Meaux : Un homme originaire des Comores condamné à sept ans de prison pour avoir tenté de tuer sa compagne
Meaux - L’avocat général avait requis douze ans de réclusion criminelle, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire d’une durée de quatre ans, à l’encontre de l’accusé, qui avait roué de coups sa victime avant de l’étrangler avec une écharpe.
Meaux, rue du Faubourg Saint-Nicolas, 22 octobre 2017 : C’est un appartement du centre-ville de Meaux que le drame a eu lieu. Guénaèle Calant |
Il est 13 heures - ce vendredi — lorsque Hachime Hamza reconnaît, devant la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, avoir voulu tuer sa compagne. Son avocat venait de demander une suspension d’audience pour raisonner son client, qui martelait - contre toute logique- avoir seulement voulu la faire souffrir. Alors que la jeune femme était inconsciente, il avait serré son cou avec une écharpe, en lui mettant un genou puis un pied dans son dos.
Finalement, la cour a condamné Hachime Hamza, 31 ans, à sept ans de prison, pour tentative de meurtre sur conjoint. Le soir du 27 avril 2014, à Meaux, cet homme qui affiche un calme permanent avait - selon ses termes — « assailli de coups » la victime qu’il soupçonnait d’infidélité. « L’excès de contrôle peut conduire à ce genre d’acte. Parfois, il vaut mieux une bonne colère saine. Quand on retient trop et que ça casse, on a un raz de marée émotionnel », a analysé le psychiatre Vincent Mahé.
L’avocat général Jean-Baptiste Bougerol avait requis douze ans de réclusion criminelle et un suivi sociojudiciaire de quatre ans. Revenant sur le déferlement de violences, avant lesquelles Hachime Hamza avaient fait « craquer ses doigts pour se préparer », le magistrat a souligné « le comble de l’horreur » : « La victime a rampé vers la fenêtre ouverte située à neuf mètres de hauteur car elle préférait mourir écrasée contre le sol que mourir sous ses coups ». Et l’avocat général de revenir sur des détails glaçants : « Même quand il tue quelqu’un, Hachime Hamza reste toujours très calme. Il arrête de l’étrangler à mains nues et va récupérer une écharpe car il commence à fatiguer ».
L’avocate de la partie civile Me Bahuchet ne comprenait pas comment un homme submergé par la colère pouvait afficher un tel calme : « Sans ses voisins, qui n’ont pas été indifférents, et sans la police, ma cliente ferait partie des 118 femmes qui ont perdu la vie en 2014 ». Et de rappeler que l’accusé a eu plusieurs fois l’occasion de s’arrêter : « Quand elle perd connaissance, il aurait dû se rendre compte qu’il était allé trop loin. Tant d’acharnement, ce n’était pas pour faire peur ou mal ».
Côté défense, Me Bendaoud a dénoncé une procédure d’une longueur inacceptable : « Mon client est resté en détention provisoire trois ans et demi ». Avant de rappeler que le parquet avait tenté de faire juger cette affaire devant un tribunal correctionnel pour violences, correctionnalisation refusée par l’avocate de la victime. « Hamza Hachime avait une vision du couple idéale. Il a eu le sentiment d’être manipulé, il avait l’impression d’avoir tout donné et elle l’avait trompé. C’est un crime passionnel qui ne se répétera pas ». Guénaèle Calant ©Le Parisien