Il est notamment indiqué pour l'arthrite, le diabète de type 2, certaines maladies respiratoires et digestives. C'est en Allemagne ...
Il est notamment indiqué pour l'arthrite, le diabète de type 2, certaines maladies respiratoires et digestives.
C'est en Allemagne et en Russie que le jeûne thérapeutique connaît sa plus forte expansion depuis le début du XXe siècle. Outre-Rhin, le jeûne, essentiellement de type Buchinger - du nom du médecin qui mit cette méthode au point en 1953 -, s'inscrit dans le cadre d'une médecine se voulant "intégrative", c'est-à-dire utilisant le recours simultané aux thérapies conventionnelles et traditionnelles. Elle propose d'accompagner le jeûne d'exercices physiques, d'éducation nutritionnelle ou de séances de psychothérapie.
En Allemagne, le jeûne est indiqué dans le traitement de l'arthrite et du diabète de type 2...
Reconnu comme traitement médical par le système de soins allemand, le jeûne thérapeutique supprime toute nourriture solide au profit d'eau minérale, de bouillons de légumes, de tisanes et éventuellement de jus de fruits. Il est notamment indiqué dans le traitement de l'arthrite, du diabète de type 2, des maladies respiratoires et digestives, de l'hypertension, des migraines, ou encore des allergies. Il n'est en revanche pas recommandé actuellement dans le cancer et clairement contre-indiqué en cas d'anorexie et de cachexie (affaiblissement extrême dû à la dénutrition), mais aussi d'hyperthyroïdie grave, d'insuffisance hépatique ou rénale, ou de grossesse et d'allaitement.
... et remboursé par les assurances privées
En Allemagne, il se pratique dans une dizaine de cliniques privées et quelques hôpitaux, comme l'Immanuel Krankenhaus à Berlin, et fait l'objet d'un remboursement par des assurances privées. Certaines de ces cliniques, ouvertes aux étrangers, sont onéreuses. Le coût minimum d'une cure de 14 jours sur les bords du lac de Constance s'élève à 3050 euros.
80,4 % de patients se sentent mieux
Cependant, les publications scientifiques sur les bienfaits éventuels du jeûne thérapeutique pour l'ensemble de ces pathologies sont peu nombreuses, anciennes et restreintes, exception faite d'une grande étude observationnelle menée en 2004 par le Dr Andreas Michalsen, à Berlin. Chez les 952 patients suivis, le jeûne a été bien toléré, sans effets indésirables sérieux. 80,4 % ont déclaré ressentir une amélioration physique et mentale après la cure, selon des critères d'évaluation qui demeurent subjectifs.
LIMITES. Les études cliniques ciblées, qui portent principalement sur l'hypertension artérielle, la polyarthrite rhumatoïde, ou les douleurs chroniques, sont pour la plupart antérieures aux années 2000. Toutes présentent de faibles niveaux de preuve à court terme du traitement. Enfin, aucune des publications parues en Russie entre 1997 et 2007 n'a été traduite à ce jour.
En France, ou le jeûne thérapeutique n'est pas reconnu par le système de soins, une vingtaine de centres proposent des expériences, le plus souvent sur le thème "jeûne et randonnée". Ces stages, au succès grandissant, ne se revendiquent pas comme des traitements médicaux et s'engagent, à travers une charte, à ne s'adresser "qu'à des personnes en bonne santé".
Par Marie-Noëlle Delaby, Sciences et Avenir N°804
C'est en Allemagne et en Russie que le jeûne thérapeutique connaît sa plus forte expansion depuis le début du XXe siècle. Outre-Rhin, le jeûne, essentiellement de type Buchinger - du nom du médecin qui mit cette méthode au point en 1953 -, s'inscrit dans le cadre d'une médecine se voulant "intégrative", c'est-à-dire utilisant le recours simultané aux thérapies conventionnelles et traditionnelles. Elle propose d'accompagner le jeûne d'exercices physiques, d'éducation nutritionnelle ou de séances de psychothérapie.
En Allemagne, le jeûne est indiqué dans le traitement de l'arthrite et du diabète de type 2...
Reconnu comme traitement médical par le système de soins allemand, le jeûne thérapeutique supprime toute nourriture solide au profit d'eau minérale, de bouillons de légumes, de tisanes et éventuellement de jus de fruits. Il est notamment indiqué dans le traitement de l'arthrite, du diabète de type 2, des maladies respiratoires et digestives, de l'hypertension, des migraines, ou encore des allergies. Il n'est en revanche pas recommandé actuellement dans le cancer et clairement contre-indiqué en cas d'anorexie et de cachexie (affaiblissement extrême dû à la dénutrition), mais aussi d'hyperthyroïdie grave, d'insuffisance hépatique ou rénale, ou de grossesse et d'allaitement.
... et remboursé par les assurances privées
En Allemagne, il se pratique dans une dizaine de cliniques privées et quelques hôpitaux, comme l'Immanuel Krankenhaus à Berlin, et fait l'objet d'un remboursement par des assurances privées. Certaines de ces cliniques, ouvertes aux étrangers, sont onéreuses. Le coût minimum d'une cure de 14 jours sur les bords du lac de Constance s'élève à 3050 euros.
80,4 % de patients se sentent mieux
Cependant, les publications scientifiques sur les bienfaits éventuels du jeûne thérapeutique pour l'ensemble de ces pathologies sont peu nombreuses, anciennes et restreintes, exception faite d'une grande étude observationnelle menée en 2004 par le Dr Andreas Michalsen, à Berlin. Chez les 952 patients suivis, le jeûne a été bien toléré, sans effets indésirables sérieux. 80,4 % ont déclaré ressentir une amélioration physique et mentale après la cure, selon des critères d'évaluation qui demeurent subjectifs.
LIMITES. Les études cliniques ciblées, qui portent principalement sur l'hypertension artérielle, la polyarthrite rhumatoïde, ou les douleurs chroniques, sont pour la plupart antérieures aux années 2000. Toutes présentent de faibles niveaux de preuve à court terme du traitement. Enfin, aucune des publications parues en Russie entre 1997 et 2007 n'a été traduite à ce jour.
En France, ou le jeûne thérapeutique n'est pas reconnu par le système de soins, une vingtaine de centres proposent des expériences, le plus souvent sur le thème "jeûne et randonnée". Ces stages, au succès grandissant, ne se revendiquent pas comme des traitements médicaux et s'engagent, à travers une charte, à ne s'adresser "qu'à des personnes en bonne santé".
Par Marie-Noëlle Delaby, Sciences et Avenir N°804