ABDOUL ELWAHAB MOUSSA BACAR : PROFESSEUR DE DROIT, AVOCAT OU POLITICIEN ? UNE HISTOIRE ESCROQUERIE INTELLECTUELLE ? Je ne vous dirais pas...
ABDOUL ELWAHAB MOUSSA BACAR :
PROFESSEUR DE DROIT, AVOCAT OU POLITICIEN ? UNE HISTOIRE ESCROQUERIE INTELLECTUELLE ?
Je ne vous dirais pas ma surprise lorsque je suis tombé sur une interview dont la mise en scène est savamment soignée, sans doute pour mystifier encore les comoriens. Je doute même qu’il y ait du Mrimdu, l’arbre calciné rompu dans l’art de la manipulation…
L’interview en question serait donnée à un journal malgache, signée par Abdou Elwahab Moussa Bacar, professeur de droit à l’Université des Comores et avocat au barreau de Moroni. Cette interview publiée sur le mur de l’intéressé appelle deux types de réflexion portant sur le fond et la forme.
Par les points abordés et leur contenu, l’article n’a rien de scientifique. Or les références qui l’accompagnent, « professeur d’université et avocat au barreau de Moroni », sont sans doute destinées à lui conférer une caution scientifique et experte qu’il n’a pas. C’est plus une commande politique qu’autre chose et le professeur de Droit à l’Université des Comores est coupable d’escroquerie intellectuelle. C’est une indignité de la part d’un homme de droit, d’un homme censé former la future élite du pays.
J’en veux pour preuve sa lecture de l’article 13 de notre constitution livrée à ce prétendu journal malgache. Je suis étonné par la facilité avec laquelle le professeur de droit et avocat évacue le texte fondamental pour s’agripper à son esprit. Il est mieux placé que nous pour savoir que le recours à l’esprit d’une loi ne veut pas dire abstraction totale de celle-ci, que ce recours obéit à des critères. Ce recours s’impose si la lettre n’est pas claire, et que dans tous les cas, l’esprit ne peut être en contradiction avec la constitution… Notre professeur ne se prononce pas sur le fait que la lettre est claire ou pas. Sans doute cette question dérange sa lecture et pourtant, cela fait partie des questions que l’expert doit se poser. De la même façon, il ne se pose pas la question de savoir si son interprétation de l’article 13 ne rentre pas en contradiction avec notre constitution, et pourtant, c’est là aussi une précaution d’analyse indispensable pour donner une caution scientifique en adéquation avec les références qui accompagnent son texte.
C’est ainsi que le professeur se prive des garanties d’objectivité scientifique et glisse dans la subjectivité politique. Il affirme sans la moindre vérification historique que l’esprit de la constitution comorienne était de faire des fleurs aux séparatistes. Oui c’est une présentation inexacte et fallacieuse de l’esprit qui a présidé lors des travaux de la constituante, caractéristiques des hommes politiques et d’une certaine élite entretenant des relations troubles et incestueuses avec le séparatisme… Mais c’est loin d’être la vérité, et je mets le professeur au défi de me prouver le contraire.
La configuration des forces dans le cadre des travaux de la constituante était la suivante : On avait d’un côté les séparatistes de tous poils qui cherchaient à balkaniser les Comores et à noyer celles-ci dans une forme de confédération et signer ainsi la mort de la nation comorienne. De l’autre, il y avait une conscience nationale qui s’exprimait, portée par des hommes qui défendaient ce qui pouvait l’être de l’Unité et de la cohésion du pays.
Je trouve étonnant que cela ait échappé à notre professeur. D’ailleurs cette conscience nationale revient en force aujourd’hui, et attend se faire entendre en cette période électorale. Tel est le sens du Manifeste du Mouvement du 11 août 2015 publié le 5 septembre 2015. Mon cher professeur, l’esprit de la constitution n’était pas de se coucher devant les séparatistes, faire leur volonté, mais de contenir leurs attaques contre l’Unité et la cohésion nationales et préserver ces valeurs. D’ailleurs mon professeur doit savoir que les séparatistes n’avaient pas trouvé le texte qui résulte des travaux, des débats sur la rédaction de notre constitution trop à leur goût. En effet, il n’était pas au final conforme à leurs attentes, mais pour des raisons stratégiques, ils l’ont accepté contre fortune bon cœur en attendant des jours meilleurs. Alors comment mon professeur peut-il ignorer le souci de préservation de l’unité nationale, comme toile de fond de ces travaux de la rédaction de notre loi fondamentale au point de venir nous enseigner que tout a été taillé sur mesure des séparatistes ?
Mon professeur ne doit pas tomber dans la confusion du profane entre les Accords de Fomboni, une volonté de se mettre autour d’une table pour discuter et le résultat de la discussion. Entre ces deux extrêmes, le souci de préserver l’Unité et la cohésion nationales a opéré, et guidé le constitutionnaliste. Mon professeur est expert en droit, mais il ne peut nier cette réalité.
En effet, ce souci de préserver l’Unité et la cohésion nationales ne pouvait permettre d’accéder à toutes les exigences des séparatistes. Ainsi le constitutionnaliste ne pouvait introduire une dimension insularisante dans l’art 13 de notre constitution. La mention « mandat renouvelable » qui figure au niveau de l’article 13 confirme la marginalité de cette dimension insularisante. Il ne s’agit ni d’un vide ni d’un oubli comme certains le prétendent… L’article 14 dans sa disposition sur la vacance intervenant avant les 900 jours, la partie la plus importante de la mandature, ne se hasarde pas non plus à introduire une dimension insularisante.
Mon professeur doit savoir que si on s’amuse à chercher un esprit à une constitution dont la lettre est claire, on prend le risque de jeter le brouillard partout. La loi organique afférente à cet art 13, censée le compléter et la loi électorale sont on ne peut plus claires ! Il est seulement exigé une condition de nationalité comorienne.
Le professeur est sans doute au courant que l’année dernière le pouvoir avait introduit un projet de loi intitulé « Des conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et de mise en œuvre de l’article 13 de la constitution » qui a échoué à deux reprises lors de la session extraordinaire du mois de mars et de la session ordinaire d’avril 2014, censé clarifier l’art 13. Peut-il nous dire pourquoi à cette occasion le pouvoir ne s’est-il pas permis non plus d’introduire cette condition d’origine insulaire à la candidature à la présidentielle ? Il était juste exigé une condition d’inscription de 24 mois sur les listes électorales de l’île qui organise les primaires.
Parce que Monsieur le professeur une condition d’origine insulaire aurait été anti constitutionnelle, car elle introduirait une rupture d’égalité des citoyens devant la loi, une discrimination fortement rejetées dans le préambule de notre constitution.
Je trouve que le professeur de droit a été simpliste dans son approche de la question surtout devant une presse étrangère : il n’a pas fait honneur au pays d’autant plus qu’il a arboré des références scientifiques et expertes. Et je le soupçonne de mauvaise foi. L’intérêt d’avoir un débat avec un homme de sa trempe était évidemment d’avoir des éclairages du droit qui pourraient nous faire défaut et je pensais qu’il allait me reprendre de façon convaincante sur les remarques que j’ai soulevées. Je ne vous dis pas ma déception de le voir vite glisser d’esprit de la constitution à la pratique. Je pense qu’il allait me parler finalement de jurisprudence pour m’impressionner, mais sans doute n’a-t-il pas jugé cela utile. De quelle pratique me parlez-vous Cher professeur ? La Tournante vient de tourner ? Les Comores ne sont pas encore engagées dans une pratique de Tournante. Nous venons seulement de liquider une phase expérimentale. L’urgence serait de procéder à un droit d’inventaire comme cela semble sourdre d’une attente profonde largement répandue dans le pays. Pour conclure sur cet aspect, je suis étonné encore une fois que mon professeur ne s’arrête un tant soit peu sur la règle qui fait primer la norme du droit sur la pratique…
Je pense que quand on est professeur, on se doit de l’être dans la démarche intellectuelle. Personne ne peut l’empêcher de s’exprimer ! Nous avons une haute idée de la liberté d’expression. Mais nous avons un droit de vigilance à exercer… Mr Abdou Elwahab Msa Bacar peut s’exprimer comme politicien ou comme homme faisant autorité dans un domaine. S’il est politicien, il doit l’afficher et là il pourrait mettre sa subjectivité au service de sa cause. S’il adopte un point de vue d’expert, qu’il le fasse apparaître dans ses analyses. Pour l’heure, son article et ses réactions sont loin du compte. A en juger par cette réaction ci-après qu’il a eue avec moi :
Je ne suis qu’un contradicteur, de la part d’un homme qui affiche autorité dans un domaine, j’attendais plus que cela. Je pense qu’il n’a plus qu’à afficher sa couleur politique…
AHMED Bourhane
PROFESSEUR DE DROIT, AVOCAT OU POLITICIEN ? UNE HISTOIRE ESCROQUERIE INTELLECTUELLE ?
Je ne vous dirais pas ma surprise lorsque je suis tombé sur une interview dont la mise en scène est savamment soignée, sans doute pour mystifier encore les comoriens. Je doute même qu’il y ait du Mrimdu, l’arbre calciné rompu dans l’art de la manipulation…
L’interview en question serait donnée à un journal malgache, signée par Abdou Elwahab Moussa Bacar, professeur de droit à l’Université des Comores et avocat au barreau de Moroni. Cette interview publiée sur le mur de l’intéressé appelle deux types de réflexion portant sur le fond et la forme.
Par les points abordés et leur contenu, l’article n’a rien de scientifique. Or les références qui l’accompagnent, « professeur d’université et avocat au barreau de Moroni », sont sans doute destinées à lui conférer une caution scientifique et experte qu’il n’a pas. C’est plus une commande politique qu’autre chose et le professeur de Droit à l’Université des Comores est coupable d’escroquerie intellectuelle. C’est une indignité de la part d’un homme de droit, d’un homme censé former la future élite du pays.
J’en veux pour preuve sa lecture de l’article 13 de notre constitution livrée à ce prétendu journal malgache. Je suis étonné par la facilité avec laquelle le professeur de droit et avocat évacue le texte fondamental pour s’agripper à son esprit. Il est mieux placé que nous pour savoir que le recours à l’esprit d’une loi ne veut pas dire abstraction totale de celle-ci, que ce recours obéit à des critères. Ce recours s’impose si la lettre n’est pas claire, et que dans tous les cas, l’esprit ne peut être en contradiction avec la constitution… Notre professeur ne se prononce pas sur le fait que la lettre est claire ou pas. Sans doute cette question dérange sa lecture et pourtant, cela fait partie des questions que l’expert doit se poser. De la même façon, il ne se pose pas la question de savoir si son interprétation de l’article 13 ne rentre pas en contradiction avec notre constitution, et pourtant, c’est là aussi une précaution d’analyse indispensable pour donner une caution scientifique en adéquation avec les références qui accompagnent son texte.
C’est ainsi que le professeur se prive des garanties d’objectivité scientifique et glisse dans la subjectivité politique. Il affirme sans la moindre vérification historique que l’esprit de la constitution comorienne était de faire des fleurs aux séparatistes. Oui c’est une présentation inexacte et fallacieuse de l’esprit qui a présidé lors des travaux de la constituante, caractéristiques des hommes politiques et d’une certaine élite entretenant des relations troubles et incestueuses avec le séparatisme… Mais c’est loin d’être la vérité, et je mets le professeur au défi de me prouver le contraire.
La configuration des forces dans le cadre des travaux de la constituante était la suivante : On avait d’un côté les séparatistes de tous poils qui cherchaient à balkaniser les Comores et à noyer celles-ci dans une forme de confédération et signer ainsi la mort de la nation comorienne. De l’autre, il y avait une conscience nationale qui s’exprimait, portée par des hommes qui défendaient ce qui pouvait l’être de l’Unité et de la cohésion du pays.
Je trouve étonnant que cela ait échappé à notre professeur. D’ailleurs cette conscience nationale revient en force aujourd’hui, et attend se faire entendre en cette période électorale. Tel est le sens du Manifeste du Mouvement du 11 août 2015 publié le 5 septembre 2015. Mon cher professeur, l’esprit de la constitution n’était pas de se coucher devant les séparatistes, faire leur volonté, mais de contenir leurs attaques contre l’Unité et la cohésion nationales et préserver ces valeurs. D’ailleurs mon professeur doit savoir que les séparatistes n’avaient pas trouvé le texte qui résulte des travaux, des débats sur la rédaction de notre constitution trop à leur goût. En effet, il n’était pas au final conforme à leurs attentes, mais pour des raisons stratégiques, ils l’ont accepté contre fortune bon cœur en attendant des jours meilleurs. Alors comment mon professeur peut-il ignorer le souci de préservation de l’unité nationale, comme toile de fond de ces travaux de la rédaction de notre loi fondamentale au point de venir nous enseigner que tout a été taillé sur mesure des séparatistes ?
Mon professeur ne doit pas tomber dans la confusion du profane entre les Accords de Fomboni, une volonté de se mettre autour d’une table pour discuter et le résultat de la discussion. Entre ces deux extrêmes, le souci de préserver l’Unité et la cohésion nationales a opéré, et guidé le constitutionnaliste. Mon professeur est expert en droit, mais il ne peut nier cette réalité.
En effet, ce souci de préserver l’Unité et la cohésion nationales ne pouvait permettre d’accéder à toutes les exigences des séparatistes. Ainsi le constitutionnaliste ne pouvait introduire une dimension insularisante dans l’art 13 de notre constitution. La mention « mandat renouvelable » qui figure au niveau de l’article 13 confirme la marginalité de cette dimension insularisante. Il ne s’agit ni d’un vide ni d’un oubli comme certains le prétendent… L’article 14 dans sa disposition sur la vacance intervenant avant les 900 jours, la partie la plus importante de la mandature, ne se hasarde pas non plus à introduire une dimension insularisante.
Mon professeur doit savoir que si on s’amuse à chercher un esprit à une constitution dont la lettre est claire, on prend le risque de jeter le brouillard partout. La loi organique afférente à cet art 13, censée le compléter et la loi électorale sont on ne peut plus claires ! Il est seulement exigé une condition de nationalité comorienne.
Le professeur est sans doute au courant que l’année dernière le pouvoir avait introduit un projet de loi intitulé « Des conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et de mise en œuvre de l’article 13 de la constitution » qui a échoué à deux reprises lors de la session extraordinaire du mois de mars et de la session ordinaire d’avril 2014, censé clarifier l’art 13. Peut-il nous dire pourquoi à cette occasion le pouvoir ne s’est-il pas permis non plus d’introduire cette condition d’origine insulaire à la candidature à la présidentielle ? Il était juste exigé une condition d’inscription de 24 mois sur les listes électorales de l’île qui organise les primaires.
Parce que Monsieur le professeur une condition d’origine insulaire aurait été anti constitutionnelle, car elle introduirait une rupture d’égalité des citoyens devant la loi, une discrimination fortement rejetées dans le préambule de notre constitution.
Je trouve que le professeur de droit a été simpliste dans son approche de la question surtout devant une presse étrangère : il n’a pas fait honneur au pays d’autant plus qu’il a arboré des références scientifiques et expertes. Et je le soupçonne de mauvaise foi. L’intérêt d’avoir un débat avec un homme de sa trempe était évidemment d’avoir des éclairages du droit qui pourraient nous faire défaut et je pensais qu’il allait me reprendre de façon convaincante sur les remarques que j’ai soulevées. Je ne vous dis pas ma déception de le voir vite glisser d’esprit de la constitution à la pratique. Je pense qu’il allait me parler finalement de jurisprudence pour m’impressionner, mais sans doute n’a-t-il pas jugé cela utile. De quelle pratique me parlez-vous Cher professeur ? La Tournante vient de tourner ? Les Comores ne sont pas encore engagées dans une pratique de Tournante. Nous venons seulement de liquider une phase expérimentale. L’urgence serait de procéder à un droit d’inventaire comme cela semble sourdre d’une attente profonde largement répandue dans le pays. Pour conclure sur cet aspect, je suis étonné encore une fois que mon professeur ne s’arrête un tant soit peu sur la règle qui fait primer la norme du droit sur la pratique…
Je pense que quand on est professeur, on se doit de l’être dans la démarche intellectuelle. Personne ne peut l’empêcher de s’exprimer ! Nous avons une haute idée de la liberté d’expression. Mais nous avons un droit de vigilance à exercer… Mr Abdou Elwahab Msa Bacar peut s’exprimer comme politicien ou comme homme faisant autorité dans un domaine. S’il est politicien, il doit l’afficher et là il pourrait mettre sa subjectivité au service de sa cause. S’il adopte un point de vue d’expert, qu’il le fasse apparaître dans ses analyses. Pour l’heure, son article et ses réactions sont loin du compte. A en juger par cette réaction ci-après qu’il a eue avec moi :
« Ecoutez moi tout en vous connaissant pas, vous n'avez pas de photo, je vous respectais et je respectais vos opinions mais ce n'est pas le cas pour ce qui vous concerne. C'est dommage je vous prenais pour un democrate mais je me suis trompé et jamais je ne débattrai avec vous »
Je ne suis qu’un contradicteur, de la part d’un homme qui affiche autorité dans un domaine, j’attendais plus que cela. Je pense qu’il n’a plus qu’à afficher sa couleur politique…
AHMED Bourhane