Excellence Monsieur le Président de la République Messieurs les Vice – Présidents Messieurs les Ministres, Monsieur l'Ambassadeur de Fr...
Excellence Monsieur le Président de la République
Messieurs les Vice – Présidents
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Ambassadeur de France en Union des Comores,
Monsieur le Directeur Général de l'Agence Française de Développement,
Monsieur le Président du Conseil de l'Île Autonome de Ndzuwani,
Mesdames et Messieurs les membres de l'Exécutif de Ndzuwani,
Mesdames et Messieurs, en vos qualités et titres respectifs
Mesdames et Messieurs,
Messieurs les Vice – Présidents
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Ambassadeur de France en Union des Comores,
Monsieur le Directeur Général de l'Agence Française de Développement,
Monsieur le Président du Conseil de l'Île Autonome de Ndzuwani,
Mesdames et Messieurs les membres de l'Exécutif de Ndzuwani,
Mesdames et Messieurs, en vos qualités et titres respectifs
Mesdames et Messieurs,
Nous voici réunis, ici à Sima, pour la réception des ouvrages du projet d'Approvisionnement en Eau Potable de la Péninsule de Sima.
Dieu nous dit dans le Coran Sacré « Si vous êtes reconnaissants, J'augmenterai très certainement Mes bienfaits sur vous » (Coran 14:7). Je commence donc mon intervention en rendant grâce à Dieu pour ses bienfaits et pour nous avoir laissé en vie jusqu'à ce jour historique. Vous ne pouvez imaginer l'immense joie que j'ai à être présent ici aujourd'hui parmi vous tous.
Mes remerciements s'adressent au Gouvernement de l'Union des Comores et plus particulièrement au Président de la République, Son Excellence Dr Ikililou Dhoinine, pour son implication personnelle et son appui dans la réussite de la conduite de ce projet. Il est fort probable que sans son engagement, nous ne serions pas là aujourd'hui.
Je tiens à remercier aussi le gouvernement français à travers l'Agence Française de Développement pour avoir bien voulu aider la population de Sima et des villages limitrophes dans l'accès à l'eau potable.
Je tiens à féliciter publiquement l'Union des Comités d'Eau d'Anjouan pour son courage et détermination à atteindre les résultats de ce projet. Monsieur le Président de l'UCEA, vous et vos équipes, vous méritez d'être décorés des plus hautes distinctions de la nation. En 2008, mon prédécesseur a délégué à l'UCEA la maitrise d'ouvrage déléguée dans la gestion communautaire de l'Eau. J'ai renouvelé cette délégation. Je ne la regrette pas. Vous avez toute l'estime de l'Exécutif de l'Île Autonome de Ndzuwani.
Je tiens à féliciter la population de la Commune de Sima pour sa mobilisation et son engagement indéfectible tout au long de la conduite des travaux. Votre ville, Sima, a été la première capitale de Ndzuwani. Aujourd'hui, c'est la première ville anjouanaise à disposer d'un système de gestion communautaire moderne de l'eau. Je vous invite à rester mobilisés pour veiller à la pérennisation de ces ouvrages.
Enfin, mes remerciements à chacune et chacun d'entre vous qui ait fait le déplacement pour honorer par sa présence cette cérémonie. Cela témoigne que vous avez compris qu'il ne s'agit pas seulement d'une journée de fête pour la population de la Commune de Sima mais plutôt pour tous les Comoriens.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis ici également pour fêter l'Eau. L'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté le 22 décembre 1992, une résolution déclarant le 22 mars de chaque année, «Journée Mondiale de l'Eau». L'objectif majeur de cette journée consiste à mener des actions visant à sensibiliser le grand public, les leaders et les décideurs pour une prise de conscience globale sur l'importance de l'Eau. Pour tout humain, cette importance n'est plus à démontrer. Par contre, c'est la prise de conscience qui nous manque.
Le thème mondial retenu pour l'année 2014 est « Eau et Energie ». L'idée est qu'avec de l'eau, on peut avoir de l'énergie et qu'avec de l'énergie, on peut avoir de l'eau. En effet, à 20 km d'ici, au Sud – Ouest de Ndzuwani, de l'eau devrait procurer de l'énergie. Le central hydro-électrique de Lingoni devrait alimenter en électricité toutes les six localités de la Commune de Moya. Par contre, dans le cas du système d'adduction d'eau de Sima, l'énergie donne non seulement l'eau, mais, elle est également prise en compte dans la fixation du prix. Le prix du mètre cube d'eau est fixé à 1 franc comorien et il pourrait baisser avec une diminution du coût de l'énergie.
Le bon fonctionnement du couple Eau – Energie revêt donc une importance capitale. Voilà pourquoi mon vœu le plus cher est, qu'un jour, les rivières de Ndzuwani fournissent suffisamment d'énergie propre pour produire l'eau potable dont la population a besoin et satisfaire les besoins de nos opérateurs économiques pour soutenir le développement durable de l'Île.
C'est dans cet esprit que j'ai commandé l'année dernière, avec l'appui du Président de l'Union, Son excellence Dr Ikililou Dhoinine, une étude sur le potentiel hydro-électrique de Ndzuwani. Comme vous le savez, le rapport intermédiaire de cette étude évalue à 5,4 Mégawatts notre potentiel, soit les moyens de couvrir entièrement nos besoins actuels.
Je lance donc un appel à nos partenaires ici présents de nous aider à faire de l'énergie hydro-électrique, notre option énergétique pour le développement durable de Ndzuwani. C'est un choix qui cadre avec la vision de développement du Chef de l'Etat et c'est le seul choix qui s'impose à nous. Ce choix contribuera à donner à notre pays insulaire une autonomie énergétique réelle. La pénurie d'électricité que nous sommes en train de vivre et le contexte international devenu de plus en plus incertain confirment que nous devons aller vers ce choix. Disposer d'une ressource énergétique, non importée et propre, renforcera certainement l'indépendance et la sécurité énergétique de notre pays.
Mes chers concitoyens de Ndzuwani,
Cette option de l'eau comme source d'énergie renouvelable pour soutenir notre développement, nécessite l'implication et l'engagement de chacun de vous, femmes et hommes, enfants et adultes, acteurs de la société civile et opérateurs économiques. Cela exige non seulement une bonne gouvernance de la « ressource eau » mais également et surtout la protection de cette ressource qui se raréfie. Les études montrent que dans les années cinquante notre île comptait une quarantaine de rivières permanentes. Aujourd'hui, Ndzuwani ne compte que neuf rivières permanentes. Et, malheureusement, la tendance ne s'inverse pas.
Face à ce constat amer, il nous faut redoubler d'efforts, d'autant plus que l'eau est une bénédiction divine pour les êtres vivants et dont nous devons garantir la bonne gestion. Dans le Coran, il est dit : « C'est Lui qui, du ciel, fait descendre une eau que vous buvez et grâce à laquelle pousse une végétation servant de pâturage à votre bétail. [De cette eau], Il vous fait pousser des herbages, des oliviers, des palmiers, des vignes et toutes sortes d'arbres fruitiers. Voilà bien là un signe pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 16:11)
Il nous faut donc une gestion rationnelle de l'eau et de ce qui la procure : la forêt. En effet, en 1990, la forêt représentait 6,6% du territoire de notre beau pays les Comores. En 2012, ce taux est tombé à 1,7%. Ainsi, 500ha de forêts disparaissent chaque année et 57% des terres agricoles sont dégradées. A ce rythme, en moins de dix ans, il n'y aura plus de forêt. C'est nous, ici à Ndzuwani, qui connaissons le taux de déboisement par île le plus élevé avec 74% contre 53% à Mwali et 36% à Ngazidja. Ce taux est accentué par le fait que 80% des Comoriens utilisent encore la biomasse ou le bois de chauffe comme principale source d'énergie.
C'est pourquoi, je suis convaincu qu'une mobilisation stratégique autour de notre sécurité énergétique en termes d'approvisionnement en produits d'hydrocarbures devra être réalisée pour répondre aux besoins énergétiques des ménages de cette île et du pays d'une manière générale.
Mesdames et Messieurs,
Les enjeux liés à l'eau sont très importants. Certains figurent parmi les risques climatiques majeurs auxquels notre pays a à faire face. En effet, le Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques, adopté en mars 2006, a identifié sept risques climatiques majeurs aux Comores : les cyclones, l'augmentation de la température océanique, la montée du niveau de la mer, les pluies intenses, la sècheresse saisonnière et la sécheresse aigue. L'eau figure ainsi parmi les secteurs les plus exposés.
Le mardi dernier, le rapport national 2013 sur les OMD est officiellement lancé à Dar-Nadjah au siège du Gouvernorat de Ndzuwani. Quand j'ai parcouru ce rapport, il y a une donnée qui m'a beaucoup marqué et qui doit nous interpeller tous.
Selon les estimations de ce rapport, en 2020 les coûts économiques des sécheresses saisonnières et aigues pourraient s'élever, à eux seuls, jusqu'à 51 millions de dollars, et le total du coût économique des catastrophes naturels aux Comores pourrait s'élever jusqu'à un demi-milliard de dollars. Un demi-milliard de dollars est l'équivalent de 127% de notre PIB, et s'ajoutera à ce coût d'autres couts additionnels notamment les couts sociaux ou administratifs.
C'est dire Mesdames et Messieurs que ce sont de perspectives difficiles auxquelles nous devons préparer notre pays :
- soit nous prenons la gravité du danger et nous agissons en conséquence ;
- soit nous attendons ces évènements dramatiques et exposons notre population à une situation difficile.
Il s'agit d'un défi immense qui nécessite une planification rigoureuse et l'apport de tous. Pour contribuer à relever ces défis, j'ai demandé à l'Exécutif de Ndzuwani dans le cadre du Plan de Travail Annuel 2014 deux grandes priorités :
- l'élaboration d'un Schéma Directeur de l'Eau ;
- l'élaboration d'un Schéma d'Aménagement du Territoire.
-
Pour y parvenir nous mobilisions la coopération décentralisée anjouanaise à cet effet. C'est ainsi que nous avons reçu, au début de ce mois de mars, une mission de l'Université du Mans pour nous accompagner dans l'élaboration du Schéma Directeur d'Aménagement du Territoire Insulaire. Dans le même ordre d'idée, nous attendons l'arrivée prochaine d'une mission de nos partenaires marocains pour les travaux relatifs à l'élaboration du Schéma Directeur de Gestion des Ressources en Eau.
Nous savons pouvoir compter sur l'appui du Président de la République et de nos partenaires pour la concrétisation de ces initiatives.
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de Sima,
Vous avez une responsabilité énorme dans la réussite de ce projet. Vous avez d'abord une responsabilité communautaire. De par sa grandeur et les moyens mobilisés, vous avez l'obligation de veiller à la pérennité du premier système moderne de gestion communautaire de l'eau aux Comores.
Vous avez également une responsabilité légale. La loi portant Décentralisation en Union des Comores prévoit « l'hydraulique villageoise » parmi les compétences des communes. Vous avez l'occasion de construire des capacités municipales en management des services publics de base.
Je sais que la gestion de l'eau nécessite souvent l'implication de plus d'une commune. Pour contribuer à surpasser cet obstacle, vous pouvez recourir à l'intercommunalité dont je viens de promulguer la délibération relative aux Groupement de Coopération Intercommunale adoptée par le Conseil de l'Île Autonome de Ndzuwani lors de sa session de janvier – février dernier.
Je tiens à vous rassurer que vous pouvez compter sur mon appui, plein et entier, et celui de l'Exécutif de Ndzuwani dans la réalisation de votre mission.
Mesdames et Messieurs,
L'accès à l'eau potable est un besoin fondamental universel. C'est la raison pour laquelle il figure parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement. A travers le Cible 7C des OMD, la communauté internationale ambitionne de « Réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre ». Le Rapport 2013 de la mise en œuvre des OMD au Comores conclut que l'atteinte de cet objectif est, malheureusement, invraisemblable puisqu'en 2012 plus de 75% des comoriens n'avaient toujours pas accès à de l'eau potable durable.
Je tiens donc à féliciter la population de péninsule de Sima. Vous êtes parmi la minorité des Comoriens qui ont désormais accès à une eau potable durable.
Aujourd'hui, c'est Sima et demain, ça sera Domoni. J'espère qu'inch'Allah, d'ici 2019 au plus tard, la population vivant dans l'ensemble des villes et villages de Ndzuwani ait accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable. C'est un objectif louable auquel je ne ménagerais aucun effort pour l'atteindre.
Mais, nous y arriverons que grâce à l'appui du Gouvernement de l'Union et de nos partenaires. Et pourtant, le rapport d'évaluation de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté 2010-2014 montre que l'Eau est le secteur où la coordination de l'aide est la moins éfficace.
Je lance donc un appel sollennel ici à Sima auprès du Chef de l'Etat et de nos partenaires pour soutenir l'idée de l'organisation d'une Conférence Nationle de l'Eau, qui reunirait reguliérement les autorités nationales et insulaires en charge de ces questions et nos partenaires au développement pour garantir cette coordination à l'image de la Conférence Nationale de l'Education.
Que Dieu bénisse Ndzuwani et les Comores !
Je vous remercie
Dar Nadjah
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Le journal de la diaspora comorienne en France et dans le monde : Information et actualité en temps réel 24h/24 et 7j/7.