Le 1er janvier 2014, une tête de cochon avait été déposée sur le parvis de la mosquée de vendredi à Dzaoudzi-Labattoir. Un gendarme et son...
Le 1er janvier 2014, une tête de cochon avait été déposée sur le parvis de la mosquée de vendredi à Dzaoudzi-Labattoir. Un gendarme et son épouse étaient les auteurs du geste profanateur, c’est en tout cas ce qu’il ressort de l’enquête qui avait été menée par les militaires de la section de recherches. La femme d’un légionnaire avait elle aussi été mise en cause pour complicité après avoir, au cours d’un pari stupide, remis la tête de l’animal. L’affaire avait fait et fait toujours d’ailleurs beaucoup de bruit avec une population qui réclame justice. Le ministre chargée des affaires européennes Thierry Repentin s’est rendu sur place lors de son déplacement dans l’île pour rendre hommage aux musulmans de Mayotte qui ont été si dignes et n’ont pas sombré dans la colère et la violence. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, annoncé à Mayotte en avril prochain, a d’ores et déjà expliqué que lui aussi se rendrait à la mosquée tout en précisant que le gendarme maritime mis en cause avait été muté et lourdement sanctionné.
Mais c’est l’échéance du 26 février qui est à ce jour la plus attendue puisqu’elle marque l’ouverture du procès devant le tribunal correctionnel. Une délégation de religieux est partie en métropole pour rencontrer les autorités et dénoncer l’acte profanateur tout en réclamant justice craignant que les prévenus ne soient pas présents lors de l’audience. Ce qui ne devrait pas être le cas, au moins un mis en cause devrait être là, peut-être même les deux. Les cadis ont à ce titre entamé une tournée des villages et des mosquées de l’île pour mobiliser la population et l’appeler au rassemblement le plus large possible mercredi prochain pour un sit-in devant le palais de justice lorsque les débats seront ouverts.
Il devrait donc y avoir énormément de monde ce jour là. Mais une mauvaise nouvelle risque d’alimenter la colère. En effet, le report du procès a été demandé “pour des raisons qui seront dévoilées lors de l’audience” indique-t-on du côté de la justice. Déjà, la rumeur selon laquelle la manifestation prévue pourrait gêner la sérénité des débats aurait été la cause du changement de date. Or, ça, c’est ce que croient certains lorsque la réalité est toute autre. Le défenseur des mis en cause, Maître Julien Chauvin a tout simplement été victime d’un accident. Il s’est enfoncé deux côtes et ne pourra pas assurer dans les meilleures conditions la défense de ses clients. Le tribunal a été prévenu et il a accepté le report d’audience, la date sera communiquée ultérieurement. Il n’y a donc pas de scandale, ni de manœuvre pour gagner du temps, il s’agit uniquement d’un problème technique et humain qui imposera juste un peu de patience.
En attendant, pour l’heure, la grande répétition pour préparer le 26 février + report, prévue le 23 place de la République semble toujours maintenue. Un communiqué circule en se sens et il distille… “Le respect commence par soi-même. Réclamer la dignité commence par te montrer digne, toi-même. Si tu veux réellement vivre en paix et dans le respect, tu dois être solidaire et mobilisé, te défendre. Et si tu veux réellement le changement, il ne faudra rien attendre des autres. Tu dois le chercher par toi-même. Ton engagement est nécessaire, car derrière toi, il y a tes enfants, ta famille, tes valeurs, toi. Alors rejoins l'appel à la mobilisation du dimanche prochain. Le 23 mars 2014. Place de la République. A 9h. Ce jour là, Tu dois dire haut et fort que tu aimes ton île. Que tu refuses de te faire salir. Que tu refuses d'être souillé. Que tu refuses d'être humilié. Ce jour là, tu dois dénoncer l'injustice. Tu dois réclamer la justice. Tu dois réclamer ton être, digne et respectueux. Ce jour là, tu dois être fier de tes acquis et tes valeurs. Tu dois aussi faire comprendre à autrui que les hommes son tous égaux devant la justice. Ce jour la, tu dois être présent pour montrer que tu as compris et que tu refuses le non-droit. Ta liberté, c'est ton engagement. À dimanche.”
La motivation est là, la déception risque donc de l’être aussi si l’information du report se confirme.
Source : FRANCE MAYOTTE matin / Samuel Boscher
Mais c’est l’échéance du 26 février qui est à ce jour la plus attendue puisqu’elle marque l’ouverture du procès devant le tribunal correctionnel. Une délégation de religieux est partie en métropole pour rencontrer les autorités et dénoncer l’acte profanateur tout en réclamant justice craignant que les prévenus ne soient pas présents lors de l’audience. Ce qui ne devrait pas être le cas, au moins un mis en cause devrait être là, peut-être même les deux. Les cadis ont à ce titre entamé une tournée des villages et des mosquées de l’île pour mobiliser la population et l’appeler au rassemblement le plus large possible mercredi prochain pour un sit-in devant le palais de justice lorsque les débats seront ouverts.
Il devrait donc y avoir énormément de monde ce jour là. Mais une mauvaise nouvelle risque d’alimenter la colère. En effet, le report du procès a été demandé “pour des raisons qui seront dévoilées lors de l’audience” indique-t-on du côté de la justice. Déjà, la rumeur selon laquelle la manifestation prévue pourrait gêner la sérénité des débats aurait été la cause du changement de date. Or, ça, c’est ce que croient certains lorsque la réalité est toute autre. Le défenseur des mis en cause, Maître Julien Chauvin a tout simplement été victime d’un accident. Il s’est enfoncé deux côtes et ne pourra pas assurer dans les meilleures conditions la défense de ses clients. Le tribunal a été prévenu et il a accepté le report d’audience, la date sera communiquée ultérieurement. Il n’y a donc pas de scandale, ni de manœuvre pour gagner du temps, il s’agit uniquement d’un problème technique et humain qui imposera juste un peu de patience.
En attendant, pour l’heure, la grande répétition pour préparer le 26 février + report, prévue le 23 place de la République semble toujours maintenue. Un communiqué circule en se sens et il distille… “Le respect commence par soi-même. Réclamer la dignité commence par te montrer digne, toi-même. Si tu veux réellement vivre en paix et dans le respect, tu dois être solidaire et mobilisé, te défendre. Et si tu veux réellement le changement, il ne faudra rien attendre des autres. Tu dois le chercher par toi-même. Ton engagement est nécessaire, car derrière toi, il y a tes enfants, ta famille, tes valeurs, toi. Alors rejoins l'appel à la mobilisation du dimanche prochain. Le 23 mars 2014. Place de la République. A 9h. Ce jour là, Tu dois dire haut et fort que tu aimes ton île. Que tu refuses de te faire salir. Que tu refuses d'être souillé. Que tu refuses d'être humilié. Ce jour là, tu dois dénoncer l'injustice. Tu dois réclamer la justice. Tu dois réclamer ton être, digne et respectueux. Ce jour là, tu dois être fier de tes acquis et tes valeurs. Tu dois aussi faire comprendre à autrui que les hommes son tous égaux devant la justice. Ce jour la, tu dois être présent pour montrer que tu as compris et que tu refuses le non-droit. Ta liberté, c'est ton engagement. À dimanche.”
La motivation est là, la déception risque donc de l’être aussi si l’information du report se confirme.
Source : FRANCE MAYOTTE matin / Samuel Boscher