Pour les Comores, des Comoriens accusent les dirigeants de tuer le pays. Pour les Comores, des Comoriens, jeunes collégiens et lycée...
Pour les Comores, des Comoriens accusent les dirigeants de tuer le pays.
Pour les Comores, des Comoriens, jeunes collégiens et lycéens de Moroni, accusent le gouvernement d’incompétence criminelle, de négligence et de parjure. Ce lundi 3 mars 2014, les rues de Moroni se sont embrasées parce que des élèves ont crié leur ras-le-bol face à des autorités complètement coupées des réalités du pays car vivant plus à l’étranger que sur les îles de l’Union des Comores. Que réclament ces élèves? Un droit élémentaire appelé l’École. Leurs professeurs sont en grève parce que leurs droits légitimes ne sont pas respectés, et la conséquence de cette désinvolture de plus de la part de l’État se résume par des passages à tabac d’élèves désarmés face à la soldatesque de la Gendarmerie, bien armée, elle. En effet, les engagements pris par l’État en ce qui concerne les avancements et la réintégration de certains professeurs abusivement licenciés n’ont pas été respectés. Comme les élèves sont pris en tenailles par les revendications légitimes des enseignants et le je-m’en-foutisme de l’État, ils sont descendus dans les rues de Moroni, mais la Gendarmerie a réagi avec une brutalité et une férocité qui éloignent les Comores des vertus d’un État de Droit et d’une démocratie.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les dirigeants d’avoir envoyé la soldatesque mater des élèves là où le dialogue aurait permis de tout régler dans le calme. La responsabilité personnelle du Président Ikililou Dhoinine, chef des Armées, est entièrement engagée, et il faudra en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. N’est-ce pas le Président qui a laissé pourrir la situation sociale et économique du pays, refusant d’écouter la voix de détresse qui monte de l’âme et des entrailles du peuple comorien, se fiant à des «petits calculs de rats», comme on dit à Mohéli? De la même manière, il est impossible de faire l’impasse sur la responsabilité personnelle de Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, et celle du Colonel Youssouf Idjihadi, chef d’état-major de l’Armée nationale de Développement (AND). Leur responsabilité est entièrement engagée. Ces trois personnes ne pourront jamais dire qu’elles ne savent pas comment fonctionne une Gendarmerie placée sous leur responsabilité et leur autorité. Ces trois personnes sont situées au niveau le plus élevée sur la chaîne de commandement de la Gendarmerie, une Force relevant de l’AND. Et, justement, la Gendarmerie comorienne est devenue une institution sur laquelle plane la mort, sans que cela n’inquiète des autorités vautrées dans l’incompétence, l’insouciance et le fric.
Pour les Comores, des Comoriens accusent ceux qui exploitent ces événements tragiques à des fins politiciennes, par la manipulation des esprits et une tentative de récupération politique d’un mécontentement populaire entièrement fondé et légitime, mais que d’autres essaient toujours de détourner de son objectif premier. Que ces élèves se révoltent est tout à fait normal car le droit à l’Éducation est un droit constitutionnel. Que les élèves s’en prennent aux symboles de l’État pour exprimer leur mécontentement est tout à fait légitime car le pays est étranglé par le cerveau, c’est-à-dire par le dénigrement du diplôme, par la mise en vente des bourses d’études et par la démission totale des autorités dans le domaine de l’Éducation nationale. Mais, pour des raisons politiciennes, certains font entendre qu’une élève originaire de Sada ou de Gnouma-Milima, dans la région du Mboinkou, a été tuée. Après enquête, il s’est avéré que l’information ne repose sur aucun fondement. C’est de l’intox. Du mensonge. De la manipulation pure. C’est de cette manière qu’on tue les mouvements les plus légitimes et les plus sérieux. Par la suite, on dit que l’élève en question serait à l’agonie. Nous avons des choses à reprocher au régime politique actuel, mais nous devons garder notre sang-froid.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités du pays de laisser le pays aller à la dérive, de tout faire pour les cérémonies du «mariage d’État», dont les 10 déplacements par avion des invités partant de Grande-Comore vers Mohéli ont été entièrement financés par le Directeur de Comores Télécom, qui a fait un usage entièrement illégal des fonds de l’État. Or, pendant que «la croisière s’amuse» à Mohéli à coups de zébus abattus pour nourrir une bande de bambochards et de pique-assiettes, les enseignants se révoltent parce que certains parmi eux ont été jetés sur les bras du chômage, pendant que ceux que l’État accepte d’employer sont privés de toute possibilité d’avancement, malgré les engagements pris par les autorités.
Pour les Comores, des Comoriens accusent le Président Ikililou Dhoinine d’être coupé des réalités du pays et de ne pas prendre au sérieux le cri de détresse montant du cœur du peuple. Le 25 février 2014, il a énervé tout un pays et tout un peuple par des tripatouillages du texte de la Constitution pour satisfaire ses petits fantasmes personnels. Et, le 3 mars 2014, pendant que les élèves sont roués de coups et jetés dans les eaux de l’océan, alors que certains parmi eux ne savent même pas nager, le Président de la République a l’outrecuidance de signer le décret n°14-023/PR, un décret de plus, pour faire réunir la «Chambre des Moutons» en session extraordinaire. Les Comoriens auraient compris cette fuite en avant s’il s’agissait de prendre des mesures pour assainir la situation sociale et économique du pays. Or, en lisant son décret débile, on constate qu’aucun des six sujets figurant sur l’ordre du jour du Parlement ne vaut une session extraordinaire de la représentation nationale: le vote d’un projet de loi portant Code pénal, un Code pénal qui ne permettra de jeter en prison aucun des grands voleurs de la République; un projet de loi portant Code de Procédure pénale; un projet de loi organique sur un Conseil supérieur de la Magistrature qui ne pourra être qu’une institution de décor de plus; un projet de loi sur la modification du Code électoral; une foutaise sur «la facilité africaine de soutien juridique»; une autre foutaise sur le contrat pétrolier alors qu’il faudra commencer par se demander si le pétrole comorien relève de la réalité ou du fantasme.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités de tous les maux du pays, au point de s’en prendre à elles physiquement. Ce n’est donc pas pour rien que les élèves s’en étaient pris à la voiture du Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Fort malheureusement, ici aussi, la manipulation n’a pas manqué car on avait rendu le Vice-président responsable de la «mort» de l’élève précitée, en disant qu’il y a eu une mort violente parce que la Gendarmerie devait sauver Mohamed Ali Soilihi de sa voiture lapidée par la foule. Du coup, on entendit ici et là la petite musique suivante: «La mort de cette fille sonne le glas des ambitions politiques du Vice-président parce que ce dernier n’osera pas se présenter à l’élection présidentielle de 2016, et même s’il s’en portait candidat, les Comoriens ne seront pas prêts à élire quelqu’un pour qui a été provoqué un drame mortel». Pendant que le pays sombre dans le chaos, les plus «impatients» des politiciens ne pensent qu’à la manière de tirer profit du trébuchement des adversaires politiques, quitte à en rajouter, sans penser aux malheurs des élèves en grève.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités d’avoir battu au sang des élèves qu’il a fallu jeter à l’Hôpital-mouroir El-Maanrouf de Moroni, où furent enregistrés en un seul week-end 17 cas de décès. Or, ces autorités ne s’en émeuvent pas parce qu’elles et leurs «honorables» familles ne sont pas concernées par le système de Santé publique des Comores, étant bien noté qu’en cas de bobo sanitaire, elles s’envolent pour des cieux médicaux plus cléments, ailleurs, quitte à recourir à la carte d’aide médicale d’État d’un frère ou d’un cousin installé en France. Le pays sombre dans le néant, et pendant ce temps, le chef de l’État est sur la voie de Néron, qui jouait à la lyre alors que la ville de Rome brûlait. Les tropiques ont donc leur Néron. Ce Néron est un Président doté d’une intelligence tellement aiguë qu’il peut se passer de la collaboration des plus compétents des cadres du pays, pour s’entourer de voyous.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités de n’avoir pas compris que l’État est un système et que tout système est constitué d’éléments interdépendants, réagissant les uns sur les autres. Depuis des semaines, la rue gronde pour réclamer de l’eau et de l’électricité, et l’État a pris des mesures musclées contre des manifestations pacifiques, sans se pencher sur ces dossiers brûlants. Maintenant, ce sont les élèves. Et demain? Une amie superstitieuse dit: «C’est le début de la fin. Les tremblements de terre de ces derniers jours nous l’annoncent».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 mars 2014.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les dirigeants d’avoir envoyé la soldatesque mater des élèves là où le dialogue aurait permis de tout régler dans le calme. La responsabilité personnelle du Président Ikililou Dhoinine, chef des Armées, est entièrement engagée, et il faudra en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. N’est-ce pas le Président qui a laissé pourrir la situation sociale et économique du pays, refusant d’écouter la voix de détresse qui monte de l’âme et des entrailles du peuple comorien, se fiant à des «petits calculs de rats», comme on dit à Mohéli? De la même manière, il est impossible de faire l’impasse sur la responsabilité personnelle de Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, et celle du Colonel Youssouf Idjihadi, chef d’état-major de l’Armée nationale de Développement (AND). Leur responsabilité est entièrement engagée. Ces trois personnes ne pourront jamais dire qu’elles ne savent pas comment fonctionne une Gendarmerie placée sous leur responsabilité et leur autorité. Ces trois personnes sont situées au niveau le plus élevée sur la chaîne de commandement de la Gendarmerie, une Force relevant de l’AND. Et, justement, la Gendarmerie comorienne est devenue une institution sur laquelle plane la mort, sans que cela n’inquiète des autorités vautrées dans l’incompétence, l’insouciance et le fric.
Pour les Comores, des Comoriens accusent ceux qui exploitent ces événements tragiques à des fins politiciennes, par la manipulation des esprits et une tentative de récupération politique d’un mécontentement populaire entièrement fondé et légitime, mais que d’autres essaient toujours de détourner de son objectif premier. Que ces élèves se révoltent est tout à fait normal car le droit à l’Éducation est un droit constitutionnel. Que les élèves s’en prennent aux symboles de l’État pour exprimer leur mécontentement est tout à fait légitime car le pays est étranglé par le cerveau, c’est-à-dire par le dénigrement du diplôme, par la mise en vente des bourses d’études et par la démission totale des autorités dans le domaine de l’Éducation nationale. Mais, pour des raisons politiciennes, certains font entendre qu’une élève originaire de Sada ou de Gnouma-Milima, dans la région du Mboinkou, a été tuée. Après enquête, il s’est avéré que l’information ne repose sur aucun fondement. C’est de l’intox. Du mensonge. De la manipulation pure. C’est de cette manière qu’on tue les mouvements les plus légitimes et les plus sérieux. Par la suite, on dit que l’élève en question serait à l’agonie. Nous avons des choses à reprocher au régime politique actuel, mais nous devons garder notre sang-froid.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités du pays de laisser le pays aller à la dérive, de tout faire pour les cérémonies du «mariage d’État», dont les 10 déplacements par avion des invités partant de Grande-Comore vers Mohéli ont été entièrement financés par le Directeur de Comores Télécom, qui a fait un usage entièrement illégal des fonds de l’État. Or, pendant que «la croisière s’amuse» à Mohéli à coups de zébus abattus pour nourrir une bande de bambochards et de pique-assiettes, les enseignants se révoltent parce que certains parmi eux ont été jetés sur les bras du chômage, pendant que ceux que l’État accepte d’employer sont privés de toute possibilité d’avancement, malgré les engagements pris par les autorités.
Pour les Comores, des Comoriens accusent le Président Ikililou Dhoinine d’être coupé des réalités du pays et de ne pas prendre au sérieux le cri de détresse montant du cœur du peuple. Le 25 février 2014, il a énervé tout un pays et tout un peuple par des tripatouillages du texte de la Constitution pour satisfaire ses petits fantasmes personnels. Et, le 3 mars 2014, pendant que les élèves sont roués de coups et jetés dans les eaux de l’océan, alors que certains parmi eux ne savent même pas nager, le Président de la République a l’outrecuidance de signer le décret n°14-023/PR, un décret de plus, pour faire réunir la «Chambre des Moutons» en session extraordinaire. Les Comoriens auraient compris cette fuite en avant s’il s’agissait de prendre des mesures pour assainir la situation sociale et économique du pays. Or, en lisant son décret débile, on constate qu’aucun des six sujets figurant sur l’ordre du jour du Parlement ne vaut une session extraordinaire de la représentation nationale: le vote d’un projet de loi portant Code pénal, un Code pénal qui ne permettra de jeter en prison aucun des grands voleurs de la République; un projet de loi portant Code de Procédure pénale; un projet de loi organique sur un Conseil supérieur de la Magistrature qui ne pourra être qu’une institution de décor de plus; un projet de loi sur la modification du Code électoral; une foutaise sur «la facilité africaine de soutien juridique»; une autre foutaise sur le contrat pétrolier alors qu’il faudra commencer par se demander si le pétrole comorien relève de la réalité ou du fantasme.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités de tous les maux du pays, au point de s’en prendre à elles physiquement. Ce n’est donc pas pour rien que les élèves s’en étaient pris à la voiture du Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Fort malheureusement, ici aussi, la manipulation n’a pas manqué car on avait rendu le Vice-président responsable de la «mort» de l’élève précitée, en disant qu’il y a eu une mort violente parce que la Gendarmerie devait sauver Mohamed Ali Soilihi de sa voiture lapidée par la foule. Du coup, on entendit ici et là la petite musique suivante: «La mort de cette fille sonne le glas des ambitions politiques du Vice-président parce que ce dernier n’osera pas se présenter à l’élection présidentielle de 2016, et même s’il s’en portait candidat, les Comoriens ne seront pas prêts à élire quelqu’un pour qui a été provoqué un drame mortel». Pendant que le pays sombre dans le chaos, les plus «impatients» des politiciens ne pensent qu’à la manière de tirer profit du trébuchement des adversaires politiques, quitte à en rajouter, sans penser aux malheurs des élèves en grève.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités d’avoir battu au sang des élèves qu’il a fallu jeter à l’Hôpital-mouroir El-Maanrouf de Moroni, où furent enregistrés en un seul week-end 17 cas de décès. Or, ces autorités ne s’en émeuvent pas parce qu’elles et leurs «honorables» familles ne sont pas concernées par le système de Santé publique des Comores, étant bien noté qu’en cas de bobo sanitaire, elles s’envolent pour des cieux médicaux plus cléments, ailleurs, quitte à recourir à la carte d’aide médicale d’État d’un frère ou d’un cousin installé en France. Le pays sombre dans le néant, et pendant ce temps, le chef de l’État est sur la voie de Néron, qui jouait à la lyre alors que la ville de Rome brûlait. Les tropiques ont donc leur Néron. Ce Néron est un Président doté d’une intelligence tellement aiguë qu’il peut se passer de la collaboration des plus compétents des cadres du pays, pour s’entourer de voyous.
Pour les Comores, des Comoriens accusent les autorités de n’avoir pas compris que l’État est un système et que tout système est constitué d’éléments interdépendants, réagissant les uns sur les autres. Depuis des semaines, la rue gronde pour réclamer de l’eau et de l’électricité, et l’État a pris des mesures musclées contre des manifestations pacifiques, sans se pencher sur ces dossiers brûlants. Maintenant, ce sont les élèves. Et demain? Une amie superstitieuse dit: «C’est le début de la fin. Les tremblements de terre de ces derniers jours nous l’annoncent».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 mars 2014.
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