Parfois, le devoir nous commande de rompre le silence, de dire ce que l'on pense. Rien n'est pire que d'avoir été là, d'avo...
Parfois, le devoir nous commande de rompre le silence, de dire ce que l'on pense. Rien n'est pire que d'avoir été là, d'avoir tout vu, tout vécu et d'avoir détourné ou fermé les yeux pour ne rien voir.
La situation que vit les Comores ne laisse personne indifférente car au-delà de la querelle de personnes, c'est l'avenir, l'existence de notre pays en tant que vraie République (mais non une République bannière, comme s' amuseraient à nous appeler certains donneurs de leçons) qui est en jeu. Nous sommes à un tournant, et la direction que va prendre le pays à l'issue des élections présidentielles sera celle des 40 ou 60 prochaines années.
En effet, soit nous sortons de ces élections avec la certitude que la fraude est defitivement morte ou nous en sortons avec le sentiment qu'elle est devenue la règle pour des années encore.
Mais la vraie question, selon moi, au-delà de celle qui consiste à savoir qui a fraudé et qui n'a pas fraudé, c'est COMMENT EN SOMMES NOUS ARRIVÉS LÀ ? D'où vient cette suspicion permanente et ce désir de frauder pour les uns et les autres qu'on retrouve à chaque fois dans chaque élection aux Comores ? Sommes-nous des fraudeurs par Nature ?
Il semblerait que ce soit la faiblesse de toutes nos institutions, notamment l'institution judiciaire qui en soit la cause. Cette fâcheuse habitude est devenue aujourd'hui un sport national. Le plus grave est que, non seulement l'Etat lui même a toujours été le premier instigateur de la Fraude (Sirkali kashindwa) mais a également fait en sorte que cela devienne une norme chez la population qui accepte fatalement cet état de fait. On retrouve le même schéma dans la MAGOUILLE ETATIQUE que la population finit par plus ou moins accepter, ou laisser faire sans jamais se soulever et exiger l'arrêt.
Aujourd'hui donc, même s'il faut confirmer que Mr Mamadou est bel et bien arrivé premier et que Mr Fahmi est bien en quatrième position, c'est la transparence qu'il faut instituer dans notre pays. Il faut arriver, enfin, à la mort définitive de la fraude et inculquer cela à une population suspicieuse, souvent à raison, au vu des antécédents dans notre pays.
Ce ne sera pas Mamadou et Fahmi qui en sortiront grandis si la transparence et la justice prévalent dans ces élections mais les Comores.
Voilà pourquoi, dans le climat actuel, et pour que les Comores ne continuent pas à vivre dans un monde à part, dans une vraie fausse démocratie où la fraude est la règle, je suis de ceux qui pensent que procéder à une nouvelle décompte des voix devient un impératif.
La postérité ne nous ratera pas. Elle nous jugera. À bon entendeur !
Par Wadjih Abde
Par Wadjih Abde