Il y a un, les Comores ont perdu les10èmes JIOI
Il y a un an, le Conseil International des Jeux (CIJ) des Iles de l’Océan Indien avait décidé, de retirer les 10èmes JIOI 2019 aux Comores. Réuni en session extraordinaire le mardi 20 octobre à Saint-Denis de La Réunion, le CIJ avait décidé, suite à un vote, de retirer les 10èmes aux Comores. Principale raison officielle évoquée pour justifier ce retrait : le manque d’infrastructures sportives. Mais l’autre raison officieuse, c’est une sanction à la décision de la délégation comorienne de quitter les jeux des iles de l’océan indien du mois d’août 2015 à l'île de la Réunion. Lors de ces jeux, la France avait volontairement violé la charte des jeux pour faire défiler les athlètes mahorais derrière les drapeaux français.
Pour rappel, l'île de Mayotte, a été admise en 2005 au sein des jeux selon les modalités suivantes : « Mayotte participe aux réunions de toutes les instances du Conseil permanent international des Jeux des Îles (CIJ) sans droit de vote avec voix consultative" et "en toute occasion et cérémonie nécessitant l’utilisation d’un drapeau, elle utilisera celui des Jeux et n’utilisera aucun symbole de l’État français (hymne et drapeau) ». Le ministre français en charge du sport, Patrick Kanner, avait affirmé pour justifier cette violation de la charte des jeux, la primauté du droit français au détriment de la charte des jeux et l’évolution du statut de Mayotte.
La décision de retirer les jeux à notre pays a été très mal accueillie par les autorités de l’époque qui ont continué à mentir à la population sur une éventuelle attribution des jeux au pays. Une mission de sensibilisation a été même organisée au niveau de la région océan indien par l’ancien Directeur de cabinet du Chef de l’Etat.
Votre blog avait titré au lendemain de cette décision « ayons honte de nos infrastructures ». Ce titre n’avait pas été apprécié par les autorités et pourtant le CIJ avait pris une décision souveraine basée sur une évidence : notre pays n’a toujours pas les capacités d’organiser les 10èmes jeux des îles de l’Océan Indien en 2019. Les autorités qui avaient deux mois depuis la fin des derniers jeux des iles du mois d’aout 2016 pour démontrer leur volonté d’organiser ces jeux, n’avaient rien fait pour rassurer les membres de la CIJ. Le 8 aout 2016, les membres du CIJ avaient lié leur décision d’attribuer les 10èmes jeux aux Comores à la présentions par les Comores lors de la réunion extraordinaire du CIJ du 20 octobre 2015, des documents nécessaires prouvant que notre pays était prêts à organiser les prochains Jeux des îles de l’océan Indien. En deux mois, rien n’a été fait en dépit des cris de détresses lancés par les membres de la COSIC (Comité Olympique et Sportif des Iles Comores). Les travaux préliminaires exigés par la partie chinoise pour débuter les travaux de construction du stade international de football de Moroni n’avaient pas débuté à l’époque.
Tout au long des mois, nous avons continué à nous mentir sur la capacité du pays à organiser des jeux alors que nous n’avons aucune infrastructure sportive digne de ce nom pour accueillir l’ensemble des compétitions. Les 9èmes Jeux des Iles de l'Océan Indien qui se sont déroulés au mois d’août 2016 à l’Ile de La Réunion avaient regroupé près des 2000 athlètes et encadrants avec 14 disciplines (athlétisme, badminton, basket-ball, boxe, cyclisme, football, haltérophilie, judo, natation, tennis, voile, volley et tennis de table). Avons-nous des routes pour accueillir les épreuves du cyclisme ? Quid du voile et du village olympique ?
Chacun d’entre nous a honte de l'état pitoyable des infrastructures de ce pays, chaque fois que nous visitons les îles de la région (Seychelles, Maurice, la Réunion) et les autres pays. Pourtant, cette honte ne nous réveille pas, ne nous incite pas à améliorer les infrastructures de ce pays. Il suffit de voir la sortie de notre « Aéroport International Moroni Prince Said Ibrahim » pour évaluer l’état de nos infrastructures. Les visiteurs sont accueillis par un bidonville, composé de maison en tôles ondulées et en paille, qui donne une image pitoyable et détestable du pays. Cette porte d’entrée indigne, renvoie l’image d’un pays désorganisé et irrespectueux des lois qui régissent l’urbanisme. Elle ne choque pratiquement personne. La route nationale qui dessert cet aéroport est dans un piteux état.
Un an après cette décision du CIJ, les travaux du chantier de construction du stade international de Malouzini bâti dans le Sud de Moroni, et financé intégralement par les autorités chinoises à hauteur de plus de 12 millions d'euros ont débuté. Ce chantier devrait être terminé à l'horizon de novembre 2018. Ce complexe sportif comportera entre autres un stade d’une capacité de 10.000 places, une piste d'athlétisme de 400 mètres ainsi qu'un parking. C’est un début de réponse à la décision du CIJ et le début du long chemin qui nous amènera à accueillir un jour pour la première fois de notre histoire, les Jeux îles de l'Océan Indien. ©ComoresDroit