Affaire Mabedja : les avocats pointent une justice à deux vitesses. Les avocats de deux hommes emprisonnés notamment pour « association de malfaiteurs
Les avocats de deux hommes emprisonnés pointent une justice à deux vitesses
Les avocats de deux hommes emprisonnés notamment pour « association de malfaiteurs » et « trouble à l’ordre public » après avoir été en compagnie d’opposants politiques d’un mouvement de la diaspora, ont organisé une conférence de presse pour dénoncer une détention arbitraire, deux mois après leur arrestation.
La douzaine de militants politiques a été libérée et ont même pu quitter le pays pour rentrer en France malgré leur placement sous contrôle judiciaire alors que les résidents comoriens auxquels la justice les a affiliés sont toujours en prison.
Les avocats des deux prisonniers ont mis en avant les nombreuses infractions au code de procédure pénale soutenant que la justice comorienne est à deux vitesses dans cette affaire : « Il s’agit, d’une part, des leaders du mouvement Mabedja venus de la France et d’autre part, des jeunes présumés soutenir ce mouvement, indique Maître Gérard Youssouf.
Les jeunes qui sont en prison n’ont jamais eu de contact avec les leaders de Mabedja. C’est en prison qu’ils ont fait leur connaissance. Lorsque les présumés auteurs d’une infraction sont libérés, je ne vois pas en quoi les complices ou toute autre personne peuvent être gardées en détention. Le juge a ordonné leur mise en liberté qui a été bloquée par le parquet de la République et la chambre d’accusation. Il y a donc deux poids, deux mesures à l’encontre de l’ensemble des inculpés. »
Une « différence dans le traitement des inculpés »
Le parquet a justement négocié la sortie des leaders du mouvement : Farhane Attoumani et Chamoun Soudjay, sans la présence de leurs avocats à eux. « C’est la preuve palpable qu'il y a eu une différence dans le traitement des inculpés, poursuit l'avocat. Les autres sont certainement binationaux, donc, il y avait la France qui est là, qui peut mettre la pression.
Mais aussi et surtout parce que les intéressés ont consenti, ont accepté de le faire, au détriment des autres. Chamoun Soudjay a fait une interview où il a diffamé publiquement tous les magistrats de ce pays. Qui est perdant ? Ce sont les innocents qui sont en prison qui sont perdants. »
Les avocats des deux hommes encore emprisonnés assurent qu’ils saisiront les instances internationales des droits de l’homme.
Texte : par RFI
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