HASSANI AHMED SOILIHI UN CONSERVATEUR MODÉRÉ De père originaire de Moroni et d’une mère de Ndrouani dans le Bambao, Hassani Ahmed So...
HASSANI AHMED SOILIHI UN CONSERVATEUR MODÉRÉ
De père originaire de Moroni et d’une mère de Ndrouani dans le Bambao, Hassani Ahmed Soilihi est né vers 1936 à Ndrouani. Il passa sa jeunesse entre les deux localités surtout à Moroni car très attaché à son père.
Cet attachement lui a permis à s’inscrire à l’école primaire publique française dans une époque où seule une poignée des gens avait compris son importance. Le seul bâtiment scolaire de la capitale se trouvait au quartier Badjanani. Fundi Abdoulhamid, un des premiers Comoriens à avoir bénéficier de l’enseignement colonial au pays était son instituteur.
Dans sa région natale de Bambao il avait le privilège d’être parmi les premiers jeunes a avoir eu la chance de fouler l’école des blancs. Amateur de football, il avait la tâche d’arbitrer les matchs de football qui se tenaient à la plage de Mbachilé, unique stade qui unissait tous les enfants de la région Bambao. Il était impartial sur ses décisions sur le terrain comme en dehors. Ces valeurs lui ont permis de se propulser dans sa région car son nom rimait avec l’équité et cela dès son jeune âge.
Arrivé en classe de CM2, il partit à Tananarive capitale de Madagascar poursuivre ses études supérieures et obtint un certificat d’administration publique. Il revint au pays au courant des années 50. Dès son retour il se mit au service de l’État et occupa le poste de surveillant au lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni. A cette époque le futur leader et l’éternel chef de l’opposition Abbas Djoussouf était jeune lycéen parmi d’autres jeunes des quatre îles.
Un parcours exceptionnel
Au début des années 1960, le jeune Hassani Ahmed Soilihi devint assistant à la Pharmacie des Comores, puis administrateur dans la société coloniale SAGC. Il avait aussi occupé le poste de Chef de Canton de Bambao au courant des années 70. Entre 1975-1978 il fut nommé chef personnel à la Société Comores Import pendant les deux ans du pouvoir socialiste du Mongozi Ali Soili Mtsashiwa. Au début des années 1980, il devint membre à part entier de l’unique parti au pouvoir l’Udzima (Unité). Il intégra par la suite le gouvernorat de Ngazidja comme administrateur, un poste qu’il cumule avec celui de Conseiller de l’île. Arrivé au milieu des années 80, il est nommé secrétaire greffier au tribunal musulman de Moroni.
Jeune dynamique, notable puis conservateur modéré
En dehors de son parcours atypique en tant qu’administrateur, Hassani Ahmed Soilihi était très actif aussi dans le social. Il était parmi les membres fondateurs de l’Association Musicale Jeunesse de Moroni (ASMUMO) du côté de son père. A Ndrouani, il était aussi parmi les membres fondateurs de l’orchestre Hiyar Nour dans les années 70.
Notable depuis 1972, il a su combiner avec brio la modernité et le conservatisme coutumier pour le développement de son village natal. A la tête de l’Association villageoise chargée de la gestion des biens du village en 1992, il a su intégré certaines femmes dans cette association jadis réservée exclusivement aux hommes pour mener à bien les projets communautaires. Marié et père de six enfants, Hassani Ahmed Soilihi n’a cessé d’apporter son savoir faire et son expérience pour le bien des habitants de son village puis de sa région natale, le Bambao.
Maîtrisant les préceptes de sa religion, l’islam, il dirigeait les prières quotidiennes à la grande mosquée de vendredi. Nommé Maire des deux localités : Ndrouani et Moindzaza Mboini dans le courant des années 2000, il démissionna de ses fonctions suite à une longue maladie. Il a été rappelé par son Seigneur en 2017. Son ouverture d’esprit reste un de ses qualités. Sa claire voyance a fait de lui un administrateur loyal, toujours prêt à servir sa patrie, un père de famille qui a laissé en héritage la tolérance puis d’un notable et conservateur modéré ouvert au monde par les canaux de ses compétences multidimensionnels.
Soilihi Ahamada Mlatamou
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