L'assaillant, un Palestinien né en 1983, a été placé en détention provisoire. Une information judiciaire pour tentative de meurtre a été...
Une information judiciaire pour tentative de meurtre a été ouverte après l'agression de policiers par un individu muni d'une fourchette en métal au commissariat de Mamoudzou, a indiqué ce jeudi 8 avril au Figaro Yann Le Bris, procureur de la République de Mayotte. L'assaillant, un Palestinien né en 1983, a été placé en détention provisoire.
Mardi 6 avril, aux alentours de 11h, l'individu parvient à pénétrer dans le parking du commissariat de Mamoudzou. Torse nu, il est armé d'une fourchette en métal à deux dents. Trois policiers l'entourent alors et lui demandent de lâcher son «arme». Face à son refus, un policier finit par l'atteindre avec son taser. L'agresseur pourtant se relève et se jette sur le fonctionnaire de police en criant «Allah Akbar».
«Il a essayé à trois reprises de lui donner des coups de fourchette», détaille le procureur de la République. Attrapé par les autres fonctionnaires présents, l'homme est finalement interpellé puis placé en garde à vue. Choqué psychologiquement par cette agression, un policier a eu 8 jours d'ITT (incapacité temporaire de travail).
Un profil de marginal, selon le procureur
Informé des faits par le parquet de Mamoudzou, le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'enquête. «Nous ne sommes pas sur un profil de djihadiste mais sur un profil de marginal désorienté qui vit seul dans la saleté et qui en veut à la société entière», explique le procureur de la République de Mayotte. Réclamant «le droit à toucher le chômage», l'individu avait envisagé de faire la même chose dans une Poste puis dans un restaurant.
«Il a fait objet d'une expertise psychiatrique. Il n'y a pas d'altération du discernement mais une dangerosité criminologique», précise Yann Le Bris. Auparavant en métropole, l'assaillant a un titre de séjour régulier à Mayotte et une carte d'identité israélienne. Il est aussi demandeur d'asile.
L'immigration, une préoccupation à Mayotte
Ce fait divers, l'œuvre d'un marginal sans motivation religieuse selon les dires du procureur, est toutefois à mettre en miroir avec le climat général qui règne à Mayotte. L'immigration et l'insécurité records, ainsi que l'intégrisme, préoccupent la société mahoraise.
«Depuis 3 ans environ, Mayotte subit une amplification du flux migratoire en provenance de l'Afrique et du Moyen-Orient (...) Ce laisser-aller coupable de l'État en matière migratoire est bien évidemment une porte d'entrée du terrorisme islamiste», déplorait Mansour Kamardine, député de Mayotte (LR), dans un communiqué publié mercredi 7 avril, au lendemain de l'attaque du commissariat. «Mayotte ne peut pas continuer à fonctionner tant que les frontières ne sont pas protégées», a quant à elle alerté Estelle Youssoufa, présidente du Collectif des Citoyens de Mayotte, ce jeudi 8 avril sur Mayotte 1ère, également en réaction à cette attaque.
Par Guillaume Poingt ©Le Figaro
Des policiers à Mamoudzou, à Mayotte, le 2 septembre 2020 (photo d'illustration). ALI AL-DAHER / AFP
COMMENTAIRES