Le député Mansour Kamardine a déploré que Mayotte "bascule dans la guerre civile" : Une unité du Raid déployée. Des habitants se sont armés de barres.
Nouveau week-end de violences à Mayotte, envoi d'une unité du Raid
Le député Mansour Kamardine a déploré que l'ile "bascule dans la guerre
civile" et demandé au gouvernement de "franchir un saut quantitatif et
qualitatif en matière de lutte contre l'insécurité".
Les tensions entre jeunes de quartiers rivaux causées par le meurtre d'un
jeune homme la semaine dernière ont persisté lundi à Mayotte, après un
week-end de violences marqué par des attaques à la machette, des barrages et
des incendies.
En soirée, les forces de l'ordre ont signalé de l'agitation au nord de
l'agglomération de Mamoudzou, entre Kawéni et Majikavo, alors que des bandes
des deux villages étaient déterminées à en découdre. Les élèves du secteur ont
d'abord été confinés dans les collèges et lycées avant de rentrer à pied,
faute de bus.
Le ramassage scolaire, arrêté depuis mercredi dernier dans l'île, devrait
reprendre mardi mais ne desservira aucun des deux villages, a-t-on appris à
l'issue d'une réunion entre le département et le syndicat des conducteurs de
bus.
Un automobiliste poignardé
Le chef-lieu de Mayotte est secoué depuis une dizaine de jours par des
conflits inter-quartiers qui ont fait un mort le 12 novembre, un jeune de 20
ans tué à la machette, et plusieurs blessés.
Le quartier de Kawéni, d'où était originaire la victime, s'est embrasé
mercredi et jeudi derniers après l'attaque d'un bus scolaire. Samedi, 200 à
250 jeunes issus de ce quartier se sont réunis pour en découdre avec ceux du
quartier de Doujani, plus au sud, selon la police.
Dimanche, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un autre
quartier de Mamoudzou, selon une source policière. "Son pronostic vital est
engagé", a précisé une autre source policière.
Les affrontements ont donné lieu à des "jets de projectiles" sur les forces de
l'ordre, des "dégradations de véhicules et de commerces", des "coupures de
tuyaux d'alimentation d'eau" et l'incendie d'une casse automobile, selon la
première source.
"Des habitants se sont armés de barres de fer et machettes pour se défendre contre les bandes", a-t-elle ajouté. Des barricades ont été dressées, selon l'autre source policière. Il n'y a eu aucune interpellation.
"La différence avec d'habitude, c'est que les violences n'étaient pas à un
endroit fixe, ce week-end, Mamoudzou brûlait de partout", raconte Abdel Aziz
Sakhi, secrétaire zonal du syndicat Alternative police, qui était sur le
terrain ce week-end.
A.G avec AFP
Photo d'archives
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