Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a ordonné de "punir" les groupes américains Visa et Mastercard qui ont appliqué en ma...
Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a ordonné de "punir" les groupes américains Visa et Mastercard qui ont appliqué en mars des sanctions ciblées de Washington contre des établissements bancaires jugés proches du Kremlin.
A la suite de ces sanctions, en vertu desquelles Visa et Mastercard avaient cessé d'assurer leurs services de paiement aux clients de plusieurs banques russes dont la banque Rossia, contrôlée par un milliardaire réputé proche de Vladimir Poutine, la Russie a annoncé qu'elle allait créer son propre système de paiement électronique. S'exprimant mardi devant la Douma (chambre basse), Dmitri Medvedev a jugé que l'implication des opérateurs de systèmes de paiement électroniques dans les sanctions contre la Russie ne devait "pas rester impunie".
"C'est sans aucun doute une violation des accords existants. Il faut faire le nécessaire pour rendre le sens de la réalité aux opérateurs étrangers en question", a déclaré le Premier ministre.
"Qu'ils ne se cachent pas derrière des cas de force majeure et des ordres de présidents et de parlements", a-t-il ajouté.
"Ils doivent en répondre dans le cadre du système existant de relations économiques", a souligné M. Medvedev, sans préciser la nature des mesures envisagées.
Le Premier ministre a par ailleurs affirmé que la Russie était prête à faire face à de nouvelles sanctions occidentales touchant des secteurs clés de son économie.
"C'est une voie sans issue, mais si certains de nos partenaires occidentaux décident tout de même de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons", a déclaré M. Medvedev lors de son discours.
Les Etats-Unis et l'Union européenne, qui ont déjà pris des sanctions ciblées contre des personnalités ou des établissements financiers russes en raison du rattachement de la Crimée à la Russie, envisagent de mettre en oeuvre un nouveau train de sanctions, notamment économiques, alors que la situation dans l'est de l'Ukraine se détériore.
"Je suis convaincu que nous saurons minimiser leurs conséquences", a dit M. Medvedev.
"Bien sûr, nous ne renonçons pas à la coopération avec des entreprises étrangères, notamment des pays occidentaux. Mais nous seront prêts à faire face à des mesures inamicales", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre a indiqué que les secteurs qui pouvaient être touchés par les sanctions, comme celui de la défense ou des biens d'équipement, recevraient du gouvernement "le soutien nécessaire".AFP