Ensemble pour une diaspora forte et solidaire
La critique est aisée, mais l’art est difficile, dit Philippe Néricault
Hier soir, la diaspora comorienne en Île de France a, entre Youssouf Saïd natif de Fumbuni et Mohamed Saïd natif Membwa-mpbwani Mitsamihuli, élu notre frère Mohamed Saïd pour présenter la diaspora pour un mandat de trois ans. Ces élections organisées par les trois grandes régions de la Grande Comore se sont très bien déroulées. Pour autant que je sache, l’idée est bonne malgré la forme de ces élections, le peu de communication fait par la commission chargée d’organiser ce vote et l’absence des femmes à ce rendez-vous décisif. Mon plus grand plaisir était, par contre, de voir une nuée de notables et de jeunes, contrairement aux grands diplômés comoriens en île de France, unis, organisé, comme a souligné mon frère Idjabou Bacar, autour d’une seule ambition : rassembler, organiser la diaspora comorienne pour partager en commun un même objectif.
Mon frère, Mohamed Saïd, choisi, voté sur une feuille de route claire, connu pour ses discours constructifs et engagés, m’a proposé de travailler avec lui en exerçant, tout comme lui d’ailleurs, bénévolement comme secrétaire général. Je lui ai offert mon accord d’abord par devoir à ma patrie et avec la seule et ferme conviction d’œuvrer pour une diaspora forte et solidaire dont toutes nos îles doivent faire partie pour une vraie diaspora respectable et respectée. Peut-être que je suis un peu naïf de croire à cela mais je pense que pour aspirer à vrai changement, on doit, en France, parcourir de ville en ville pour recenser, rassembler, sensibiliser les Comoriens à l’importance de cette diaspora, fer de lance de notre pays.
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Moi, je ne suis pas trompé sur Mohamed Saïd, un ami de longue date avec qui j’ai longuement discuté, réfléchi sur la volonté de changer les choses, d’améliorer notamment l’éducation des enfants comoriens en France où leur sort s’expose à un danger lourd à supporter. N’est-ce pas un peu honteux de critiquer une telle ambition ? S’il y en a un qui connaissait moins Mohamed Saïd, ce n’est pas moins. Raison pour laquelle j’ai décidé de me lier à lui pour voir si on pourrait apporter notre pierre pour la construction du destin de la diaspora comorienne jusqu’alors demeurée, malgré son investissement au développement comorien, une vache à lait qui connait toute l’étendu de sa misère relation avec le pays d’origine et le pays d’accueil.
Je ne tire ni gloire ni fierté de ce poste bénévole ronflant de secrétaire général tout simplement parce que je n’ai rien de gratifiant. Bien au contraire cette lourde responsabilité me ferait certainement perdre mon temps le plus précieux consacré à ma chère famille, à mes recherches scientifiques, à mon écriture, à mes loisirs. Mais ça va si je travaille au service de mon pays dont je suis fier.
J’appelle donc à la solidarité des jeunes, des cadres, des notables, des étudiants, des associations, des femmes pour porter un soutien infatigable à notre feuille de route qui sera soumise à votre réflexion dans notre prochaine réunion où vous serez tous invités insha Allah.
Je souhaiterais qu’on bannisse l’idée qui se résume à « linu botsi, manotable mala maele na nyama basi » sans rien proposer une solution. Je souhaiterais qu’on ne soit pas comme ceux qui restent scotchés dans leurs canapés et attendent que Dieu va parachuter du ciel des anges pour venir changer nos mauvaises mentalités dont sommes victimes. Je souhaiterais qu’on ne soit pas comme ceux qui pensent que les Comores vont changer en ne balançant par-ci par-là que des critiques négatives sur facebook. Non il est temps de s’engager pour vraie cause. Le temps passant, je me rends compte de la complexité et de l’arrogance d’un Comorien : rares sont ceux qui embrassent une idée dont ils ne sont pas les initiateurs. C’est une maladie incurable ciblée à destination aux gens attachés au mzirengo.
Mohamed Saïd, président élu, Mohamed Mouhni, trésorier général et moi sommes ouverts aux critiques à moins qu’elles soient constructives.
©Djohar Abdou