. Pour Sambi et les siens pourvu que la crise s'enlise et perdure, car le statu quo justifierait un refus d'organiser de quelconques élections et donc une confiscation sans fin du pouvoir.
Sachez que Anjouan est prête à s'acquitter de tous ses devoirs envers la Nation Comorienne, mais elle est et demeurera déterminée à exiger le respect de chacun de ses droits en tant que partie intégrante de cette Nation.
Je me tourne vers les Anjouanais, les Grands Comoriens et les Mohéliens pour leur dire que la guerre engendre et exacerbe la haine. Elle n'a jamais été une bonne réponse aux problèmes et aux interrogations d'un peuple ;
L'ayatollah Sambi ne veut ni consensus, ni dialogue. Il ne veut que la guerre et ses cortèges de malheur : le sang, la haine, le chaos et la désolation.
Chacun est libre de penser ce qu'il veut, mais moi, cette genèse me fait penser à la chronique d'une mort annoncée.
Chers compatriotes,
Sambi est dans l'arène entrain de toréer, aux frais du peuple. Notre patrie est le taureau. L'intelligentsia comorienne est entrain de l'encourager par des chants guerriers. Il est à présent chauffé à bloc. Porté par cette liesse populaire, il se prépare à porter la dernière estocade à la bête. La passivité de ceux qui ont conscience de ce qui se passe, risque fort bien d'être fatale à la Nation. Après on pourra toujours dire c'est Bacar, comme d'habitude, mais il sera trop tard.
Levons-nous et disons NON à l'Iranisation des Comores.
NON à l'extrémisme de quelque bord que ce soit. NON aux dérives totalitaires. NON à la mise à mort de notre mère patrie.
Disons OUI à l'ouverture et au respect de l'autre, OUI à la différence, au dialogue et au compromis. OUI à la paix. OUI à la Nation Comorienne réconciliée, décomplexée et qui ne soit une menace ni pour elle ni pour ses voisins. Une Nation plus sûre, plus responsable, capable de relever les vrais défis qui vaillent, tels que la lutte contre la pauvreté, le développement, la restauration de la justice, ( ce mot qui ne signifie plus rien pour beaucoup d'entre nous), l'amélioration des performances des services sociaux dont l'Education et la Santé etc... En somme l'instauration d'un véritable Etat de droit qui garantit à chaque citoyen les mêmes droits et les mêmes devoirs. Un Etat où il fait bon vivre et dont les représentants ne le couvrent pas de ridicule. Un Etat qui respecte ses engagements nationaux et internationaux, et où on ne vote pas les lois pour mieux les violer.
Avec ou sans moi, avec ou sans Sambi, les Comores doivent vivre. Il est temps que les Comoriens intègrent enfin cette réalité dans leur démarche et acceptent de s'asseoir autour d'une table, pour discuter de ce qu'ils veulent mettre ou ne pas mettre dans les Comores de demain.
Honorable assistance,
Je vais devoir clore mon propos ; mon message à Monsieur Sambi et à son entourage :
Depuis le déclenchement de cette crise, vous vous êtes adressés à la Cour Constitutionnelle, à l'Union Africiaine, à vos alliés exclusifs pour enfin fouler la Cour de l'Armée Nationale, de Développement à la recherche d'une solution sans beaucoup de succès.
De temps à autre on invoque que vous auriez sollicité les services d'Hommes de fortune quelque part en Afrique voire même à l'intérieur du pays, du mercenariat intra-Pays, du terrorisme fortement condamnable.
Mon Gouvernement et moi-même ne saurons garder les mains croisées.
Avec votre volonté, vous les Anjouanais, j'ai décidé en découdre.
Monsieur Sambi, il ne vous reste que deux adresses exclusives pour espérer une sortie fiable :
1. Anjouan, pour venir vous excuser sur la terre de vos Ancêtres devant vos Ainés, devant vos Cheikhs. C'est aussi une mérite pour ceux qui se considèrent être des grands hommes.
2. La Conférence Intra-Comorienne souveraine proposée par vos sœurs et frères comoriens pour débattre de tous les sujets et sur l'ensemble des Iles.
Vive l'Union des Comores dans sa diversité,
Vive Anjouan dans sa combativité politique,
Bonne fête de l'Ide El-Kabîr,
Je vous remercie de votre longue patience et de votre aimable attention.