Il est très intéressant de lire ou d’écouter les différentes prévisions et sondages pour l’élection de 2016. Hadji Anouar et RFI semble vou...
Il est très intéressant de lire ou d’écouter les différentes prévisions et sondages pour l’élection de 2016. Hadji Anouar et RFI semble vouloir raisonner en terme de sondages là où on sait qu'il est très difficile de sonder la population à une échelle nationale. Analysons les différents comportements de cette pré-campagne, en observant les dernières élections, tout en prenant en compte la réalité qui prime Région-Village.
Toutes les équipes savent que rien n’est joué et que tout peut changer la dernière semaine des élections. Il y a un an, l’opinion pensait Mamadou fini et enterré mais aujourd’hui les différents staffs s’accordent à reconnaître qu’il est celui qui a le plus de chance d’être au second tour. Les raisons : la multiplicité des candidatures et les erreurs des 3 autres partis capables d’éliminer le vice président des finances.
Azali était pourtant celui qui avait une popularité nationale dues aux nostalgiques de son ère et déçues par Sambi et Ikililou. Mais le colonel a mal choisit son vice-président et le gouverneur. En ayant choisit son ami Karihila, la région de Oichili-Dimani a vu cette décision comme une trahison. Le gouverneur Mougni Baraka a comme colistier l’ancien députe Mzimba mais celui-ci a déçu le Badjini, ainsi que son propre village par son côté mondain et pas assez grand comorien. Le JUWA pense être le 1er parti aux Comores, cette réalité est différente en Grande Comore.
De plus le bureau politique soutient la candidature de Fahmi, mais nombreux militants semblent préférer Hamidou Bourhane. Djaffar le vice président du prince n’est pas populaire dans sa région, il est aussi piégé par la candidature de Nassor et Mtara. Le nombre de candidature dans le Hambou semble gêner l’ancien président de l’assemblée en nombre de voix, mais empêcheront clairement l’ancien président Azali de faire le plein et le risque d’être relégué à la 3ème place dans sa région devient plausible.
Trois candidats ont pour le moment une certaine avance, et seront probablement au second tour :
Mamadou, malgré son manque de popularité, de nombreux partis ont finalement rejoint ses rangs. Il va certainement être premier dans le Hamahamet. Msaidié va lui apporter un nombre de voix important dans le Mboudé et lui assure aussi la 1ère place de cette région. La force du pouvoir va lui assurer une présence dans toutes les autres régions.
Bourhane s’annonce comme sortant 1er du piège du Hambou et probablement 2ème dans le Hamahamet. Il semble compter sur des soutiens sur toute l’île qui lui assure des voix dans de nombreuses régions comme le Mitsamiouli ou le Badjini.
Azali profite de ses anciens réseaux et ses derniers cadres fidèles, même s’il est dure pour lui de finir premier dans le Hambou ou dans le Itsandra. La 3ème place lui reste néanmoins assuré dans ces 2 régions. Il semble rester en bonne position dans le Oichili, Bambao ainsi qu’à Badjini.
Les deux inconnues sont présents dans cette campagne :
Mouigni Baraka, même s’il semble bousculé, jouit d’un budget de campagne assez conséquent. Ce qui lui permet d’avoir un bureau dans tous les villages. Il a prouvé lors des élections législatives que le poids de son parti, même si affaiblit par de nombreuses trahisons, avaient su s’implanter dans la Grande île. Le RDC a utilisé la méthode KIKI arrosés les jeunes "voyous" et acheté la notabilité. Mais cette stratégie a été reprit par l’UPDC et la jeunesse Mamadou. Certains cadres du RDC doutent des chances du gouverneur car les réserves de voix à Anjouan et Mohéli sont trop faibles.
Le soutien de Sambi fait de Fahmi un candidat potentiel, mais certains fidèles voient d’un mauvais œil cette candidature à cause des mœurs du député d’Itsandra. JUWA est fort dans le Moroni, mais plusieurs candidatures peuvent déranger le leader du PEC. Les anjouanais à Ngazidja ont toujours suivi le mot d'ordre de l'ancien président, vont t'ils une nouvelle fois lui signer un chèque en blanc.
Deux autres candidatures restent néanmoins à surveiller qui pourront changer la donne de cette élections. Le maire de Moroni avait obtenu un score très intéressant au 1er tour des législatives à Ngazidja, le ralliement de nombreux de ses soutiens à Mamadou affecte sa stratégie. Achraf Saïd Hachim gagne du terrain, même si son vice-président ne semble pouvoir s’imposer dans sa région.
Certes Kemal et Saïd Larif restent des grandes figures mais leurs chances sont faibles. Le frère de Fahmi est très fortement gêné par madame Mamadou à Iconi, ses vieux amis croient que cette fois-ci sera la bonne mais des nouvelles personnalités politiques ont émergé. Le RIDJA est à l'agonie, maître Larifou a perdu ses soutiens, la force de ses précédentes candidatures était l’argent, aujourd'hui cet atout manque pour cette élection.
Nous ne sommes pas à l’abri de surprises et certainement que les autres candidats ont de nombreux atouts à faire valoir. Mais la réalité comorienne fait que ces élections verront ceux capables d’être dans le trio de tête de deux régions et bien se placer dans les autres être qualifiés.
Nasser Ali - ©habarizacomores.com
