Frustrations politiciennes personnelles, manipulation haineuse et instrumentalisation

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 Indignité républicaine de la cabale malveillante contre Hamada Madi Boléro. Quand, le 14 février 1989, Rouhollah Khomeiny lança sa f...

 Indignité républicaine de la cabale malveillante contre Hamada Madi Boléro.

Quand, le 14 février 1989, Rouhollah Khomeiny lança sa fatwa condamnant à mort l’écrivain Salman Rushdie, on vit défiler dans les rues des pays musulmans des foules très fanatisées qui criaient: «À mort, Salman Rushdie!». Or, les observateurs avaient commis une erreur très grave en omettant la question suivante: combien parmi les gens qui hurlaient dans la rue musulmane avaient lu le livre Les Versets sataniques, qui était au centre de la polémique? Il suffisait de voir les gens qui défilaient dans la rue pour savoir qu’aucun parmi eux n’avait lu le roman de Salman Rushdie. Aucun! Rouhollah Khomeiny lui-même ne l’avait pas lu. Ces gens en avaient juste entendu parler. Ils ne connaissaient ni Salman Rushdie, ni son roman. Dans les Comores d’aujourd’hui, on assiste à une mise à mort semblable, et celle-ci a été lancée contre Hamada Madi Boléro. De nombreux Comoriens sont tombés imprudemment dans ce piège. Mais, avant de condamner à mort Hamada Madi Boléro, avons-nous sérieusement écouté ses paroles qui ont déclenché la polémique? Non et non! Pourquoi écouter, alors que le mieux qu’on a à faire quand il s’agit de Hamada Madi Boléro est de le traîner dans la boue sans se poser de questions?

En réalité, les bien-pensants ont écouté ses propos d’une oreille très distraite et absente, et ont poussé tout un peuple à une polémique haineuse. Ici et là, on apprend que «Hamada Madi Boléro a insulté Saïd Mohamed Cheikh, Ali Soilihi et tous les Grands-Comoriens». Mais, une fois de plus, avant de tirer cette conclusion, avons-nous vraiment écouté les propos de Hamada Madi Boléro? Non et non! Nous avons appris par nos copains et copines que «Hamada Madi Boléro a dit ceci, a dit cela». C’est tout. Et nous voilà partis pour une nouvelle Croisade contre Hamada Madi Boléro. Il y a donc du délire dans l’affaire. Il y a de la manipulation charriant une haine incroyable de la part de certains «politiciens» qui traînent des ressentiments politiques inextinguibles résultant de frustrations politiciennes personnelles et qui manipulent tout un peuple pour le diviser.

Pour connaître cette affaire et démasquer l’hypocrisie qui la sous-tend, il a fallu réécouter les propos de Hamada Madi Boléro dans le calme. J’ai réécouté et réécouté. Et quand je vois les proportions dramatiques qu’a prises cette affaire, je suis stupéfait car, manifestement, il y a manipulation et malveillance. Et c’est inacceptable. Voilà exactement ce qui s’est passé.

Les gens qui vocifèrent et manipulent les Comoriens n’ont même pas écouté Hamada Madi Boléro, et sont mus par un seul sentiment: la haine! Hamada Madi Boléro n’a pas insulté Saïd Mohamed Cheikh, et ne l’a pas plus attaqué que ne le faisait à l’époque le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd-Ali, son opposant historique! Comment Hamada Madi Boléro allait-il insulter Ali Soilihi, avec qui il a le même grand-père? Aurait-il pu l’insulter plus que ne l’avait fait le Mufti Foundi Saïd Mohamed de Hahaya (dont on connaît la relation de famille avec l’homme d’État Mouzaoir Abdallah, le ministre des Affaires étrangères d’Ali Soilihi) après le coup d’État du 13 mai 1978 organisé par Ahmed Abdallah et Mohamed Ahmed contre Ali Soilihi? Hamada Madi Boléro aurait-il pu insulter les Grands-Comoriens plus que ne l’avaient fait les Anjouanais après le déclenchement du séparatisme en février 1997 et à la suite du débarquement raté que le Président Mohamed Taki Abdoulkarim avait tenté sur Anjouan le 3 septembre 1997? En réalité, la cabale déclenchée contre Hamada Madi Boléro ne cherchait qu’un prétexte pour en finir avec le régime politique d’Ikililou Dhoinine, en s’attaquant à celui qui fait office de «rempart» de ce régime politique! C’est tout! Ce régime politique n’est pas le mien, je ne l’approuve pas, je le critique plus que quiconque, mais je ne cautionne pas, je n’approuve pas n’importe quel procédé destiné à le déstabiliser et à l’abattre. La haine conduit certains à des extrémités inacceptables. Or, il y a trop de haines et de manipulations dans l’affaire. C’est inacceptable.

Voici la vérité. Hamada Madi Boléro était interrogé à la radio sur le bilan du Séminaire relatif à la défense et à la sécurité aux Comores, un Séminaire que j’ai beaucoup critiqué! Le journaliste, après plusieurs questions, demanda à Hamada Madi Boléro si au cours du séminaire, a été évoquée la sécurité des hautes personnalités, dont les Présidents des pays membres de la Commission de l’océan Indien, qui seront présents à la conférence au sommet qui sera organisée aux Comores en juillet 2014. Hamada Madi Boléro a répondu par l’affirmative. Le journaliste insista sur l’arrivée aux Comores du Président français François Hollande, et précisa que sa question était due au fait qu’un tract aurait suggéré que la visite du chef de l’État français aux Comores était une provocation et que «si l’Histoire retiendra qu’Ikililou Dhoinine est le premier Président comorien originaire de Mohéli, elle retiendra aussi qu’il est celui qui aura capitulé sur la question de Mayotte». Capituler, capituler… Bof!

Là, avec sa méthode de professeur expliquant un cours à un élève pas très doué, Hamada Madi Boléro a commencé par lui expliquer que les Comores étaient un pays membre de la communauté internationale et étaient signataires de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Par conséquent, les Comores sont dans l’obligation de recevoir les chefs d’État du monde entier avec les égards convenus, et que le jour où le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sera aux Comores, il aura droit au tapis rouge! C’est la vérité.

Pour ce qui est du fantasme sur la prétendue et fantasmagorique «capitulation sur Mayotte», devenue la tarte à la crème, «capitulation» qui serait au passif du «premier Président comorien originaire de Mohéli», Hamada Madi Boléro a répondu, s’agissant du tract du Comité Maoré, donc de Mohamed Idriss: «Je ne crois pas que celui qui a publié ce tract est un Grand-Comorien car un Grand-Comorien n’insulte pas les gens avec leur localité, leur île d’origine! Mais, si c’est le cas, je voudrais demander à l’auteur si le moment est venu pour que nous fassions le mauvais bilan de nos Présidents comoriens en fonction de leur île d’origine? Si c’est le cas, alors commençons par le commencement, puisque Mohéli ne préside aux destinées des Comores que depuis 3 ans seulement sur plus de 30 ans d’indépendance! Et donc, par exemple, sur la question de Mayotte tout le monde sait que le problème est apparu dès que la capitale fut transférée de Dzaoudzi à Moroni, et le Président comorien qui dirigeait les Comores à l’époque était originaire de la Grande-Comore. Ou parlons encore de l’instabilité, dont on évoque 20 coups d’État. En tous cas, le premier coup d’État aux Comores fut l’œuvre d’un Président comorien originaire de la Grande-Comore». Il s’agit du Président Ali Soilihi (3 août 1975-13 mai 1978). Où est l’insulte dans tout ça?

Analysons donc ces propos de manière objective. Valent-ils toute la haine et toutes les injures adressées à Hamada Madi Boléro? Non et non! Ce qui est grave, c’est qu’on connaît les quatre personnes les plus engagées dans la manipulation de la notabilité contre Hamada Madi Boléro, au point de vouloir ridiculiser Ikililou Dhoinine en lui demandant de limoger son plus proche collaborateur. Demain, sur ce site et sous ma signature, le lecteur trouvera des critiques adressées à Hamada Madi Boléro, mais il s’agira de critiques qu’il aura méritées du fait de sa fonction d’acteur politique occupant une fonction stratégique et exposée à toutes les ingratitudes. Mais, s’agissant de ses propos à la radio, il est temps d’arrêter la comédie et la haine gratuite. La haine gratuite est d’autant plus visible que sur le blog de propagande d’Ahmed Sambi, dimanche 23 mars 2014, a été publiée une photo truquée de Hamada Madi Boléro qui remue la hanche de manière obscène, avec la légende «Comores/ORTC: Boléro danse le boléro mohélien». Au-delà de l’obscénité de la photo, depuis quand existe-t-il une danse de «boléro mohélien»? Aucun Mohélien n’a présenté un politicien comorien d’une autre île dans une position obscène, avec le nom de son île à côté.

En 2010, quand Ahmed Sambi ne voulait pas organiser l’élection présidentielle devant installer un Mohélien à Beït-Salam, l’un de ses hommes avait dit publiquement: «Hé! Vous les Mohéliens! Vous êtes combien pour vouloir placer un Président mohélien à la tête des Comores?». On sait ce qui arriva: l’auteur de cette injure a tout fait par la suite pour se faire nommer ministre, mais Ikililou Dhoinine a refusé avec un entêtement de mule de Somalie. Aujourd’hui, le gars flingue chaque jour Ikililou Dhoinine et fait une fixation haineuse sur Hamada Madi Boléro. Il est parmi les quatre personnes qui montent la notabilité contre Hamada Madi Boléro. Toujours en 2010, on a vu à la Télévision anjouanaise des Anjouanais et des Anjouanaises comparer les Mohéliens à une chèvre: ils firent porter une chemise à une chèvre et lui demandaient: «C’est vrai que toi aussi, tu veux devenir Président?». C’est toute l’île de Mohéli et tous les Mohéliens qu’on insultait. Pourtant, les Mohéliens n’avaient rien dit pour protester contre une injure dont la nature remonte à l’époque de l’autonomie interne.

À un moment où les «bons et vrais Comoriens» s’agitent de toutes parts, sans faire la moindre proposition sur Mayotte, mais juste de la surenchère démagogique, ils devraient se poser des questions sur ce que pensent les Mahorais qui apprennent qu’on cherche toujours à minimiser le fait historique qu’est le transfert de la capitale des Comores, de Mayotte à la Grande-Comore! Pour l’historien Mahmoud Ibrahime, «la décision de déplacer le chef-lieu est prise en 1958, après une motion de l’Assemblée territoriale, par l’Administrateur supérieur en Conseil de Gouvernement, alors que Cheikh n’est encore que député. Certes, Cheikh a joué de son influence auprès des élus, mais le pouvoir de décision appartenait encore aux autorités coloniales, surtout au Conseil de Gouvernement qui est alors dirigé par l’Administrateur supérieur et par un Vice-président, Mohamed Ahmed. Il est clair que les dirigeants maorais commencent par refuser le système politique mis en place depuis 1945, qui conduit l’autorité coloniale à n’accorder de l’importance qu’aux représentants des deux grandes îles, système dont Cheikh apparaît très tôt comme le représentant pour ne pas dire le concepteur» (Mahmoud Ibrahime: Saïd Mohamed Cheikh (1904-1970). Parcours d’un conservateur. Une histoire des Comores au XXème siècle, Komedit, Moroni, 2008, p. 277).

Toujours selon Mahmoud Ibrahim, à la suite de sa lapidation 1er août 1966, à Mayotte, Saïd Mohamed Cheikh «est totalement aveuglé par son orgueil, et fait exactement ce qu’attendent les chefs du Mouvement [mahorais]. […]. Le 19 août, il renvoie à Mayotte dix-huit fonctionnaires maorais avec famille et bagages, signifiant ainsi que les Maorais n’étaient plus chez eux dans le reste de l’archipel» (Mahmoud Ibrahime: p. 282). Toujours selon Mahmoud Ibrahime, «Cheikh, hissé sur son piédestal, regarde (et même provoque) le pourrissement de la situation politique, économique, sociale et morale de l’île, attendant que ses dirigeants se soumettent» (Mahmoud Ibrahim: p. 283). On sait d’ailleurs qu’«au fur et à mesure des coups de colère du Président, les Maorais rejoignent le Mouvement, de plus en plus autoritaire et répressif contre ceux qui n’obéissent pas aux consignes. Dès la fin de l’année 1966, Cheikh n’est plus, de son propre fait, le Président des Maorais. Il a lui-même exclu l’île du champ de ses compétences» (Mahmoud Ibrahime: p. 282). C’est l’historien qui nous apprend tout ça, et il n’est pas né, comme Hamada Madi Boléro, à Boingoma, à Mohéli.

Ancien professeur au Lycée de Moroni, Jean Fasquel affirme: «Parallèlement, la capitale du nouveau Territoire fut transféré à la demande de Saïd Mohamed Cheikh de Dzaoudzi à Moroni, dans les années 1962-1964» (Jean Fasquel: Mayotte, les Comores et la France, L’Harmattan, Paris, 1991, p. 11). Jean Fasquel explique les effets du transfert de la capitale: des «pertes d’emplois furent durement ressenties, mais aussi la perte du pouvoir politique», étant noté que Saïd Mohamed Cheikh, «très mécontent, il multiplia les mesures de rétorsion, et commença à faire de Mayotte une île “oubliée”» (Jean Fasquel: pp. 13 et 13-14).

Comme certains osent prétendre que le transfert de la capitale à Moroni n’est pas un fait important, il faut tout de même noter que «le transfert amorcé en 1960 n’est vivement ressenti qu’en 1966, lors du déménagement de la Direction des Finances. Il est vrai que ce déplacement signifie pour Mayotte la perte de nombreux emplois annexes […]» (Hervé Chagnoux et Ali Haribou: Les Comores, PUF, Collection «Que Sais-je?», 2ème édition, Paris, 1990, p. 54). Une fois de plus, voilà les données historiques que la glorification des anciens acteurs politiques conduit à nier. Les Comores dans le négationnisme…

Aujourd’hui, en raison d’une campagne de haine et de manipulation, des notables de Mohéli, probablement Soilihi Mohamed, Ali Hassanaly et Salim Djabir seront à Moroni ce lundi 31 mars 2014 pour rencontrer les notables de la Grande-Comore et demander certainement le sens de la cabale contre Hamada Madi Boléro. Ce n’était pas nécessaire d’en arriver là. Mais, que faire, puisque dans les coulisses, des «politiciens» remuent la haine de l’autre pour assouvir des frustrations nées de leur incapacité à se faire respecter sur une scène politique encombrée?

Ceux qui remuent la fange sont ceux qui refusent à Ikililou Dhoinine jusqu’au droit de constituer une délégation devant négocier avec la France sur Mayotte, qui veulent imposer dans les délégations des notables à la retraite, et qui accusent systématiquement les Hamada Madi Boléro, Aloui Saïd Abbas, Houdhoier Inzoudine et autres Mirhane Bourhane d’être des «vendus», uniquement parce qu’ils doivent négocier avec la France sur le dossier Mayotte. Ces diplomates vendent quoi, alors qu’ils n’ont pas Mayotte entre leurs mains? D’ailleurs, n’est-ce pas sous la présidence d’Ahmed Sambi avec sa diplomatie du tamtam et du tambour que Mayotte a été transformée en département français? Alors, de grâce, laissez-nous en paix.

À titre strictement et rigoureusement personnel, mon opposition totale et définitive au régime politique d’Ikililou Dhoinine ne me conduira pas à une haine aveugle envers les principaux acteurs politiques de ce régime politique, que je juge de la manière la plus sévère et dont je déplore les dysfonctionnements.

Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 30 mars 2014.
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