Disparition du vol de la Malaysia Airlines : l'enquête s'annonce difficile. L'absence de signes annonciateurs d'accident ...
Disparition du vol de la Malaysia Airlines : l'enquête s'annonce difficile.
L'absence de signes annonciateurs d'accident compliquera l'analyse des enquêteurs. Toutes les hypothèses peuvent être envisagées. Décryptage.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un Boeing 777 de Malaysia Airlines effectuant la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin a disparu, avec 239 personnes à bord. Plus de douze heures après avoir perdu contact avec l'appareil, les autorités n'étaient toujours pas en mesure de localiser le vol MH370, qui transportait 227 passagers de plusieurs nationalités, dont 4 Français. De nombreuses questions se posent après cette disparition en mer qui évoque quelque peu celle du Rio-Paris en 2009.
Comment la disparition a-t-elle été constatée ?
L'avion a disparu des écrans radars. C'est l'expression consacrée qui ne correspond pas toujours à une réalité technique. Dans le cas du vol MH370 Kuala Lumpur-Pékin, seule une partie du trajet, essentiellement au-dessus des terres, est couverte par les réseaux radars. Ainsi, faute de contact radio aux heures prévues, une première alerte a été donnée. Les pilotes du Boeing 777-200 malaisien devaient établir régulièrement des contacts par radio (VHF, HF ou satellite) avec les centres de contrôle successifs (Malaisie, Vietnam, Chine) et respecter la chronologie prévue au plan de vol.
Lorsque les liaisons ne sont pas établies et que la quantité de carburant présente à bord de l'avion (7 h 30) est épuisée, les recherches sont alors lancées. Tous les aéroports de la zone sont contactés pour vérifier qu'il n'y a pas eu un détournement ou un déroutement non signalé. L'hypothèse de la collision en vol semble écartée, faute d'un autre appareil porté disparu, à moins que cela ait été caché.
Y-a-t-il eu des signes précurseurs ?
L'avion de Malaysia Airlines, qui en était à la deuxième heure du vol Kuala Lumpur-Pékin sur un total de six heures, volait au niveau 350, soit environ 12 000 mètres. La carte météosat que nous avons consultée ne montre pas de phénomène météorologique particulier. Aucun appel de détresse ou information sur une difficulté quelconque n'a été transmis par l'équipage. De même, la balise de détresse n'a pas été activée manuellement. Elle se déclenche automatiquement lors du choc causé par un crash, mais son signal n'est pas capté par les avions de sauvetage si elle se trouve sous l'eau. Un équipement spécial est nécessaire.
Il est toutefois possible que le centre des opérations de Malaysia Airlines à Kuala Lumpur ait reçu des données ACARS. Ces messages, transmis automatiquement pendant tout le vol, signalent les éventuelles défaillances techniques et sont précieux pour les enquêteurs. Mais, si c'est le cas, la compagnie malaisienne n'en a pas encore fait état. Longtemps, ces données ACARS avaient été les seules informations disponibles sur la disparition du vol Air France Rio-Paris AF447 en 2009. On se souvient que les enregistreurs de vol avaient été retrouvés presque deux ans plus tard après trois campagnes de recherches sous-marines
Où se trouve l'avion ?
Un haut responsable militaire vietnamien a déclaré en début d'après-midi que des avions vietnamiens ont repéré deux traînées de carburant parallèles de plusieurs kilomètres en mer de Chine méridionale. Mais, à vrai dire, tant que des débris flottants n'auront pas été pas identifiés, personne ne peut affirmer où se trouve le Boeing. Les recherches ont démarré à partir d'une dernière position connue (06°5515 Nord et 103°3443 Est). Puis des extrapolations tiennent compte d'une possible descente en plané, du vent, des courants à la surface de la mer de ce golfe de Thaïlande.
Si les débris sont retrouvés sur une large zone, on pourra en conclure que l'avion s'est disloqué en vol après une explosion ou une dépressurisation.
Qui va être chargé de l'enquête ?
Si l'avion est tombé dans les eaux internationales, le bureau enquête accidents du pays où est immatriculé l'avion devrait être désigné. Il peut faire appel à d'autres BEA étrangers, et il est vraisemblable que la Chine, pays de destination du vol à bord duquel étaient de nombreux ressortissants (153), sera associée. Les experts de Boeing, le constructeur de l'avion, participeront aussi. Si la recherche en mer de l'avion s'avère difficile, il n'est pas exclu que le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile du Bourget soit sollicité pour son expertise acquise lors des opérations de l'AF447 Rio-Paris. Le ministre français en charge des Transports, Frédéric Cuvillier, a d'ailleurs fait une proposition en ce sens.
Le Boeing 777 est-il un avion sûr ?
C'est l'un des avions les plus fiables actuellement, très apprécié dans les compagnies car il connaît peu d'incidents mineurs, ceux qui provoquent retards et annulations. Le dernier accident - le seul avec des morts - est survenu à San Francisco lors d'un atterrissage trop court d'un B777-300ER d'Asiana. Ce sera le plus grave de son histoire à ce jour avec 239 disparus. L'avion disparu de Malaysia - immatriculé 9M-MRO - avait été construit en 2002 et totalisait 20 000 heures de vol. On peut considérer qu'il était à mi-vie, un avion de ligne étant exploité 25 ans.
Quelle est la réputation de Malaysia Airlines ?
Cette compagnie d'État, déficitaire, est considérée comme l'un des transporteurs majeurs en Asie. Elle est dotée d'un réseau international et est membre de l'alliance Oneworld (British Airways, American Airlines), ce qui suppose qu'elle a réussi des audits très stricts sur la sécurité des vols et l'entraînement des équipages. À bord du MH370, le commandant de bord, 53 ans, totalisait 18 365 heures de vol, et son copilote, 27 ans, 2 763 heures. Un équipage tout à fait standard de deux pilotes, comme c'est la règle pour un vol relativement court.
Lu sur lepoint.fr
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