Les propos du Président du PEC sont ceux d’un politicien désormais dans «l’opposition» Dans l’interview qu’il vient d’accorder à La Gazett...
Les propos du Président du PEC sont ceux d’un politicien désormais dans «l’opposition»
Dans l’interview qu’il vient d’accorder à La Gazette des Comores, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC) et candidat à l’élection présidentielle de 2016, a soulevé une importante question de Droit, et ce qu’il dit sur les abus que les uns et les autres font de l’intérim au sein du gouvernement est entièrement vrai. Quand on assume l’intérim d’une autorité, on se contente d’«expédier les affaires courantes», en attendant que l’autorité titulaire et statutaire revienne à son poste. Par exemple, quand, de janvier à avril 2002, Hamada Madi Boléro assurait l’intérim du Président de la République, il avait, «par pudeur», refusé de quitter son bureau de Premier ministre car il ne voulait pas s’installer à Beït-Salam. C’est parce que le Vice-premier ministre Djaanfar Salim Allaoui voulait s’installer au Département du Premier ministre que Hamada Madi Boléro s’était résolu à aller travailler à Beït-Salam. De même, il avait du mal à remanier un gouvernement nommé par Azali Assoumani avant sa démission pour aller se présenter à l’élection présidentielle bidon de 2002. Or, sous Ikililou Dhoinine, chaque fois qu’il y a un intérim, l’affaire tourne au vinaigre et toujours dans la rue.
Les bisbilles entre les Vice-présidents Fouad Mohadji et Mohamed Ali Soilihi ont pour origine un intérim très mal géré. Abdou Nassur Madi, ministre d’on ne sait quelle «production» qui ne produit rien, assurant l’intérim du ministre de la Justice, s’arrogeait le droit de licencier des magistrats. C’est à se demander si ces gens-là ont déjà été à l’École un jour. Aujourd’hui, les Comores ont entre les bras un décret d’un Vice-président, Dieu Nourdine Bourhane, l’homme-État, qui abroge un décret pris par le Président de la République, dont il assurait l’intérim. C’est d’une bêtise crasse. Et d’un amateurisme. Les sceptiques devront cesser de ricaner et doivent comprendre maintenant pourquoi Nourdine Bourhane est surnommé l’homme-État: il met son nez partout et se mêle de tout. Au fond, je ne crois pas que je l’aime et l’apprécie beaucoup. Mieux ou pis, je ne l’aime pas. Il est énervant. Donc, je suis entièrement d’accord avec Maître Fahmi Saïd Ibrahim quand il soutient l’argument suivant: «Dans quelles conditions, un Vice-président qui assure l’intérim du Président peut-il se permettre d’abroger un décret signé par le Président de la République? Le parallélisme des formes voudrait que celui qui a nommé soit celui qui abroge. À moins qu’ils l’aient fait sciemment, en espérant que ce décret sera attaqué à la Cour constitutionnelle; ce qui permettra de retarder encore plus les prochaines échéances électorales».
Tout ça est donc très bien dit. En même temps, on constate que chaque jour, Maître Fahmi Saïd Ibrahim me donne raison, puisque dès décembre 2013, j’avais annoncé son départ proche de la Mouvance présidentielle pour la galaxie crypto-sambiste. Il l’a fait. Il ne s’en cache plus. C’est le prix à payer pour être adoubé par Ahmed Sambi, l’homme qui recherche désespérément un candidat crédible à la Grande-Comore pour l’élection présidentielle de 2016 et qui est resté avec des vendeurs d’eau dans des outres. Aujourd’hui, Maître Fahmi Saïd Ibrahim nous apprend doctement et magistralement ce qui suit: «J’ai toujours défendu Ikililou et son gouvernement. J’ai toujours refusé de faire un procès d’intention au gouvernement. Mais, je ne puis que constater que le gouvernement n’a aucune volonté d’organiser ces élections. Pire, je soupçonne que certaines personnes au pouvoir veulent saboter les institutions, et ainsi, mener les Comores vers le chaos et permettre la refonte de nos institutions pour aboutir à un nouvel ensemble qui serait nommé la confédération comorienne. Au demeurant, j’attire l’attention du peuple comorien que les réseaux de la Françafrique s’activent dans ce sens». Sommes-nous des adultes oui ou non? Oui, nous sommes des adultes. Alors, en procédant à une lecture sérieuse de cette déclaration, nous sommes dans l’obligation de nous focaliser sur le passé composé «j’ai toujours refusé», au lieu du présent «je refuse toujours», «j’ai toujours refusé» au lieu de «je refuse toujours». Nous sommes entre gens qui savent vivre et nous avons besoin de laisser l’hypocrisie dans les vestiaires. Cela veut dire que, désormais, le Président du PEC est passé avec armes et bagages dans le crypto-sambisme, exactement comme je l’avais prévu en décembre 2013.
Pour ce qui est du complot qui serait ourdi par la «Françafrique» pour pervertir les institutions du pays jusqu’à faire de celui-ci une confédération, ce qui suppose l’éclatement et l’émiettement de l’État comorien, point n’est besoin d’être extralucide pour comprendre qu’il s’agit de l’ennemi Hamada Madi Boléro qu’on accuse des pires desseins. Par ailleurs, s’il y avait encore des doutes sur le positionnement de Maître Fahmi Saïd Ibrahim dans «l’opposition», ceux-ci ont été balayés par ses propos suivants: «Je ne puis comprendre que le Président de la République rate son premier rendez-vous avec la démocratie, lui qui a été démocratiquement élu. Ceci est révélateur du peu de respect du pouvoir actuel à l’endroit de nos institutions». Vous avez tous lu? Est-ce que le ton du discours est amical? Non. C’est un chef-d’œuvre d’hostilité et de désapprobation. Et, avec un sens consommé de la dramatisation et de l’exagération, Maître Fahmi Saïd Ibrahim ne se fait pas prier pour affirmer et réaffirmer son ancrage dans le crypto-sambisme, contre le pouvoir politique actuel. Cependant, il faudra reconnaître que cet exercice n’est pas forcément payant parce que, comme en 2010, pour l’élection des Gouverneurs comme pour celle du Président de la République, Ahmed Sambi, champion de la duplicité et du double langage, a promis son soutien financier à divers candidats, qui vont s’affronter au cours du même scrutin.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 13 septembre 2014.
Dans l’interview qu’il vient d’accorder à La Gazette des Comores, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC) et candidat à l’élection présidentielle de 2016, a soulevé une importante question de Droit, et ce qu’il dit sur les abus que les uns et les autres font de l’intérim au sein du gouvernement est entièrement vrai. Quand on assume l’intérim d’une autorité, on se contente d’«expédier les affaires courantes», en attendant que l’autorité titulaire et statutaire revienne à son poste. Par exemple, quand, de janvier à avril 2002, Hamada Madi Boléro assurait l’intérim du Président de la République, il avait, «par pudeur», refusé de quitter son bureau de Premier ministre car il ne voulait pas s’installer à Beït-Salam. C’est parce que le Vice-premier ministre Djaanfar Salim Allaoui voulait s’installer au Département du Premier ministre que Hamada Madi Boléro s’était résolu à aller travailler à Beït-Salam. De même, il avait du mal à remanier un gouvernement nommé par Azali Assoumani avant sa démission pour aller se présenter à l’élection présidentielle bidon de 2002. Or, sous Ikililou Dhoinine, chaque fois qu’il y a un intérim, l’affaire tourne au vinaigre et toujours dans la rue.
Les bisbilles entre les Vice-présidents Fouad Mohadji et Mohamed Ali Soilihi ont pour origine un intérim très mal géré. Abdou Nassur Madi, ministre d’on ne sait quelle «production» qui ne produit rien, assurant l’intérim du ministre de la Justice, s’arrogeait le droit de licencier des magistrats. C’est à se demander si ces gens-là ont déjà été à l’École un jour. Aujourd’hui, les Comores ont entre les bras un décret d’un Vice-président, Dieu Nourdine Bourhane, l’homme-État, qui abroge un décret pris par le Président de la République, dont il assurait l’intérim. C’est d’une bêtise crasse. Et d’un amateurisme. Les sceptiques devront cesser de ricaner et doivent comprendre maintenant pourquoi Nourdine Bourhane est surnommé l’homme-État: il met son nez partout et se mêle de tout. Au fond, je ne crois pas que je l’aime et l’apprécie beaucoup. Mieux ou pis, je ne l’aime pas. Il est énervant. Donc, je suis entièrement d’accord avec Maître Fahmi Saïd Ibrahim quand il soutient l’argument suivant: «Dans quelles conditions, un Vice-président qui assure l’intérim du Président peut-il se permettre d’abroger un décret signé par le Président de la République? Le parallélisme des formes voudrait que celui qui a nommé soit celui qui abroge. À moins qu’ils l’aient fait sciemment, en espérant que ce décret sera attaqué à la Cour constitutionnelle; ce qui permettra de retarder encore plus les prochaines échéances électorales».
Tout ça est donc très bien dit. En même temps, on constate que chaque jour, Maître Fahmi Saïd Ibrahim me donne raison, puisque dès décembre 2013, j’avais annoncé son départ proche de la Mouvance présidentielle pour la galaxie crypto-sambiste. Il l’a fait. Il ne s’en cache plus. C’est le prix à payer pour être adoubé par Ahmed Sambi, l’homme qui recherche désespérément un candidat crédible à la Grande-Comore pour l’élection présidentielle de 2016 et qui est resté avec des vendeurs d’eau dans des outres. Aujourd’hui, Maître Fahmi Saïd Ibrahim nous apprend doctement et magistralement ce qui suit: «J’ai toujours défendu Ikililou et son gouvernement. J’ai toujours refusé de faire un procès d’intention au gouvernement. Mais, je ne puis que constater que le gouvernement n’a aucune volonté d’organiser ces élections. Pire, je soupçonne que certaines personnes au pouvoir veulent saboter les institutions, et ainsi, mener les Comores vers le chaos et permettre la refonte de nos institutions pour aboutir à un nouvel ensemble qui serait nommé la confédération comorienne. Au demeurant, j’attire l’attention du peuple comorien que les réseaux de la Françafrique s’activent dans ce sens». Sommes-nous des adultes oui ou non? Oui, nous sommes des adultes. Alors, en procédant à une lecture sérieuse de cette déclaration, nous sommes dans l’obligation de nous focaliser sur le passé composé «j’ai toujours refusé», au lieu du présent «je refuse toujours», «j’ai toujours refusé» au lieu de «je refuse toujours». Nous sommes entre gens qui savent vivre et nous avons besoin de laisser l’hypocrisie dans les vestiaires. Cela veut dire que, désormais, le Président du PEC est passé avec armes et bagages dans le crypto-sambisme, exactement comme je l’avais prévu en décembre 2013.
Pour ce qui est du complot qui serait ourdi par la «Françafrique» pour pervertir les institutions du pays jusqu’à faire de celui-ci une confédération, ce qui suppose l’éclatement et l’émiettement de l’État comorien, point n’est besoin d’être extralucide pour comprendre qu’il s’agit de l’ennemi Hamada Madi Boléro qu’on accuse des pires desseins. Par ailleurs, s’il y avait encore des doutes sur le positionnement de Maître Fahmi Saïd Ibrahim dans «l’opposition», ceux-ci ont été balayés par ses propos suivants: «Je ne puis comprendre que le Président de la République rate son premier rendez-vous avec la démocratie, lui qui a été démocratiquement élu. Ceci est révélateur du peu de respect du pouvoir actuel à l’endroit de nos institutions». Vous avez tous lu? Est-ce que le ton du discours est amical? Non. C’est un chef-d’œuvre d’hostilité et de désapprobation. Et, avec un sens consommé de la dramatisation et de l’exagération, Maître Fahmi Saïd Ibrahim ne se fait pas prier pour affirmer et réaffirmer son ancrage dans le crypto-sambisme, contre le pouvoir politique actuel. Cependant, il faudra reconnaître que cet exercice n’est pas forcément payant parce que, comme en 2010, pour l’élection des Gouverneurs comme pour celle du Président de la République, Ahmed Sambi, champion de la duplicité et du double langage, a promis son soutien financier à divers candidats, qui vont s’affronter au cours du même scrutin.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 13 septembre 2014.