Le préfet Jean-François Colombet a présenté, en compagnie du président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani, un plan en ...
Le préfet Jean-François Colombet a présenté, en compagnie du président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani, un plan en trois axes : sécurité, médiation et prévention.
Voitures caillassées et incendiées, affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, routes barrées, agressions aux abords des collèges et des lycées... Un plan a été annoncé, mercredi 11 mars, pour tenter d’enrayer ces violences qui sont le lot quotidien des Mahorais depuis quatre mois.
Le préfet Jean-François Colombet a présenté, en compagnie du président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani, un plan en trois axes : sécurité, médiation et prévention. Pour la sécurité, les policiers et les gendarmes seront plus présents sur les axes routiers et aux abords des établissements scolaires. Le préfet a expliqué :
« Il y aura des patrouilles durant la nuit, pour que la mobilité redevienne normale à ces heures-là. Les gendarmes et policiers arriveront plus tôt aux abords des établissements scolaires, car les élèves y sont déposés par les bus dès 5 heures du matin. Et nous renforcerons certaines lignes de bus avec des escortes et des équipes embarquées. »
Pour la médiation, quatre associations devront recruter cent personnes (payées par l’Etat à 50 % et le département à 50 %) qui chapeauteront six cents bénévoles, chargés d’aller à la rencontre des jeunes désœuvrés. Un comité de pilotage dans lequel figurent notamment les maires, le préfet, le président du conseil départemental et les forces de l’ordre définira les missions. Ce dispositif s’adresse aux personnes en situation régulière et ne permettra pas à un clandestin de prétendre à un titre de séjour, a prévenu le préfet.
« C’est un coup de com ! »
Pour la prévention, il s’appuie sur les comités locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Une réunion avec les maires est prévue le 8 avril en présence du grand cadi, le guide religieux des musulmans, le département et les associations. Le rectorat, pour sa part, compte développer les dispositifs de « l’école des parents » et de « l’école ouverte » pour favoriser l’implication des parents dans la scolarité de leurs enfants.
Face aux violences récurrentes, les chauffeurs de Matis, le délégataire chargé du réseau de transport scolaire dans le département, ont menacé d’user de leur droit de retrait au retour des vacances, le 16 mars. Le plan d’actions a été fraîchement accueilli par Siaka Djoumoi, représentant FO-Transport chez Matis : « C’est un coup de com ! »
Mayotte connaît depuis plusieurs mois des violences récurrentes, souvent orchestrées par des jeunes, parfois encagoulés, qui s’en prennent à la population, aux lycéens et aux forces de l’ordre. En 2018, un long mouvement de grève contre l’insécurité a paralysé l'ile près de trois mois.
« Je ne veux pas croire que le gouvernement décide de concentrer sa réponse au développement de la violence à Mayotte en confiant la sécurité des Mahorais aux mains de milices », a dénoncé le député Les Républicains de Mayotte Mansour Kamardine dans un communiqué, réitérant sa demande de tenue d’assises de la violence.
Même insatisfaction pour le collectif des citoyens issu du mouvement de grève de 2018. « C’est un échec total ! Depuis 2011, on nous annonce des plans de lutte contre la violence. En 2018, on nous a dit d’arrêter les manifestations et de laisser l’Etat faire son travail. Mais depuis, la situation a empiré », regrette Soufiane Moutuon, membre du collectif.
Le Monde avec AFP
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