Hommage à notre frère et héros comorien, Abdelkader Hamisi

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Hommage à notre frère et héros comorien, Abdelkader Hamisi. Avant même l’indépendance, Abdelkader faisait partie des jeunes qui se battaient courageus

Hommage à notre frère et héros comorien, Abdelkader Hamisi


Hommage à notre frère et héros comorien, Abdelkader Hamisi

Le 2 janvier 1981, les Comoriens se sont réveillés dans la tristesse en apprenant l’assassinat tragique de notre frère Abdelkader Hamisi, originaire de Moroni. Il fut l’initiateur du mouvement Msomo Wagnumeni, devenu plus tard le Front Démocratique, symbole d’un idéal de liberté et de justice pour le peuple comorien.

Abdelkader Hamisi, paix à son âme, n’était pas seulement un militant politique. C’était avant tout un jeune homme respectueux, bien éduqué, aimable et sincère, animé par un amour profond pour son pays. Malgré un parcours scolaire modeste – il s’était arrêté à l’école primaire – il possédait une intelligence naturelle, une vision claire de l’avenir de son peuple et une capacité rare à écouter, comprendre et rassembler les autres. Il avait grandi parmi le peuple, au contact de la réalité quotidienne des Comoriens, et c’est là qu’il a développé un sens aigu de la justice, du partage et de la solidarité.

Avant même l’indépendance, Abdelkader faisait partie des jeunes qui se battaient courageusement aux côtés du Parti Socialiste des Comores (PASOCO) pour réclamer la liberté et la souveraineté nationale. Son engagement était total, sans calcul, sans intérêt personnel. Lorsque le président Ali Soilihi lança sa révolution, il fut parmi les premiers à soutenir cette vision d’un État juste et tourné vers le peuple. Il croyait profondément en la dignité des Comoriens et refusait la soumission à toute domination étrangère ou à la corruption politique.

C’est dans cet esprit qu’il créa le Msomo Wagnumeni, un mouvement d’éducation politique et de conscientisation populaire, qui deviendra plus tard le Front Démocratique. Abdelkader en était le moteur, le cœur et l’âme vivante. Avant même le retour de ses aînés venus de France — membres de l’ASEC — il avait déjà préparé le terrain, mobilisé la population et établi une base solide pour la lutte démocratique.

Peu après, des tensions internes apparurent au sein du mouvement. Certains de ses camarades, revenus de l’étranger avec des diplômes et des ambitions politiques, voulurent prendre la direction du combat qu’il avait initié. Abdelkader, fidèle à ses principes, refusa d’être écarté d’un mouvement qu’il avait bâti de ses propres mains. Il ne cherchait ni gloire ni pouvoir — seulement la justice et la vérité. Mais ses convictions dérangeaient, et c’est peut-être là que commença le complot silencieux qui allait conduire à sa mort.

Le 2 janvier 1981 restera à jamais gravé dans la mémoire du peuple comorien. Ce jour-là, Abdelkader Hamisi fut assassiné dans des circonstances troubles, alors que les Comores vivaient une période de répression et d’instabilité politique. Depuis 44 ans, le mystère demeure. Deux versions continuent de s’affronter : certains incriminent le régime d’Ahmed Abdallah et les mercenaires de Bob Denard, tristement célèbres pour leur influence sur la politique comorienne, tandis que d’autres évoquent un règlement de comptes interne. La vérité n’a jamais été dite et le silence de ses anciens compagnons reste une blessure ouverte pour sa famille, ses amis et tout le peuple.

Je m’interroge : pourquoi ses camarades de lutte n’ont-ils jamais commémoré la date de son assassinat ? Pourquoi personne parmi eux n’a jamais parlé publiquement pour réclamer justice ? Le 2 janvier 1981 ne doit pas être une date comme les autres : c’est celle où les Comores ont perdu un de leurs fils les plus courageux, sincères et fidèles à la patrie.

Son épouse, Fatouma Miasabe, avait été arrêtée puis libérée quelques mois plus tard. Pour beaucoup, cette arrestation ressemblait à une mise en scène, une manière de détourner l’attention et de salir la mémoire d’Abdelkader. Heureusement, la vérité a fini par la libérer, mais cet épisode prouve combien cet assassinat a été planifié, probablement pour effacer toute trace des vrais responsables.

Aujourd’hui, 44 ans plus tard, nous ne voulons plus du silence. Nous refusons que l’histoire de notre frère soit effacée. Nous demandons solennellement à ses anciens camarades du Front Démocratique de dire la vérité au peuple comorien. Nous réclamons aussi aux autorités, aux historiens et à la jeunesse d’aujourd’hui de faire vivre sa mémoire, d’instaurer une commémoration nationale et d’honorer son nom comme il se doit.

Abdelkader Hamisi n’était pas un homme ordinaire. C’était un patriote sincère, un homme du peuple, un bâtisseur d’idées et d’espérance. Son combat reste d’actualité, car il portait en lui l’amour, la justice et la dignité des Comores. Tant que la vérité ne sera pas révélée, nous continuerons à parler de lui, à défendre sa mémoire et à réclamer justice. On peut tuer un homme, mais on ne tue jamais ses idées.

Paix à ton âme, Abdelkader Hamisi. Ton nom restera à jamais gravé dans le cœur du peuple comorien.

Hadji Mbae Soilihi

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