Le Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad est né à Mutsamudu en avril 1918 et père.Le Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad, un patriote intransigeant.
Le Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad, un patriote intransigeant
Le Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad est né à Mutsamudu en avril 1918 et père de plusieurs enfants tous connus pour leur militantisme et leur engagement pour la cause nationale comorienne notamment le journaliste Hassane Jaffar, l’inspecteur pédagogique et ancien Maire de Moroni Jaffar El Maceli, Said Ahmed Jaffar dit Guigui, Youssouf Jaffar, feu Ounkach et Zahara.
Il a débuté sa carrière administrative dans les années 50. Il est d’abord administrateur civil puis Ministre de la Production du premier Gouvernement du Territoire des Comores (1957). Il siégera comme membre élu de la Chambre des Députés (1967-1971) puis deviendra son président.
Membre fondateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RPDC) appelé aussi « parti blanc », Grand orateur, il prend part aux nombreux meetings organisés par ce parti. Des foules importantes convergeaient aux différents congrès anniversaire du RDPC appelés « Shenda Shenda » (pour 9/9/69 date anniversaire de sa création).
Lorsque le RDPC se rallie avec l’Union Démocratique des Comores (UDC) ou « parti vert » pour censurer le gouvernement du Prince Said Ibrahim, le Prince Said Mohamed Jaffar El-Amdjad devient, du 19 juin 1972 au 6 janvier 1973, Président du Conseil de Gouvernement chargé de l’intérim. Son gouvernement comprend entre autre Martial Henry, alors Ministre des Affaires Sociales, Mohamed Hassanaly, Abdérémane Sidi, Mohamed Taki, Ahmed Abdou et de Oumar Tamou.
Le Prince Said Mohamed Jaffar El-Amdjad est élu, en avril 1973, Sénateur des Comores. Il siège au Palais de Luxembourg à Paris de 1973 à la proclamation de l’indépendance et assurera pendant longtemps la fonction de Secrétaire de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
Après le coup d’Etat du 3 août 1975 organisé par le Front National Uni, il est désigné Président du Conseil Exécutif pour succéder au président Ahmed Abdallah Abdérémane. Ali Soilihi Mtsashiwa, principal instigateur du Coup d’Etat occupe le ministère en charge de la défense.
Le pouvoir du Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad sera relativement court mais dense en rebondissements. Il est marqué sur le plan interne par la recherche de la stabilisation du régime issu du coup d’Etat du 3 août et sur le plan externe par la relance de la négociation bilatérale avec la France.
Entre septembre et octobre 1975, une délégation conduite par Mouzaoir Abdallah se rend à Paris pour négocier des accords transitoires avec le Gouvernement français et pour proposer des garanties constitutionnelles afin de faciliter la réintégration de Mayotte. Les discussions tourneront court car la délégation comorienne refuse de reporter la candidature du nouvel Etat aux Nations Unies. Les négociateurs comoriens regagnent Moroni à la demande du Gouvernement comorien.
Après l’échec des négociations de Paris, une Délégation comorienne conduite par le Président Said Mohamed Jaffar El Amdjad se rend au siège des Nations Unies pour demander la reconnaissance du nouvel Etat Comorien.
Elle comprend Mohamed Hassanaly, Abdelkader Ahmed, Ali Toihir, Mouzaoir Abdallah et Salim Hadji Himidi. C’est le Président Said Mohamed Jaffar El Amdjad qui s’adresse, le 12 novembre 1975, à l’Assemblée Générale des Nations Unies le jour de l’admission des Comores comme 143ème membre de l’Organisation, dans leurs frontières naturelles.
Une fois la reconnaissance de l’Etat Comorien devenue effective et la stabilisation relative du pays obtenue, Ali Soilihi Mtsashiwa, le tout puissant Ministre de la défense décide d’écarter le président Said Mohamed Jaffar El Amdjad.
Une réunion du Conseil National Révolutionnaire tenue le 2 janvier 1976, permet à Ali Soilihi Mtsashiwa de décrocher la majorité absolue et de se faire proclamer président de la République. Said Mohamed Jaffar El Amdjad se retire de la politique et restera à l’écart de celle-ci jusqu'à son décès le 22 octobre 1993.
Le prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad était un homme simple et malgré son statut, proche du peuple. Quand il était Président du nouvel Etat Comorien, il allait lui-même faire ses courses du jour au petit marché de Moroni. Il avait un seul garde-corps muni d’un fusil à pompe en la personne de Kayindi qui l’accompagnait partout. Egalement pour la petite histoire, quand les Comores avaient proclamé l’indépendance, le président du Sénat français lui avait demandé de ne pas démissionner de son poste de sénateur pour continuer à percevoir des droits dus à la fonction. Ce qu’il refusa de faire, s’étant engagé pleinement au service de l’Etat comorien.
Tout comme ces hommes politiques qui ont concouru à l’indépendance, le président Said Mohamed Jaffar El Amdjad est rentré à jamais dans l’histoire des Comores.
1) le président Said Mohamed Jaffar El Amdjad (1918-1993)
2) le président Said Mohamed Jaffar El Amdjad alors Président du Conseil de gouvernement en compagnie de son Ministre des Affaires Sociales Martial Henry
3) Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad lors d’un meeting du shenda shenda, à Moroni
4) Prince Said Mohamed Jaffar El Amdjad, lors du grand meeting du 10 septembre 1972, au stade Beaumer de Moroni, assis à côté de ses collègues de Mayotte Martial Henry et Zouber Adinane
5) le président Said Mohamed Jaffar El Amdjad s’adressant le 12 novembre 1975, à l’Assemblée Générale des Nations Unies le jour de l’admission des Comores comme 143ème membre de l’Organisation
6) Said Mohamed Jaffar El Amdjad entouré du Secrétaire Général de l’ONU de l’époque et des délégués comoriens dont Mohamed Hassanaly, Abdelkader Ahmed, Ali Toihir, Mouzaoir Abdallah et Salim Hadji Himidi
HaYba FM la Radio Moronienne du Monde
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