L’AND secouée par un séisme d’une magnitude de niveau 9 sur l’échelle de Richter. Pauvre AND! Il lui fallait encore ce scandale! Était...
L’AND secouée par un séisme d’une magnitude de niveau 9 sur l’échelle de Richter.
Pauvre AND! Il lui fallait encore ce scandale! Était-ce vraiment nécessaire? Et que vont dire ceux qui insultent, injurient et vocifèrent chaque fois qu’un Comorien signale qu’il y a un problème quelque part au sein des institutions publiques comoriennes? Pourtant, les injures, insultes et vociférations n’ont pas permis d’occulter certains des maux qui rongent à mort l’Armée nationale de Développement (AND), redevenue la risée de toute la population, et le point focal de sa haine au laser. Les tristement célèbres notes sexuellement transmissibles (NTS), chères à l’Université des Comores, ont fait leur apparition au sein de l’institution militaire, où la promotion-canapé fait rage, si ce n’est plus. La politisation suit son cours inauguré sous Azali Assoumani et exacerbé sous Ahmed Sambi, qui disait que «la Grande Muette est devenue la Grande Bavarde». De toute manière, les dirigeants comoriens ne récoltent que ce qu’ils ont semé, et on ne les voit pas disposer d’une Armée républicaine quand ils s’acharnent à faire fonctionner une institution militaire dirigée par des troufions et des bidasses portés sur la bagatelle et ayant la braguette facile. Regardons-nous en face et disons-nous la vérité: cette Armée est une honte nationale. Si on pouvait la dissoudre!
Les Comoriens sont désagréablement surpris d’apprendre que d’un seul coup, le Colonel Youssouf Idjihadi, chef d’État-major de l’AND, a renvoyé auprès de leurs mamans 150 soldats, soit près de 10% des effectifs de notre glorieuse Armée de racketteurs clochardisés. C’est une première dans les annales militaires mondiales. Ces soldats sont renvoyés parce qu’ils se livraient à des actes de racket sur une population qui a peur face à tout ce qui porte l’uniforme, même l’uniforme d’aide-soignant dans les hôpitaux-mouroirs du pays. Personne ne manifeste la moindre surprise en apprenant que les soldats visés ont été recrutés en l’an de grâce 2012, et on sait pourquoi. Pourquoi? Parce qu’à l’époque, l’institution militaire n’était pas tenue, puisqu’elle était dirigée alors par des chefs n’ayant aucun sens des responsabilités. Or, il s’agit de l’Armée, chargée notamment de la Défense extérieure du pays, mais dont les responsables éteignent leurs téléphones portables, fuient en slips et vont se cacher sous les tables de l’Ambassade de France à Moroni dès qu’ils voient une ombre, même celle d’un pêcheur nocturne, à la plage d’Itsandra. Quant aux soldats sans hiérarchie, il ne faut pas être exigeant à leur égard car ils sont complètement perdus sans hiérarchie en période non pas de guerre, mais de doute. En plus, ces troufions et bidasses ne reçoivent aucune formation.
On nous dit que les 150 troufions et bidasses qui ont fait l’objet d’une sévère mesure de radiation ont eu de «mesures indignes de militaires». D’accord. Mais, qui leur a appris ce que doit être un «comportement digne d’un militaire»? En tout cas, ça ne peut pas être ces chefs qui se sont transformés en usurpateurs de titres et qui arborent fièrement sur leurs poitrines des insignes de parachutistes alors qu’au cours de leur formation, ils avaient peur de sauter en parachute. Quand il était encore aux affaires, le Général Salimou Mohamed Amiri avait même dû adresser à ces fainéants des notes leur interdisant le port de ces insignes. Nous comprenons donc leur haine viscérale à son égard. Est-ce de bonne guerre? Naturellement, non. On a même vu l’un de ces fainéants se servir des insignes de l’un de ses collègues pour parader devant la troupe, qui savait à quoi s’en tenir, dans un pays où, heureusement tout se sait et tout finit par se savoir.
L’exemple ne doit-il pas venir d’en-haut? Or, quel exemple donnent les chefs de l’AND? Le pire qu’on puisse imaginer, surtout depuis que la bataille des chefs fait rage au sein de cette Armée, au vu et au su de toute la troupe, qui ricane. Combien de temps a-t-il fallu à la hiérarchie pour se rendre compte que les soldats utilisaient leurs armes pour menacer la population et lui soutirer de l’argent? Ce ne sont pas des choses qui se produisent une fois. Donc, le mal est profond, très profond, et nul ne peut dire que tout est arrivé d’un seul coup et une seule fois. Ce n’est pas du jour au lendemain que de simples agneaux innocents de casernes se sont transformés en mauvais garçons. Soyons sérieux et évitons l’hypocrisie!
Au moment même où on parle de cette affaire, des voix s’élèvent pour signaler que la radiation doit toucher même certains officiers et sous-officiers, au lieu de s’intéresser aux seuls lampistes et seconds couteaux. En d’autres termes, le mal au sein de l’AND n’épargne plus personne, puisqu’il se situe à tous les niveaux de la hiérarchie. Les officiers et les sous-officiers ne peuvent pas se targuer d’être épargnés par le mal.
On n’apprend même que certains recrutements se font sans que le chef d’État-major ne soit au courant, un peu comme un élève qui s’inscrit dans un Collège sans que le Principal n’en soit informé. C’est la joie! D’ailleurs, on ne nous apprend rien en nous disant que sous le régime politique d’Ahmed Sambi, bien de recrutements ont été faits pour de simples raisons politiques. N’a-t-on pas assisté au recrutement des tortionnaires qui, sous le sanglant règne villageois du Colonel Mohamed Bacar, mettaient Anjouan à feu et à sang? N’a-t-on pas assisté au recrutement de ceux qui, en pleine période de séparatisme à Anjouan, s’étaient spécialisés dans les coups fourrés et menaces contre l’Armée comorienne? C’est ce qu’on appelle une prime à la traîtrise et à la débauche.
Les Comoriens sont effarés quand on leur dit que leurs soldats ne savent même pas porter une tenue militaire, ne savent même pas saluer un supérieur, et que certaines filles servent de matelas aux officiers supérieurs. Quelle Armée! Et surtout, quelle Armée pour quel régime politique? En tout état de cause, aucune révélation qui sera faite sur ce dossier ne surprendra personne, car les Comoriens sont blasés. Ils en ont vu d’autres. Ils seraient étonnés si on leur disait que les choses allaient bien dans les popotes, et non le contraire. Et pendant que l’AND continue son inexorable descente aux enfers, les chefs militaires sont en train de s’étriper pour que chacun soit le supérieur de l’autre. Les Comores vous remercient, chers officiers.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 7 février 2014.